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Je suis comme toutes celles que vous connaissez. Je pourrais être votre soeur, votre amie, votre collègue ou simplement votre voisine. Ici, je vous parle de mon quotidien et de celui de ma famille pour mettre un peu de lumière sur la vie avec un enfant différent! mamantupperware@hotmail.ca
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mardi 3 juin 2014

Chéri, j'ai mangé mon postpartum!


On a tous déjà entendu de la période postpartum. Personnellement, je n'avais lu sur le sujet que ce que le Mieux-vivre avait bien voulu m'en dire. Je ne tenais pas particulièrement à me préparer à vivre un truc négatif après la naissance de mes enfants. J'ai toutefois toujours gardé en tête que ça pouvait m'arriver.

Je ne crois pas avoir fait de dépression postpartum après la naissance de Fiston et de Bébé Tupperware. J'y ai toutefois goûté à la naissance de Princesse en 2008. Suite à son arrêt respiratoire à 14 jours de vie (lire ici), j'avais sombré dans un état d'esprit pas très joli. Ça aura duré 7 mois.

La dépression postpartum arrive habituellement dans les 6 mois suivant la naissance de bébé. Minnie aura 6 mois dans 4 jours.

Cette semaine, j'ai réalisé que mon humeur était plutôt fluctuante depuis quelque temps. Minnie fait ses nuits, mais malgré cela, je suis fatiguée et je peine à finir mes journées. Je m'occupe des enfants le matin et, à moins d'un rendez-vous prévu, je retourne me coucher avec elle vers 9h pour me relever vers l'heure du dîner. Nos journées sont donc hyper mollo!

Ma mère, qui vit en bas, m'aide avec certaines tâches plates comme plier les vêtements propres. Elle voit bien que je suis fatiguée. C'est pareil pour Papa Tupperware, il voit que je suis fatiguée, ne me reproche pas de l'être, mais doit se charger des tâches que je n'ai pas faites pendant la journée.

Toutefois, malgré la fatigue, je ne me sens pas morose ou triste... juste fatiguée (et parfois irritable je dois l'avouer!). Je n'ai pas l'énergie d'aller marcher avec Minnie quand il fait beau ou d'aller au gym pendant sa sieste. La seule chose que je fais allègrement c'est... manger! Et soyons honnête... je ne mange pas que des céleris ou des brocolis!

Depuis la naissance de Minnie, j'ai un gain pondéral plutôt important. Plus la balance monte, plus je me dis que je ne m'en sortirai pas et plus... je mange! Dire que j'avais perdu près de 40 lb avant ma grossesse, que j'allais au gym et que je courais 2 fois par semaine! Pfff!

Mais vous savez quoi? Si je fais une rétrospective de mes congés de maternité, j'ai toujours eu le même pattern. Malgré l'allaitement, je n'ai jamais perdu de poids et j'ai toujours été fatiguée. J'ai vécu une dépression post-partum après la naissance de Princesse Tupperware en raison de son état de santé, sinon je crois bien que je m'en serais sortie comme à mes autres enfants.

Ma théorie est donc la suivante : Chéri, j'ai mangé mon post-partum!

Ben quoi? Je suis convaincue que c'est possible! Et ce n'est pas parce que ce n'est pas écrit dans les guides de maternité que ça ne peut pas arriver right? Donc, je déclare maintenant qu'il est possible de (1) prendre du poids même quand on allaite, (2) ne pas faire de dépression postpartum si on respecte nos envies et nos besoins et que (3) si j'ai déjà perdu 40 lb avant, je pourrai en perdre autant plus tard.

Ma priorité, c'est ma Minnie!


Et vous? Comment s'est passée la période qui a suivi la naissance de votre (ou vos) enfant?




lundi 3 mars 2014

Qu'arrivera-t-il si l'amour ne suffit plus?


Lundi matin. La relâche est terminée. Les enfants sont à l'école. Je déguste mon premier café en faisant le tour de l'actualité. Sur les réseaux sociaux, un texte circule. Son titre m'interpelle : Quand l'amour ne suffit pas. (Patrick Lagacé, La Presse +, Édition du 3 mars 2014, section ACTUALITÉS, écran 4)

Je me pose souvent cette question.

Fiston Tupperware a 8 ans. Il crie plus fort que les enfants de son âge, il frappe plus fort que les enfants de son âge et (surtout) il n'apprend pas de ses erreurs comme les enfants de son âge. Pour le moment, il est incapable d'autocritique, se sent constamment ostracisé par ses pairs, ses enseignants et par nous. Devant une situation anxiogène, il est capable des pires scénarios catastrophiques dans sa tête. Quand il a peur ou se sent menacé, il crie et frappe avant d'être frappé.

