Souvent,
l'instinct maternel ne ment pas. C’est une sensation étrange
qu'une action ou une situation en cours ne donne pas le résultat
attendu. C'est aussi la conviction viscérale qu'une décision doit
être prise pour le bien-être de son enfant et ce nonobstant le
manque de « qualification » en lien avec ladite
situation.
Donc...
Lors
du dernier rendez-vous en pédopsychiatrie de Fiston Tupperware, il a
été décidé d'introduire une troisième molécule dans son
traitement du TDA-H et de l'anxiété. Comme l'introduction du
Vyvense semblait concluante, le médecin s'est attaqué au manque de
sommeil (flagrant!) de notre fils. Afin de lui assurer plusieurs
heures de sommeil sans réveil nocturne, elle lui a prescrit du
Seroquel. (Gulp!)
Le
séroquel (ou quétiapine) est un antipsychotique principalement
utiliser pour traiter les épisodes maniaques ou dépressifs des gens
souffrant de maladie affective bipolaire. Il est aussi utilisé dans
le traitement de la schizophrénie.
Bien
sûr, dans le cas de mon fils, le médicament avait pour but de
l'aider à dormir sans se réveiller. Vous imaginez donc que même à
faible dose, ce n'est pas le genre de molécule que l'on s'attendrait
à donner à son enfant de 6 ans. Combiné au Risperdal
(anxiolytique-antipsychotique) qu'il prend déjà à l'heure du
souper, nous avions en main un cocktail assez puissant!
En
me présentant à la pharmacie pour faire remplir l'ordonnance, j'ai
eu un sérieux doute. Ce médicament allait-il assommer mon fils?
Allait-il le rendre « zombie »? Je ne voulais pas que mon
petit bonhomme devienne une loque humaine et qu'il perde l'étincelle
qui brille dans ses yeux. C'est pour ces raisons que j'ai demandé à
la pharmacienne de me donner des comprimés pour une seule semaine,
histoire d'évaluer l'efficacité et la pertinence du traitement.
Les
premières nuits, pas trop de changement. Il se réveille la nuit,
mais dort plus tard le matin.
La
4e nuit, il s'est réveillé et il est venu nous rejoindre. Son corps
était mou comme de la guenille, ses bras retombaient flasques dans
le lit lorsqu'on les soulevait, mais il avait de légers spasmes
musculaires dans ses jambes. Cette nuit-là, nous l'avons gardé avec
nous.
La
5e nuit, même chose.
Le
lendemain, un ami spécialisé en santé mentale m'a demandé de
vérifier que Fiston ne présentait pas de tremblement ou de
mouvements non contrôlés de ses jambes pendant son sommeil. Il
m'expliqua aussi que notre garçon pourrait développer une
intolérance aux textures (ex.couverture, vêtements). Il ajouta que
s'il présentait ce genre de trucs, je devais contacter le médecin
et cesser le Séroquel.
La
6e nuit, mon fils faisait du vélo avec ses jambes pendant son
sommeil et ne tolérait pas ses couvertures. Son corps était chaud
et flasque alors que ses yeux étaient entreouverts. Papa Tupperware
et moi n'avons pas aimé cela. Nous avons cessé la médication et
avisé le médecin.
La
nuit suivante, même histoire et ce malgré le fait que nous n'avions
pas donné la médication. Si Forest courrait, Alex lui, il pédalait!
Dans
la journée, j'ai constaté que notre garçon semblait encore amorti,
plus au ralenti et plus refermé sur lui-même. C'est cette journée
même où il y a créé beaucoup d'émoi en décidant de marcher de
l'école à la maison.
La
nuit suivante... plus rien. Mon fils s'est réveillé, mais a arrêté
de pédaler.
Ce
que notre fils a expérimenté s'appelle des symptômes
extrapyramidaux. Ces symptômes s'apparentent à la maladie de
Parkinson puisqu'ils correspondent, lorsqu'ils sont tous présents, à
cette maladie. La nuit, mon fils présentait de la dystonie,
c'est-à-dire des spasmes musculaires bizarres. L'arrêt de la
médication a suffi à le défaire de ces symptômes.
Mon
fils a six ans, il souffre d'un TDA-H sévère de type mixte, de
troubles anxieux généralisés et de trouble oppositionnel. Nous
traitons son TDA-H avec le Vyvense et son anxiété avec le
Risperdal. Pour ce qui est de son sommeil, et bien, on poursuivra
avec la mélatonine (produit naturel favorisant l'endormissement) et
on apprendra à vivre avec les réveils nocturnes!
La
prochaine fois, je me fierai à mon instinct. Parfois, il est
préférable de vivre avec certains désagréments plutôt que de
chercher sans cesse un traitement pharmacologique aux symptômes
jugés plus dérangeants.
** Ce texte ne consitue pas une évaluation médicale. Si vous ou un proche éprouvez des symptômes similaires, prière de poursuivre votre traitement et de consulter votre médecin.**
Effectivement de quoi avoir envie que la semaine finisse!
RépondreSupprimerJ'aurais prise les mêmes décisions que toi. C'est jamais des choix faciles.
Pense à toi.... Quelques fois notre corps nous parle...(bon parle ou nous cri après, ok) prends soin de toi aussi!;)
xx
Malheureusement ou fort heureusement, les pilules ne sont pas magiques. Elles ont aussi leur lot de désagréments. Tu fais bien te de fier à ton instinct...
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