Je déteste cette semaine, même si j'en reconnais l'importance.
Je déteste le simple fait d'entendre ce mot. Il me rappelle une journée d'août 2009... une journée où mon cœur a cessé de battre le temps d'encaisser le choc. Une journée où je n'ai pas été capable de pleurer ou de crier. Une journée où j'ai un peu cessé d'aimer.
Quand le téléphone a sonné, je savais déjà. Je l'avais sentie avant même que ça arrive. Je n'avais pourtant rien fait. Il n'y avait pas eu d'appel à l'aide, ni de coup de fil annonciateur. Il n'y avait eu qu'une vie remplie de douleur, d'amertume et d'excès. Il ne pouvait pas y avoir d'autre issue à cette vie que celle que tu as choisie.
J'ai eu le cœur écraser comme dans un compacteur. Quand j'ai réussi à pleurer, c'était de colère. Rien à voir avec un déluge de larmes de tristesse. C'était des larmes de rancœurs et de haine. Quand j'ai réussi à crier, ce n'était pas pour demander pourquoi, c'était pour te crier d'aller te faire voir ailleurs. C'était pour que tu m'entendes te détester de n'avoir pas trouvé une autre solution. C'était pour essayer de faire sortir la rage que tu as semée dans mon cœur ce jour-là.
Jusqu'à présent, je ne parle plus de toi.
Quand mon fils me questionne sur ta mort, je change de sujet. Quand il me demande si tu as aimé être son parrain, je serre les dents et déteste encore plus ce que tu as fait.
Je déteste que tu te sois senti seul au point de penser que nous ne serions pas là pour toi.
Je déteste que dans ta souffrance tu aies oublié que nous étions là.
Je déteste que tu aies laissé tomber ton fils et ta fille.
Je déteste que tu aies laissé tombé mon fils.
Je déteste que tu aies failli à ta promesse d'être là pour moi toute ma vie.
Je déteste réaliser que depuis que tu es parti... je fais tout pour t'oublier.
Je déteste le fait que je ne sais pas si j'arriverai à pardonner.
Du 5 au 11 février, c'est la semaine de prévention du suicide.
Le suicide n'est pas une option et ce n'est pas non plus une solution.
L'aide existe.
1-866-277-2553
Très touchant ton billet. Tu as eu l'effet escompté, rejoindre le lecteur et livrer clairement ce qui te vibre dans le coeur.
RépondreSupprimerMerci de tes confidences, de cette sensibilisation.
J'ai perdu des gens que j'aimais dans la vie, mais jamais par suicide. Alors je parle ou plutôt j'écris probablement à travers mon chapeau.
RépondreSupprimerC'est terrifiant de ne pas savoir, de penser qu'on aurait peut-être pu, de ne pas avoir de réponse. Et oui, la colère est probablement la meilleure, la seule réponse à ces sentiments. Mais doit venir l'apaisement, je crois. Pour ne pas mourir soi-même en dedans. Je te le souhaite, cet apaisement. Pour toi et pour ton fils.
Je ne sais vraiment pas quoi te dire...
RépondreSupprimerEn septembre 2009, une bonne amie a cogné à ma porte. Après un après-midi chez moi où je l'ai consolée et réconfortée, elle est partie pour s'enlever la vie quelques heures plus tard. Dans la maison où se trouvait ses trois enfants et son mari.
Comme toi, je lui en veux... Je ne comprends pas. Pendant des mois je lui ai crié :"mais pourquoi es-tu venue me voir si c'était pour te tuer pareil?"
Je pense que lorsqu'on perd un proche par le suicide, ça ne nous quitte plus ensuite. On doit vivre avec ça. Je comprends ta colère... Je ne peux comprendre comment le suicide puisse être une solution, surtout lorsqu'on a des enfants.
Merci de ton billet... xxxx
Merci pour ton partage, aussi douloureux soit-il.
RépondreSupprimer@Stéphanie, ça doit être terrible, ...
Je suis si touchée par tes mots, je laisse couler mes larmes.
RépondreSupprimerMerci de rappeler qu'il y a de l'aide xxx