Qui êtes-vous ?

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Je suis comme toutes celles que vous connaissez. Je pourrais être votre soeur, votre amie, votre collègue ou simplement votre voisine. Ici, je vous parle de mon quotidien et de celui de ma famille pour mettre un peu de lumière sur la vie avec un enfant différent! mamantupperware@hotmail.ca

mercredi 30 novembre 2011

Le petit prince

Lundi soir dernier, alors que je venais de terminer la lecture de fin de soirée avec mon fils, il s'est mis à pleurer.

Nous lisons présentement une œuvre bien connue : Le Petit Prince. Ce soir-là, nous avons lu le passage bien connu où le Petit Prince discute avec le Renard. Vous savez : « ... on ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux »?

C'est à ce moment que mon fils a craqué. Les yeux pleins de larmes il m'expliqua qu'il avait peur de mourir, qu'il ne pouvait imaginer vivre sans nous, sans famille. Il avait aussi peur que nous mourions avant lui. Que ferait-il, vivant, sans nous? INCONCEVABLE.

J'ai eu beau lui expliquer que sa mort n'était pas imminente et qu'il n'avait pas à s'en faire tout de suite avec cela... rien à faire. Son anxiété avait pris le dessus. Sa respiration rapide, son cœur qui battait la chamade et son teint pâle m'ont rapidement fait comprendre que si je ne changeais pas l'ambiance MAINTENANT... mon fils ne dormirait pas de sitôt.

Calmement, j'ai recouvert mon fils de ses deux douillettes et d'une doudou qu'il a depuis sa naissance. J'ai lové la doudou autour de son visage afin de ne lui voir que les yeux. Assise à côté de lui, j'ai approché mon visage du sien et j'ai commencé à compter tranquillement. À chaque tranche de 5, je prenais une grande inspiration par le nez pour tranquillement expirer par la bouche.

Mon fils a suivi la cadence. Il a compté doucement, inspirer grandement et expiré tranquillement.

À 82, il dormait.

Je suis sortie de la chambre avec le livre sous le bras. J'ai relu le passage que nous venions de lire. J'ai poursuivi ma lecture...

Voici où moi j'ai commencé à pleurer :

« Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. »
                                                                           
                                                             — Antoine de Saint-Exupéry


mardi 29 novembre 2011

Dossiers de Maman ::: Stabilité d'emploi

Je viens de passer une année difficile. En fait... les 20 derniers mois ont été difficiles.

En 2010, alors que j'étais en congé de maternité pour mon petit dernier, je devais continuellement le faire garder pour gérer les problématiques scolaires de mon aîné. Je n'ai pas vu passer ce « congé » . J'ai même parfois l'impression d'être passée à côté de cette troisième maternité.

En 2011, retour au boulot. Nouveau boulot, ou plutôt nouvel endroit pour faire le même boulot.

J'avais décidé de tenter ma chance dans un CSSS plus près du domicile familial. Je croyais que ce serait une bonne idée, une façon d'être plus près et de pouvoir intervenir plus rapidement si besoin il y avait. Je pensais que le fait de ne plus devoir affronter les embouteillages jour après jour améliorerait notre qualité de vie (et notre budget $$$).

Je n'ai pas commis d'erreur, mais le timing était mauvais pour faire un changement.

J'ai travaillé stressée pendant 6 mois. Pas par mon emploi, mais par ma vie en général. J'ai changé d'horaire à plusieurs reprises dans le but d'être encore plus présente pour ma famille. J'ai sacrifié ma propre stabilité afin d'en offrir à mes enfants. Un poste de soir peut sembler attrayant quand on ne l'a pas essayé. Un week-end sur deux peut sembler être un maigre sacrifice lorsqu'on ne sait pas ce que ça nous fera manquer. J'ai détesté. Chaque soirée travaillée, malgré la présence de collègues extraordinaires, m'a brisé le cœur. Ne pas être là pour la routine du bain ou pour celle du dodo faisait
chaque fois une petite entaille sur mon cœur de maman.

Six mois plus tard, j'ai démissionné. Je retourne travailler à Montréal. Je reprends mon poste de jour, du lundi au vendredi. Je retourne là où j'aurai une stabilité quotidienne. J'y retourne en sachant que je devrais affronter les embouteillages et la quête perpétuelle de place de stationnement sur le Plateau-Mont-Royal. J'y retourne parce que je suis égoïste. Parce que pour élever des enfants zen, ça prend d'abord une maman zen. Ma zénitude à moi, comme pour mon fils, passe par la stabilité.

Cette année a été difficile. Je ne sais pas comment j'ai fait pour y survivre. Je n'ai pas sombré alors que le navire prenait solidement l'eau. La cale était pleine, mais je suis restée attachée au mât. Un capitaine ne quitte jamais son navire n'est-ce pas?

Cette année n'a pas été difficile que pour moi. Mon conjoint était attaché au mât avec moi et c'est main dans la main que nous avons regardé s'abattre la tempête de tous les côtés. Nous nous sommes promis, entre deux gorgées de cette damnée tempête, que nous ne ferions pas partie des statistiques : notre bateau ne coulerait pas.

20 mois plus tard, c'est le calme après la tempête. Je règle mon premier dossier de maman :

Stabilité d'emploi.......................... Checked!

lundi 28 novembre 2011

Comprendre avant d'intervenir

La première fois où j'ai créé un pictogramme, mon fils avait 3 ans. Je savais qu'il avait beaucoup d'énergie, qu'il n'avait pas de tolérance à la frustration et que je devais rendre les choses claires et limpides si je voulais arriver à un résultat.

Je ne savais pas encore que mon fils souffrait d'un TDAH et d'un trouble anxieux, mais mes antennes de maman avaient capté de l'information subliminale qui m'avait poussée à passer en mode intervention.

Je ne vous cacherai pas que je suis du type désorganisée. Je savais bien que si je voulais aider mon fils à devenir autonome, je devrais mettre en place une structure cohérente et stable.

J'ai créé mon premier pictogramme lorsque mon fils a commencé à prendre des pompes pour l'asthme. J'avais de la difficulté à intégrer ce nouvel élément dans sa routine du matin. Je me suis donc dit que les pictogrammes pouvaient devenir un outil utile.