Un jour, Fiston sera grand. Qu'arrivera-t-il à ce moment-là? Qu'arrivera-t-il quand il aura une tête de plus que moi et que je ne ferai plus le poids? Qu'arrivera-t-il quand il sera « théoriquement » capable se gérer seul et que les services spécialisés ne nous seront plus accessibles au quotidien? Qu'arrivera-t-il si un jour ses comportements deviennent incontrôlables et qu'il devient une menace pour nos autres enfants, pour nous... ou pour lui-même?

Est-ce que l'amour suffira? Sinon... qu'arrive-t-il quand l'amour ne suffit pas?

Qu'arrivera-t-il si Fiston Tupperware continue de s'enliser dans ses troubles, dans sa colère, dans ses impulsions? Qu'arrivera-t-il si ses frères et sœurs n'en peuvent plus de ce frère qui monopolise toute notre énergie, toute notre attention? Qu'arrivera-t-il quand nous n'aurons plus de ressource, que notre famille ne saura plus comment nous aider? Qu'arrivera-t-il si Papa Tupperware et moi devenons fatigué... épuisé, ou pire encore malade et incapable de nous en occuper?

Si tel est le cas, il est clair que l'amour ne suffira pas.

Viendra un moment où, si le pire survient, nous devrons nous asseoir, et discuter. Nous devrons prendre des décisions déchirantes et espérer que cela ne plongera pas notre couple et notre famille dans ce désespoir qui vient après la disparition de l'espoir.

Fiston Tupperware a 8 ans. Il crie. Il frappe. Il s'oppose. Mais il ne fait pas que ça. Il chante, il danse et il rit. Il aime les voitures de course, les jeux vidéos les Légo. Il aime aller manger au resto, aller glisser l'hiver et faire du vélo l'été. Plus tard, il rêve d'inventer une voiture de luxe qui portera ses initiales comme nom. Plus tard, il aimerait avoir des enfants et venir nous voir le dimanche pour prendre un café.

Je ne sais pas ce qui arrive quand l'amour ne suffit plus, mais je sais une chose : j'espère ne jamais devoir parler de mon fils au passé alors qu'il n'est pas mort. J'espère ne jamais m'asseoir dans un café pour raconter le deuil d'un enfant vivant qui nous a glissé entre les doigts malgré tous nos efforts et tout notre amour.

À ce papa qui a ouvert son cœur à Patrick Lagacé : je vous sers dans mes bras et vous remercie d'avoir partagé votre histoire. Seul un homme de cœur pouvait en faire autant.

vendredi 8 novembre 2013

Le plan d'intervention


Certaines semaines sont plus longues que d'autres. Cette semaine le fut plus particulièrement.

Ce matin, c'était le plan d'intervention pour Fiston Tupperware. Nous étions nombreux et avions beaucoup de choses à discuter. Il serait bien difficile pour moi de vous faire une synthèse de cette rencontre, mais disons que les principes fondamentaux des interventions ont été revus.

Comme parents, nous avons pu nous exprimer face aux interventions qui étaient déjà en place et face à celles qui seront mises en place dans les prochaines semaines.

Nous avons pu entendre exactement ce que les intervenants observaient de notre fils et l'analyse qu'ils faisaient de ses comportements. Ensuite, la ligne directrice a pu être tracée afin de guider nos interventions et de permettre une cohérence entre le milieu scolaire et le milieu familial.

Ce type de rencontre n'est jamais facile. Nous nous retrouvons assis autour d'une table où plusieurs intervenants nous font part de leurs observations et où nous nous sentons souvent démunis. Comme parents, il devient souvent difficile de rester objectif. Nos perceptions sont souvent erronées, car elles sont influencées par le lien affectif qui nous lie à notre enfant.

Ce que je retiens de cette rencontre est important : tous les gens présents aujourd'hui ont le bien-être de notre fils à cœur. Ils désirent tous que la situation s'améliore et surtout que notre garçon se sente mieux. Chacun est prêt à mettre l'énergie nécessaire pour que les interventions soient positives et afin que Fiston en vienne à vaincre ses démons intérieurs.

Le chemin à parcourir sera long. Il sera aussi parsemé d’embûches, d'obstacles et de moments de découragement. Par contre, nous avons senti que tout serait mis en œuvre pour passer au travers ces moments difficiles.

En ce moment, Fiston ne sait pas ce qui l'attend à son retour à l'école lundi prochain. Il ne sait pas encore qu'il devra travailler en parallèle pendant 2 jours et qu'il devra revenir sur certains événements avec son enseignante et sa TES. Papa Tupperware et moi, de concert avec la psychoéducatrice de pédopsychiatrie, avons convenus d'attendre dimanche avant de lui en parler. Nous avons décidé de passer les prochaines 48h dans la joie et l'allégresse (autant que faire se peut!). Au menu, la finition de la chambre de Minnie Tupperware, des jeux de société en famille, ainsi que pleins de petits trucs qui font sourire.