J'ai utilisé ce premier outil quelques semaines... pour ensuite le laisser tomber. Ce fût la même chose pour tous les tableaux d'émulations, les calendriers de tâches et les to do listes adaptées pour les enfants. J'ai donné des autocollants, des tatouages, des bonbons. J'ai utilisé les estampes, la boîte à surprise, les coupons à échanger, l'argent Monopoly... J'ai aussi tenté le mode autoritaire, voire même militaire. Rien à faire!

Un an après le diagnostic de mon fils, je réalise bien que les outils que j'utilisais n'avaient aucune valeur. Ils n'avaient aucune valeur, car avant de pouvoir utiliser un outil avec un enfant souffrant de TDAH il faut d'abord comprendre l'origine du trouble.

Il faut comprendre que ces enfants ont énormément de difficulté à demeurer attentif à une tâche et à maintenir leur motivation à l'effectuer, surtout si cette tâche demande un effort mental soutenu. Il faut donc les aider à rester motivés et à persévérer.

Comme ils ont de la difficulté à rester attentif, il est irréaliste de croire qu'en leur affichant plusieurs images dans l'ordre d'exécution attendue, on arrivera à un résultat.

Je comprends — maintenant que j'ai lu, que j'ai consulté, que j'ai relu et que j'ai reconsulté — que je devais d'abord comprendre le fonctionnement neurologique de mon fils avant de tenter toute sorte de choses pour l'aider. Je dois accepter que son trouble soit permanent, qu'il changera de forme et qu'au moment où je croirai avoir trouvé LA recette miracle... je devrai me réajuster, voire même recommencer.

Je comprends qu'avant d'avoir une attente face à l'exécution d'une tâche, je dois d'abord valider que la tâche ait été bien comprise. Je dois la décortiquer en sous-tâches et être là à chaque étape pour en valider la compréhension et l'exécution.

Je comprend aussi que je ne pourrai pas tout intégrer en même temps, que je devrai y aller une tâche à la fois pour ensuite espérer arriver à une séquence complète.

Cette semaine, nous avons intégré de nouveaux pictogrammes qui fonctionnent à merveille et qui nous ont beaucoup aidés à rendre la routine de soirée moins... explosive!


Je suis vraiment tentée de placarder la maison de pictogrammes depuis que je vois que ceux intégrés la semaine passée fonctionnent... mais je m'en garderai bien, parce que j'ai compris : une tâche à la fois... un jour à la fois.

dimanche 27 novembre 2011

Fin de la première phase

Je ne savais pas si j'allais écrire ce texte. Je ne voulais pas être trop heureuse trop vite. Je voulais attendre. J'en suis incapable.

Après une semaine de classe de répit pour mon grand, les choses vont bien. Ça lui demande beaucoup d'effort, mais il y arrive.

Il quitte pour l'école heureux. Pas heureux d'avoir dû changer d'école, ni de devoir passer 5 heures entre deux paravents. Pas heureux de ne pas pouvoir parler librement avec son camarade de classe ni de ne pas pouvoir manger dans la partie classe. Pas heureux non plus de ne pas faire de musique ni d'anglais. Juste... heureux.

Mon fils est motivé. Il part chaque matin avec la ferme intention de gagner son étoile, et ultimement d'obtenir une étoile d'or, celle qui demande tant d'effort.

Il revient chaque jour avec de nouveaux outils pour passer sa colère en mot, pour retrouver son calme, pour ne pas exploser. Il apprend à contenir son comportement et à faire les bons choix.

Son anxiété a diminué. Il nomme ses peurs et ses inquiétudes.

Mon angoisse diminue. J'arrive à laisser aller.

À l'école, son enseignante est bien contente du déroulement du programme. Elle m'a avoué qu'à la base, le dossier de notre fils laissait sous-entendre que le cas était lourd... peut-être trop lourd. Elle ne se prononce pas sur l'issue des 14 semaines. Elle demeure prudente, mais elle convient – comme tous les autres professionnels qui gravitent autour de notre fils — que notre grand est intelligent et qu'il comprend très bien qu'il est là parce qu'il a besoin de support. Elle croit qu'il y arrivera.

L'ambiance dans la maison a changé.

L'instauration d'un tableau de routine pour la soirée l'aide énormément. Il sait ce qui l'attend, ne se pose pas de question. Il fonctionne enfin. La technique 1-2-3 apprise en thérapie m'aide à faire cesser un comportement qui normalement, me met hors de moi au point où j'en oublie que mon fils ne le fait pas volontairement. La tension à enfin diminuée. C'est comme si mon cerveau à moi avait compris que mon fils avait besoin d'outil certes, mais surtout qu'il n'a pas choisi le chemin qu'il suit.

Après plus d'un an à chercher des solutions sans arrêt afin d'emmener mon fils à bien se comporter, j'ai enfin compris que je faisais les choses à l'envers.

Il faut comprendre le trouble déficitaire de l'attention avant de le traiter, sinon on saute des étapes et nos interventions sont sans valeur.

Nonobstant tout cela, mon fils a réussi la première semaine de 14. Il a eu 5 étoiles en 5 jours. Il a gagné le privilège de passer une période par jour dans la partie classe la semaine prochaine. Il pourra aussi manger deux fois avec son enseignante, sa TES et son camarade de classe.

La phase 1 est terminée.

Et pendant que mon fils est bien dans sa nouvelle école, maman peut enfin respirer un peu et faire le ménage des dossiers qui s'empilent dans sa tête.




jeudi 24 novembre 2011

Belles cocottes!

J'aime être créative. Ça me demande de l'effort parce que je ne trouve pas toujours facile d'intégrer des activités de créations dans mon horaire de fou.

Je tente tout de même de faire des projets artistiques avec mes enfants de façon régulière afin de les inciter à garder leur imagination fertile. Que ce soit pour construire un aquarium ou simplement peindre pour le plaisirs, chaque moment que je passe à les regarder créer me donne un sentiment d'accomplissement qui est difficile à décrire. C'est lors de moments comme ceux-là que je m'accorde des points de « maman », ceux que j'oublie souvent au détriment des points de « culpabilité ».

Ceci étant dit, j'essaie de rester à l'affût et de trouver des idées qui sont peu coûteuses.

Comme Noël arrive à grands pas, je suis en mode rouge-vert-blanc.

Cette semaine, alors que nous prenions une de nos marches quotidiennes, mon fils et moi avons ramassé des cocottes dans un parc. Nous avons décidé de les peindre et de les attacher à un fil à pêche pour ensuite les mettre dans notre sapin le temps venu.

Comme vous verrez, tous mes petits amours ont mis la main à la... cocotte!


                               Projet cocottes en cours                                          Coco

                                        Loulou                                                          Maxou




Attention : les cocottes peuvent être couvertes de gomme d'épinette. Si vous décidez de faire ce projet avec vos enfants, assurez-vous qu'ils portent un tablier et qu'ils se dirigent directement à l'évier lorsqu'ils auront terminé afin de laver leurs mains rigoureusement. Le savon à vaisselle a été très efficace chez moi pour décoller les six petites mains collantes de mes cocos!



N'oubliez pas que les cocottes viennent de la nature... Alors, ne faites pas comme moi: si vous y trouvez une chenille, ne hurlez pas, sinon tout le monde risque de paniquer! ;-)




mercredi 23 novembre 2011

Première neige

Il était tellement clair qu'aujourd'hui j'allais parler de la première neige.

Si j'avais dû travailler ce matin, je vous aurais sûrement pondu un chef-d’œuvre sur les routes du Québec, les embouteillages, les pneus d'hiver et l'incapacité des gens à partir plus tôt et à adapter leur conduite sur la route enneigée.

Mais je ne travaillais pas ce matin. J'étais bien pénarde à la maison avec mes petits cocos d'amours!

J'adore la première neige. La clarté, la température fraîche sans être froide, l'excitation des enfants qui, debout sur le divan du salon, ne décolle pas leurs petits nez de la fenêtre.

Ce matin, mon grand et ma princesse en avaient des projets : bataille de boule de neige, bonhomme de neige, glissade, construction d'un fort.... Bref, assez de projets pour occuper plusieurs fins d'après-midi de semaine et plusieurs heures de fins de semaine.

Mon fils de 18 mois lui, était vraiment perplexe devant le spectacle de ce matin. Il était excité, répétait « neige, neige, neige... », mais avait un je-ne-sais-quoi dans le regard qui voulait dire : « Et c'est quoi ça exactement?? » Évidemment, son premier hiver semble n'avoir laissé de traces que dans les souvenirs de ses parents....

Une fois mon grand parti pour l'école, j'ai habillé mes deux plus petits et nous sommes sortis faire un tour dehors.

Quelques instants d'hésitation pour Maxou puis une heure de bonheur pour les trois mousquetaires que nous sommes!


J'adore la première neige!

mardi 22 novembre 2011

Semaine 1: la vie continue.

Le matin de sa première journée, mon fils était calme (du moins, seulement si on le compare uniquement à lui-même). Il était organisé, il s'était assuré que tout son matériel était près de la porte afin de ne rien oublier et il surveillait l'heure afin d'être prêt lors de l'arrivée de son chauffeur.


Vers 9 h 11, la berline est arrivée devant la porte. Mon fils, un peu décontenancé parce que l'heure prévue était 9 h 20, a quand même bien réagit : botte, manteau, chapeau, sac à dos, boîte à lunch et un GROS GROS GROS câlin pour sa maman.

Dehors, en pantoufle, je l'ai regardé s'éloigner dans cette voiture conduite par un homme qui avait eu la gentillesse de venir se présenter à mon grand (et à moi par le fait même) le vendredi précédent.

Ne restait plus qu'à déposer mon petit dernier à la garderie et à passer le reste de la journée avec ma princesse.

On dira ce que l'on voudra, la première journée de ce programme qui génère une boule d'angoisse immense dans mon estomac, m'aura permis de réaliser que pour la première fois je ne craignais rien pour mon fils. On m'avait clairement avisée que les intervenantes présentes en classe étaient formées pour prendre soin de lui, et ce même s'il montrait les dents et sortait les griffes.

On ne m'appellerait pas.

Afin de ne pas passer la journée à me demander si tout allait bien, j'en ai plutôt profité pour prendre rendez-vous chez la coiffeuse avec ma princesse. Une vraie journée de filles. La première. Enfin!

Après sa coupe de cheveux, ma fille m'a demandé d'aller manger des fruits au restaurant. Nous sommes donc allés prendre un déjeuner au resto du coin. J'ai pris le temps de savourer chaque instant avec ma fille. J'ai pris le temps de la regarder, de lui parler, de l'écouter... Elle m'a même demandé si elle était sale parce que je la fixais sans arrêt! (Note à moi-même : essayer de la regarder plus souvent afin que l'exercice ne devienne pas bizarre à ses yeux!)

Ensuite, retour à la maison pour un peu de télé collé.

Quand mon Coco est revenu de sa première journée, il était bien content de me dire que tout s'était bien passé. Sur les 40 points quotidiens, il en avait obtenu 32. Il avait reçu sa première étoile. (Plus que 4 étoiles consécutives et la phase 1 sera complétée.)

Il a trouvé la journée plate, n'a pas aimé les paravents, mais m'a aussi dit ceci : « J'aime mon ancienne école, mais ma nouvelle aussi. C'est calme et mon cerveau ne devient pas fou. J'ai un nouvel ami, qui est là pour les mêmes raisons que moi. J'ai aussi appris à jongler en éduc. Je suis bon!»

Ensuite, la soirée a suivi son cours... avec ses hauts et ses bas habituels.

La seule différence : une mère et une fille qui avaient passé une super belle journée et qui en plus, avaient chacune une mise en plis du tonnerre!

Une diner mère-fille, ça n'a pas de prix! :-)




lundi 21 novembre 2011

Boule d'angoisse

Je n'avais jamais fait de crise d'angoisse. Je ne trouvais pas cela pertinent. En fait, je n'en comprenais pas le principe. Je connaissais la théorie voulant que la crise d'angoisse soit un état incontrôlable où la personne atteinte avait la forte impression d'une mort imminente. Je savais aussi que les gens angoissés devaient régulièrement avoir recours à des techniques de relaxations et de respiration afin de faire cesser leur état de crise.

Je n'avais jamais fait de crise d'angoisse... jusqu'à la première.

Il était passé minuit. Je m'apprêtais à aller me coucher. Comme chaque soir, j'ai regardé le calendrier avec la planification de la semaine. En grosses lettres pour le lendemain : CHANGEMENT D'ÉCOLE.

Au moment même où j'ai lu ces quelques lettres, j'ai senti une pression dans ma poitrine, j'ai senti ma gorge se serrer et mon rythme cardiaque accéléré. Je n'ai pas aimé la sensation. Le souffle court, je suis allée me mettre au lit.

La boule dans ma gorge ne se desserrait pas. Je devais le dire. Je devais la faire sortir. Mon conjoint ne dormait pas.

En moins de 5 minutes, toutes les émotions que je contenais depuis plusieurs semaines ont jailli comme un volcan...

Je ne voulais plus envoyer mon fils dans cette classe étrange où il devrait rester assis entre deux paravents face à un mur gris. Je ne supportais pas l'image de mon petit bonhomme assis bêtement sur sa chaise, en silence. Je ne pouvais pas admettre que j'avais signé pour ça, moi, sa mère. À quoi avais-je donc pensé pour prendre cette décision insensée, pour avoir laissé des diplômés me convaincre que cette classe était la seule chose possible pour mon fils? Comment avais-je pu, malgré tout l'amour que je porte pour mon enfant, accepter qu'ils passent 5 heures par jours dans de telles conditions?

La colère que je ressentais m'empêchait de bien respirer. Je trouvais tout le processus le tout inhumain. Pavlov avait au moins eu la décence de faire ses expériences sur des chiens...

Je me sentais désemparée, impuissante, incompétente. J'aurais voulu être riche pour faire refaire tous les tests, tous les examens. J'aurais voulu être millionnaire, pour ne plus avoir à travailler et offrir des services à mon fils à la maison. J'aurais voulu être une autre personne, une autre mère, une autre femme.

Tranquillement, la panique a laissé place à la douleur et aux larmes.

Même si je veux que mon fils ne soit pas dans cette classe, je n'y peux rien. Je dois laisser aller les choses, laisser le temps faire son œuvre.

Je dois accepter qu'il y ait cette boule lourde sur mon cœur. Je dois accepter sa présence tout en prenant soin de ne pas la laisser prendre toute la place.... et la laisser m'étouffer.

Il y arrivera.

Nous finirons par voir la lumière dans tout ça.


vendredi 18 novembre 2011

Être convaincue pour devenir convaincante...

Alors voilà.

Plus le choix.

Je dois devenir la mère cohérente et zen que l'on attend de moi. Je dois instaurer une discipline aimante et soutenue afin d'emmener mon fils — et par le fait même mes deux autres enfants — à s'autocontrôler et à se responsabiliser face à leurs comportements.

En thérapie, on nous explique qu'avant d'instaurer une règle ou de faire une demande, on doit être convaincu de sa légitimité. On doit être convaincu de la décision que l'on prend en exigeant de notre enfant qu'il modèle son comportement à nos attentes et par le fait même à celles de la société.

Je dois donc réfléchir avant chacune de mes demandes, car si mes enfants ressentent le doute dans mon regard ou dans la tonalité de ma voix, ils ne les respecteront pas. Ils sentiront toujours qu'il y a place à la négociation et que dépendamment de mon humeur basale, je pourrais flancher et déroger à mes propres règles.

Je dois me sentir groundé à mes décisions. Je dois être convaincue pour devenir convaincante.

Bon allez! Je n'y arriverai probablement pas en deux jours, ni en cinq, ni en dix... mais j'y arriverai.

Un comportement à la fois, un jour à la fois.

Je n'exigerai pas de mes enfants qu'ils soient parfaits. Ce ne serait pas juste envers eux.

Je ne l'exigerai pas de moi non plus. Ce ne serait pas juste envers moi.

                                            

jeudi 17 novembre 2011

14 semaines

14 semaines.

Le programme durera 14 semaines.

Assis autour d'une table ronde avec tous les différents intervenants qui gravitent autour du dossier de notre fils, nous avons appris qu'il devra passer 14 semaines en classe de répit. Il y sera pour apprendre à suivre les règles, à développer son autonomie et apprendre l'auto-contrôle.

Si mon fils trouve qu'il est déjà très encadré, il va certainement avoir le choc de sa vie.

Dans sa classe, une enseignante, une TES, un seul autre élève. Ils n'y prennent habituellement pas d'élève de première année. Pour mon fils, ils font une exception. Ses capacités intellectuelles et ses résultats académiques le permettent.

Il n'y fera pas énormément de travaux. L'important n'étant pas l'académique, mais bien le comportemental.

Il passera la première semaine assis entre deux paravents, face à un mur. Il y fera ses travaux, il y mangera sa collation, il y mangera son dîner... Il y fera face de 9 h 30 à 14 h 30, 5 jours par semaine. Il gagnera des minutes en société en fonction de son comportement.

Il commencera chaque journée avec 40 points en banque. Il en perdra chaque fois où une règle ne sera pas respectée. S'il a moins de 30 points, il n'aura pas droit à son étoile de la journée. S'il en plus de 35, il gagnera une étoile d'or. S'il n'a pas 4 étoiles à la fin de la semaine, il ne gagnera pas de privilège. Il devra recommencer la semaine suivante. La seule étoile qu'il ne peut pas perdre, c'est l'étoile d'or.

Il ne verra pas les camarades de l'école. Il ne se fera pas d'amis, mis à part son camarade de classe.

Après 4 semaines, si tout va bien, il réintégrera graduellement la classe de son école d'origine. Une journée à la fois, semaine après semaine... jusqu'à l'intégration complète.

Assise avec tous les intervenants qui gravitent autour du dossier de mon fils, j'ai eu envie de le prendre dans mes bras et de fuir en courant.

J'ai eu le visage défait et le cœur en miette d'imaginer mon garçon devant un mur gris pendant 5 heures, 5 jours consécutifs et ce pendant plusieurs semaines.

J'ai eu envie de pleurer en me disant que si ce programme ne fonctionne pas, il y a de fortes chances que mon fils en ressorte avec des séquelles ou des traumatismes.

J'ai eu envie de crier quand l'enseignante, en milieu de rencontre, s'est questionnée sur la lourdeur du « cas ».

Je suis sentie épuisée à l'idée que je devrai moi aussi devenir encore plus encadrante, encore plus inflexible, encore plus directive, encore plus claire, encore plus dénaturée comme mère.

Je comprends l'importance de la structure, de la discipline aimante, de la cohérence parentale, de la collaboration avec le milieu scolaire... Je comprends, mais je voudrais sincèrement que ce soit différent.

J'ai fait l'école à la maison cette semaine. J'ai trouvé ça difficile. J'ai dû encadrer mon fils, lui mettre des objectifs clairs, lui expliquer ce qu'il ne comprenait pas. J'ai fait face à sa frustration, à sa colère et parfois à sa violence. Mais j'y suis arrivée. Sans le mettre devant un mur gris et en le laissant manger à table avec moi.

Je comprends ce qui est mis en place. Je comprends la nécessité d'avoir recours à un service comme celui-ci. Mais je veillerai au grain. Je serai là à chaque instant, pour supporter le programme, mais surtout mon fils, qui ne trouvera probablement pas cela de tout repos.

J'aurai besoin d'énergie, de support, d'écoute.

Dieu merci, je sais que je ne suis pas seule.

Les chemins sinueux ne sont pas les plus faciles, mais peuvent nous réserver de belles surprises à chaques tournants.

mercredi 16 novembre 2011

Père et mère tu respecteras....

Par un matin pluvieux, mon grand garçon feuillette un livre assis par terre dans le corridor. Il se lève et poursuit sa lecture en marchant vers le salon. Il s'installe confortablement sur le divan pour lire encore quelques lignes et se relève ensuite pour venir me rejoindre dans ma chambre, où j'essaie de m'habiller. Sans lever les yeux, il me demande ceci : « Pourquoi Adam et Ève ont-ils été chassés du paradis? Juste parce qu'ils ont mangé la pomme? Parce que la règle c’était de ne pas la manger? »

Je réalise qu'il a en main un livre de L'imagerie des tout-petits intitulé La bible (seul cadeau religieux reçu lors de son baptême en 2006). Je le regarde donc et vois son visage incrédule devant ce qui lui semble être une aberration. Je réponds donc qu'en effet, selon la religion catholique, Adam et Ève ont été chassés du paradis pour ne pas y avoir respecté la seule règle établie.

En maintenant le livre ouvert dans ses mains, il s'exclame : « Donc si moi je vis dans un monde laid et pollué, c'est parce qu'Adam et Ève on mangé une pomme??? C'est parce qu'ils n'ont pas respecté la règle de Dieu que moi je ne vis pas dans un lieu merveilleux??? »

« Bah... c'est pas mal ça... » (J'aurais pu faire mieux... mais il est 7 h 30 et je suis pressée!)

Figé sur place, il tourne la page de son livre et tombe sur la représentation en image de Moïse sur le mont Sinaï. Il se met à lire et apprend que Dieu a inscrit des commandements sur deux grandes pierres et qu'il demande aux hommes de l'aimer et de s'aimer les uns les autres pour être heureux.

C'est à ce moment que mon fils s'est exclamé : «  Ben là! Personne ne me l'avait dit! Est-ce que Dieu va me laisser me reprendre si je ne savais pas qu'il y avait des règles? Est-ce que ça compte si je ne les ai pas écoutés?... Pis des règles... Il y en a beaucoup d'autres comme ça? »

Rappelez-vous qu'il est 7 h 30 et que je suis pressée... Mais pas assez pour ne pas sauter sur l'occasion qui s'offre à moi. En bonne mère castratrice/manipulatrice j'offre à mon fils une petite leçon abrégée sur les 10 commandements.

« La règle la plus importante mon chéri est la suivante : Père et mère tu respecteras. »

Il est 7 h 35, je suis pressée... mais j'adore avoir de l'impact!

Les yeux plongés dans les miens, il m'a donc promis de suivre cette première règle à partir de maintenant.


Je n'ai pas vraiment commencé l'éducation religieuse de mes enfants. Je suis laxiste. Je laisse venir à moi les petits enfants pour qu'ils me posent eux-mêmes leurs questions. Cette fois-ci, j'ai été prise de cours, mais j'ai su tourner les questions de mon fils à mon avantage.

Faudra quand même que je me penche sérieusement sur le sujet... parce que la dernière page du livre de mon fils concerne la crucifixion. Et il serait dommage que je doive faire un wrap-up du sujet alors que je suis pressée.

Et vous? Qu'en faites-vous de ces questions que vos enfants vous posent?

mardi 15 novembre 2011

La mission

Votre défi, même si vous le refusez, sera d'accepter que votre enfant est et sera probablement toujours différent. Vous devrez apprendre à gérer ses angoisses et les vôtres tout au long de sa vie ou jusqu'au moment où il aura les capacités de le faire de façon autonome. Dorénavant, vous ne pourrez plus faire comme si tout allait rentrer dans l'ordre tout seul.

Vous devrez intégrer le concept voulant que vous ayez mis au monde un enfant avec des besoins différents et qu'il ait besoin de plus de support que les autres.... Et que malgré tout le support que vous lui accorderez, vous vous sentirez souvent parfois dépassé.

Vous devrez accepter qu'il n'y ait pas une journée où vous partirez travailler la tête légère, en dissociant complètement votre vie personnelle de votre vie professionnelle.

Vous serez de celles qui devront innover au quotidien pour toujours mettre en place de nouvelles stratégies gagnantes et de nouvelles façons de faire, qui espérons le, sauront vous aider à maintenir l'harmonie au sein de votre chaumière.

Vous serez aussi de celles qui devront composer avec les rencontres scolaires, l'élaboration de plans d'interventions, l'arrivée de nouveaux intervenants ainsi que la possibilité d'être encore une fois arrivé au bout des capacités du système.

On tentera de vous convaincre qu'on vous comprend, sans jamais être capable de nommer votre détresse et sans jamais soutenir votre regard.

Viendra un moment où vous cesserez d'en parler et où vous cesserez peut-être aussi de pleurer.

Vous serez fatiguée, triste, parfois effondrée. Vous aurez (si vous êtes aussi chanceuse que moi) un conjoint qui saura vous épauler.

Vous choisirez peut-être aussi de vous isoler, de cesser de raconter ce que vous vivez, simplement parce que ça ne change rien et qu'on fond, vous savez que ça n'intéresse personne.

Quand vous aurez trouvé l'équilibre, vous serez plus forte... mais vous aurez vieilli.

Les bénéfices que vous tirerez de votre mission seront subtils et n'afficheront leurs vraies valeurs que plus tard... en espérant que ce ne soit pas trop tard.

Ce message ne s'autodétruira pas. Il restera là, à exister.

Vous le relirez, le froisserez, le jetterez au recyclage, le ressortirez... ou le réécrirez.

Je vivrai ma mission de mère d'enfant à défi. Parfois seule, parfois entourée, mais surtout avec l'espoir que mon désespoir s'estompe et laisse place à l'acceptation la plus complète et à la fin de mon deuil de l'enfant parfait.

dimanche 13 novembre 2011

La maison de poupée

Dimanche avant-midi. Ma princesse revient du travail avec son père. Elle avait eu le privilège de l'accompagner pour la première fois au boulot. Ensuite, elle était allée faire un tour chez son Papy et sa Mamie. Elle revenait donc toute souriante avec en main une boîte de Smarties et un gros gros gros paquet. Je lui demande ce qu'elle fait transporter ainsi à son cher papa. Le sourire fendu jusqu'aux oreilles, elle me répond : « Une maison de poupée!...Pour MOI! »

Je vous mentirais si je vous écrivais que ne savais pas déjà qu'elle recevrait ce présent aujourd'hui. Je savais qu'elle serait très heureuse, mais de voir son sourire aussi éclatant m'a encore une fois laissée un peu sans voix.

Comme elle avait un cours de patin en après-midi, nous avons décidé d'assembler la maison de poupée vers la fin de l'après-midi. Ma fille étant de nature très collaborante, elle n'y vit aucun problème.

À son retour, vers 15 h, je commençai donc l'assemblage de la maison. Beaucoup d'étapes, mais rien de compliqué. En moins d'une heure, la maison était installée dans le couloir.

Le plus beau dans tout ça n'est pas uniquement que ma fille ait été très heureuse de son cadeau.

Ce qui m'a plu le plus, c'est de voir mes trois enfants autour de la grande maison – plus grande que ma petite princesse! J'ai vu mes trois enfants jouer ensemble et avoir du plaisir. Pas de dispute (du moins rien de majeur), du partage et des éclats de rire.

Ceux qui ont des enfants conviendront avec moi que la gestion de la fratrie peut parfois devenir complexe. Dans nos rêves de parents, on imagine nos enfants s'entendre à merveille, rire et partager sans que l'on doive nécessairement intervenir. Au quotidien, on réalise bien vite que chacun de nos enfants a sa personnalité et qu'il n'est pas acquis que leurs personnalités soient compatibles.

Mes enfants se disputent, se chamaillent, se jalousent, se boudent et s'engueulent parfois.
Mes enfants s'amusent, rient, partagent, s'entraident et se réconfortent aussi.
Et à l'ère où le débat des familles nombreuses revient souvent lors des soupers entre amis ou en famille, mes enfants ont une chose que bien d'autres n'ont pas : ils apprennent au quotidien qu'ils ne sont pas seuls au monde et donc qu'ils doivent vivre en société. Ils ont dû apprendre tôt à se respecter, à se faire respecter et à accepter qu'ils doivent faire des concessions afin de préserver l'harmonie dans la maison. Ils ont aussi appris qu'ils ont la chance de toujours avoir un partenaire de jeu, quelqu'un à qui parler... et quelqu'un avec qui s'allier (contre nous leurs chers parents).

Sur ce, je dois maintenant aller leur enseigner qu'après avoir si bien joué.... ils doivent maintenant ranger!:-)

jeudi 10 novembre 2011

Le troc... où l'art d'apprendre à assumer ses propres choix.

Il fut un temps où le concept était simple. Échanger des biens ou des services contre d'autres biens ou d'autres services. Si mes souvenirs historiques sont bons, ce concept était utilisé à une période où l'argent n'existait pas encore. Il semble que ledit concept soit toujours en vogue dans les cours d'école, mais avec certaines subtilités qui deviennent complexes à comprendre du haut de mes 30 printemps.
Mes enfants ont toujours aimé cacher des jouets dans leurs poches. Que ce soit une petite voiture, un petit bonhomme ou toute autre cochonnerie pouvant facilement être dissimulés dans une poche de manteau ou de pantalon. J'ai toujours attribué cette drôle de manie avec l'objet de transition, c'est-à-dire celui qui rassure l'enfant lorsqu'il est dans un environnement autre que celui de la maison.

J'ai régulièrement eu la disgracieuse tâche de me battre contre cette habitude de mes enfants jusqu'au jour où j'ai fait le choix de laisser tomber certains combats. J'ai fait comme les autres et j'ai fait comme si ça n'existait pas. J'ai fait comme les autres parents qui, selon mon grand, laissent leurs enfants apporter des jouets dans leurs poches. Mon fils quitte donc presque tous les matins pour l'école avec une (souvent deux) petite voiture dissimulée dans ses poches. Ce petit manège dure depuis septembre.

Mais voilà que cette semaine, mon fils rapportait de l'école d'autres petites voitures en plus des siennes. Lorsque je lui demandais d'où elle provenait, j'avais droit à un « mon ami me l'a donné, il n'en voulait plus! ». J'ai donc pris la peine d'expliquer à mon fils que je trouvais ces petits cadeaux un peu risqués, étant donné que lui n'offrait rien en échange à ses amis. Je lui ai fortement suggéré de rendre tout cela avant que la chicane ne prenne. Silence radio.

Hier soir, mon fils a fondu en larme pendant l'heure du bain. Il avait été obligé de donner deux petites voitures à un camarade de classe qui trouvait injuste que mon fils ne donne jamais rien en échange de ce qu'il recevait. Il a donc dit à mon fils que s'il ne lui donnait pas ses deux voitures, il ne serait plus son ami. Quel drame! Mon fils a donc remis ses deux voitures neuves, achetées il y a peu de temps par son papa, à son ami. Il m'explique tout cela, entre deux effusions de larmes.

Commence alors la fabuleuse histoire des multiples échanges survenus dans la dernière semaine. Après cinq bonnes minutes à essayer de faire la lumière sur les événements..., j'ai abandonnée.

Habituellement, j'aurais dit à mon fils quoi faire, mais pas cette fois. Je lui ai simplement dit qu'ils étaient tous responsables des décisions qu'ils prenaient lorsqu'ils décidaient de faire ce type d'échanges et que si lui décidait que le marché ne lui convenait plus, il devrait trouver une solution. En larmes, mon fils me confia qu'il n'osait pas demander à son ami de lui rendre ses voitures.

Je lui ai expliqué qu'il devrait prendre son courage à deux mains et affronter ce qui lui faisait si peur. J'ai ajouté que si ce petit garçon n'était plus son ami pour une histoire de petite voiture, mon fils devrait peut-être songé à changer ses fréquentations.

Ce soir-là, j'ai vraiment été tentée de laisser une note à l'enseignante afin qu'elle guide mon fils, ou du moins qu'elle fasse la lumière sur les événements. Je ne l'ai pas fait. Mon fils devra apprendre de ses erreurs et je ne pourrai pas toujours être là pour réparer les pots casser ou faire les démarches pour lui. Il doit apprendre à être responsable de ses décisions et à en assumer les conséquences. Si je ne le fais pas maintenant, il grandira en pensant qu'il y aura toujours quelqu'un pour le secourir ou pour mener ses combats à sa place. Entre vous et moi, la vie, ce n'est pas ça. Je préfère donc qu'il commence par de petites batailles. Ainsi, la journée où il devra mener un vrai combat, il saura comment le faire... seul.





*J'ai par contre décrété que les jouets de « poches » resteraient dorénavant à la maison... du moins jusqu'à ce que cette histoire soit réglée.

mardi 8 novembre 2011

Le verre de lait

Lundi matin. Le réveil n’a pas sonné. Vous êtes à la course, car vous devez être au boulot en moins de 90 minutes. Pour une célibataire sans enfant, la tâche est simple. Pour celles qui ont des enfants, ça relève du défi extrême.
Vous voilà donc en mode panique.
Vous courez dans tous les sens en essayant de ne rien oublier. Une douche rapide pour ensuite vous habiller. Pas le temps de se maquiller ce matin. Le reste du monde devra vivre avec le fait que vous n’avez pas les pommettes rosées ni de longs cils volumineux pour mettre vos cernes en valeurs.
Vous réveillez vos petits amours de façon efficace : on ouvre le store et on soulève la couverture. Vous leur souhaité « Bon matin! », leur dite que vous être archi-pressé et donc que vous vous attendez à une collaboration sans faille de leur part.
Après les avoir aidés à s’habiller, avoir brossé les cheveux de celui ou plutôt celle qui devait ABSOLUMENT recevoir un petit rafraichissement capillaire, vous dirigez vos enfants vers la cuisine.
En un temps record, vous préparez 3 déjeuners santé. Une tartine aux confitures (je n’écris pas Nutella pour ne pas être jugée!) et un verre de lait. Pour le bébé, ce sera des céréales en forme de « o » (comme si j’allais avouer publiquement que mon bébé de 18 mois a déjà mangé du Nutella!) Vous leur demandez tous de faire le plus rapidement possible. Vous êtes tendu. Vous transpirez. Vous regardez sans cesse l’horloge qui vous indique les secondes restantes avant l’annonce officielle du retard. Et alors que vous avez encore un peu d’espoir d’y arriver, c’est le drame!
Un de vos enfants renverse malencontreusement son verre de lait. Il y en a sur la table, sur ses vêtements, par terre… partout.
À ce moment précis, la soupape saute. Vous explosez. Vous ne pouvez pas concevoir que votre enfant ait pu vous faire ça là, maintenant, tout de suite, juste comme ça, ce matin. C’est trop.

STOP

Fermez les yeux et imaginez ceci :
Vous êtes en congé, c’est samedi matin. Un café à la main, vous flânez à table avec vos enfants. Vous n’êtes pas pressé, tout va bien.
Votre enfant (le même que celui d'en haut) renverse son verre de lait. Que faites-vous? Soyez honnête…
Vous ramasser. Vous dites à votre enfant que ce n’est pas grave, que c’est un accident. Et la vie continue.
Pas de cris. Pas de larmes. Pas de regret.
Parfois, il faut admettre que le contexte dans lequel on se trouve a un impact sur nous et sur notre comportement. Et même si parfois on essaie de se convaincre que notre vie est surchargée et que ce n’est pas facile de concilier travail-famille-tâches ménagères-vie de couple… il faut tout de même mettre le chapeau quand il nous fait.
Parfois ils nous font damner. On arrive même à la conclusion que nous sommes persécutés par ces petits bourreaux… Parfois, il faut se regarder soi-même et mettre le chapeau quand il nous fait.
Je me dois d’élever mes enfants et de leur apprendre les bases de la vie. Mais je dois aussi reconnaître que parfois, alors que je tente de les faire changer afin de les conformer à l’image que j’ai d’eux dans ma tête, je me détourne de la part qui m’appartient.

Parfois, il faut être capable de reconnaître que le problème n’est pas le verre de lait, mais plutôt le fait que notre coupe à nous soit trop pleine.

                                                                           

dimanche 6 novembre 2011

L'art de laisser aller...

            À la maison, j’ai un meuble en plastique avec cinq tiroirs (modèle souvent en solde dans les magasins grande surface). Dans ce meuble, je range tous les articles de bricolage. Pinceaux, ciseaux, colle, crayons de cire, crayons de bois, crayons feutre, petites boules poilues, cure-pipe, autocollants, paillettes et peinture s’y retrouvent. Le tout est un peu pêle-mêle, mais facilement accessible… du moins, quand je daigne sortir ledit meuble de la garde-robe de la chambre de mes garçons…

            Que voulez-vous, je suis la pire tenancière de résidence familiale. Je n’aime aucune tâche ménagère et donc je les repousse toujours à la dernière minute. Je fais la base, mais vous ne me surprendrez pas à nettoyer mes fonds de tiroirs ou tout autre « fond » de façon hebdomadaire. Il fût un temps où j’ai essayé – comme Kate dans Jon and Kate + 8 – de tenir un registre de tâches domestiques à faire. J’avais classé le tout en tâches hebdomadaires, mensuelles, trimestrielles, annuelles et saisonnières. À cette époque, Papa Tupperware avait trouvé que le tout relevait un tantinet de la maladie mentale. J’ai donc laissé tomber le projet, à mon plus grand soulagement — et définitivement au sien aussi.
            Donc, comme j’expliquais, tout mon bataclan de bricolage repose bien rangé dans un « fond ». Cette semaine, en sortant ciseaux, colle et papier construction pour le projet aquarium, ma fille m’a demandé de sortir la peinture afin de... peinturer!
            Ma relation avec la peinture relève un peu de l’amour-haine. Inévitablement, dès que je sors la peinture, j’en retrouve partout : sur les vêtements, sur les meubles, dans les cheveux, et parfois aussi dans la bouche de mes enfants. J’accède donc rarement à ce type de demande. Mais comme je me suis promis d’être plus créative, j’ai accepté.
            Nous voilà donc installées à la table de la cuisine par ce beau samedi après-midi. Tout est prêt. Même Maxou sera de la partie. Je prends une grande inspiration et je dis : « Let’s go mes amours! ».
            Au bout d’une heure, les œuvres d’art sont terminées. Anne-Sophie a eu le temps d’en faire deux! En fait, elle avait mis tellement de peinture sur sa première « toile » que je lui ai fortement suggéré d’utiliser un pinceau et d’en peindre une autre avec les flaques qui prendrait surement 3 jours à sécher. Elle a trouvé l’idée très bonne. Elle a donc peint une deuxième merveille. Elle a ensuite délaissé le pinceau pour ses doigts afin de bien étaler les flaques restantes sur sa première œuvre. (Encore pour faciliter de séchage!)
            Pour ce qui est de la toile de Maxime… art abstrait certes, mais tout à fait réussi. Surtout si on considère qu’il a réellement innové au niveau body painting!
            Le meilleur dans tout ça? Mes enfants étaient sales… vraiment sales, mais ça ne m’a pas dérangée du tout! J'ai laissé aller. Je n’ai ni disputé, ni sermonné. Je n’ai pas insisté pour que ma cocotte fasse attention à la table de cuisine, ni pour qu’elle prenne garde à ses vêtements. Je l’ai laissé s’amuser sans intervenir. Et si j’avais eu un enregistrement audio de cette session créative, vous auriez eu autant de plaisirs que moi à entendre ses petits cris de joies et ses gloussements de bonheur.



            Alors voilà! Un autre 30 minutes de créativité mère-enfant (multiplié par deux!). J’y prends goût et j’espère que ça vous donne le goût aussi!

Le chef d'oeuvre de Maxou
Le chef d'oeuvre de Loulou

samedi 5 novembre 2011

L'art d'être créatif

              Cette semaine, je m’étais donné un défi secret. Je voulais passer du temps avec mes enfants et être créative. Je voulais sortir les crayons de couleur, les ciseaux, la colle, la peinture, les craies de cire, bref tout l’attirail nécessaire afin de créer des œuvres d’art. Je voulais savoir si mes enfants étaient créatifs ou auraient un syndrome de la page blanche. Je voulais aussi voir ce qui pouvait mijoter dans leurs têtes et s’ils arriveraient à mettre le tout sur papier. Je n’avais aucune idée sur la façon de procéder, mais me connaissant, je trouverais sans doute une façon d’inclure l’activité dans notre horaire
               Quand mon fils s’est levé mercredi matin, il était d’une humeur massacrante. Sa sœur l’énervait, il n’arrivait pas à choisir ce qu’il mangerait pour le petit-déjeuner et simulaient des nausées devant chaque pièce de vêtement que je lui présentais. Il me parlait comme si j’étais une abrutie, parlait sur le même ton à sa sœur et est même allé jusqu’à crier après son frère de 18 mois.
               Si j’ai appris une chose depuis que je suis maman, c’est que l’on doit parfois faire preuve de beaucoup d’imagination pour désamorcer des crises. On doit continuellement trouver de nouvelles idées ou de nouveaux projets pour faire changer l’ambiance. Il faut aussi savoir rire de ce qui n’est pas nécessairement drôle sur le moment et savoir dédramatiser les drames d’enfants. Mercredi matin, j’ai été bien contente de savoir tout cela.
               Afin d’éviter un cataclysme majeur, je me suis mise en mode créativité.
               Mon fils me tournait autour en bougonnant. Une boîte de gaufre vide à la main, je me suis dit ceci : « Pense vite! Agis maintenant!
               La veille, nous avions fait plusieurs dessins sous le thème de la mer. Nous avions dessiné des poissons, des rochers, des algues et une sirène. J’ai donc demandé à mon fils s’il voulait construire un aquarium à son retour de l’école. Perplexe, il a répondu que oui. Il m’a demandé comment nous allions procéder. J’ai agité la boite de gaufres et je lui ai demandé de me faire confiance.
               Mon garçon a immédiatement changé d’air, il a fait ses routines et est parti pour l’école avec le sourire. Ouf! J’avais réussi à le remettre en mode « bonne humeur », mais je n’avais aucune idée de ce que j’allais faire. J’avais la journée pour y penser.
               Vers 16h, je me suis installée à table avec mon grand et ma princesse. J’avais sorti colle, ciseaux, papier collant, papier de construction et ficelle. La boite de gaufre devant moi, j’ai expliqué à mes enfants que nous allions utiliser nos dessins de la veille pour faire un aquarium 3D dans lequel les poissons bougeraient. Nous nous sommes donc mis à la tâche.
               Après une trentaine de minutes de dur labeur, nous avons réussi à fabriquer un super aquarium. Ce fut très plaisant de voir mes enfants au travail. De voir ma cocotte de 3 ans manipuler le tube de colle et en mettre partout, de la voir essayer de couper elle-même ses bouts de rubans adhésifs et s’affairer à placer les bouts de papier colorés sur notre projet fut très instructif. Je ne savais pas qu’elle savait faire autant de choses!
               De voir Alexandre prendre le temps de déchirer le papier construction, de le voir lui aussi manœuvrer le tube de colle et le ruban adhésif fut très agréable. J’ai été heureuse de le voir s’émerveiller devant la progression de notre projet. Il avait de bonnes idées et était content qu’on les utilise.
               Ce soir-là, j’ai construit un aquarium avec mes enfants. Un aquarium que je n’aurai jamais besoin de nettoyer, rempli de poissons que je n’aurai jamais besoin de nourrir. Ajoutez à cela que j’avais une sirène et un pirate très heureux d’avoir passé 30 minutes à créer avec leur maman!



Alors double mission accomplie : jouer 30 minutes avec mes enfants et être créative!
Et vous? Avez-vous réussi à faire votre 30 minutes ?