Dimanche, nous serons transparents. Nous expliquerons à Fiston que son retour ne sera pas facile, mais que nous croyons qu'il réussira à passer au travers cette épreuve parce que nous serons avec lui, à chaque pas.

D'ici là, place aux jeux et au plaisir! (Et au cumul de cubes de matière grise!)

jeudi 24 octobre 2013

L'appel de Fiston Tupperware


Il est 13 h. Nous avons rendez-vous en pédopsychiatrie avec Fiston. Papa Tupperware travaille alors je suis seule avec notre garçon.

Après l'évaluation par l'infirmière des paramètres vitaux de Fiston, nous passons dans le bureau médical où la pédopsychiatre et la travailleuse sociale nous attendent.

Je suis calme et Fiston aussi. Nous avons certes beaucoup de choses à raconter, mais personne n'est anxieux outre mesure. Fiston, fidèle à lui-même, parle de tout et de rien, sans regarder son médecin.

Puis, au fil de la discussion, Fiston se fâche. Il n'aime pas être questionné sur ses comportements plus difficiles. Il n'aime pas que l'on parle de ses colères, de ses oppositions. Il aime encore moins qu'on le confronte face à ses choix de comportements et face aux moyens inadéquats qu'il utilise parfois.

Malheureusement pour lui, son médecin ne lâche pas prise. Elle veut savoir ce qu'il se passe dans sa tête, pourquoi Fiston a commencé à se frapper la tête sur les murs lorsqu'il est en colère... et c'est à ce moment que le chat est sorti du sac. Fiston a explosé!

« Je ne changerai jamais. J'en suis incapable. Vous voulez que je fasse quoi quand je suis fâché? Je n'ai pas le droit de crier, je n'ai pas le droit de bardasser ou de briser des choses! Me reste plus qu'à me frapper la tête sur les murs. Ça diminue un peu ma colère, mon stress! De toute façon, il n'y en a plus de solution avec moi. Ne me reste plus qu'à mourir. Je suis trop méchant de toute de façon! »

J'étais sidérée. Je savais qu'il n'allait pas bien, mais je ne me doutais pas à quel point sa détresse était grande, ni à quel point il était capable de mettre en mots tant de souffrance.

Bien sûr, son discours n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. La pédopsychiatre a trouvé tout cela bien inquiétant. Elle a demandé à Fiston de cesser de se blesser sinon elle devrait signaler son cas à la DPJ pour le faire évaluer pendant 30 jours.

J'ai craqué. Fiston aussi

Puis, après discussion, elle m'a expliqué que la situation pouvait devenir dramatique si nous ne faisions rien. De concert avec la travailleuse sociale, nous avons exploré les causes qui avaient pu mener notre fils dans un tel état d'esprit. Pas de changements majeurs sont survenus dans sa petite vie d'enfant, mais sa difficulté à s'adapter aux quelques changements qui ont eu lieu lui demande énormément d'énergie et engendre une quantité astronomique d'anxiété.

Fiston ne sait plus comment s'adapter. Ni en classe, ni à la maison. Il a besoin d'une pause, d'un répit. Il a besoin que nous, les adultes, prenions la responsabilité de son adaptation pour quelque temps et soyons un peu plus flexibles avec lui. Son petit cœur ne supporte plus l'exclusion et la différence. Il demande qu'on arrête de tout changer autour de lui pour lui donner le temps de reprendre son souffle.

Fiston ne sera pas placé en famille d'accueil ou en centre jeunesse. Nous avons encore de la latitude pour intervenir. Tous ses intervenants seront sollicités dans les prochains jours pour s'asseoir et mettre en place un plan d'urgence qui visera à soutenir notre fils dans sa détresse et à l'accompagner jusqu'à ce qu'il retrouve un certain équilibre psychologique et émotionnel.

Ceci étant dit, je serais bien malhonnête de vous dire que je n'ai pas eu le cœur dans la bouette aujourd'hui. J'ai été complètement déstabilisée par le discours de mon fils de 8 ans et Papa Tupperware aussi. Mais plutôt que de pleurer notre vie, nous resterons auprès de lui et continuerons de l'épauler dans son cheminement.

Seul l'avenir nous dira si nous aurons su le faire adéquatement.
 

Image internet


*Quand j'ai entrepris ce blogue, je me suis promis de ne pas censurer ou cacher notre réalité. Libres sont mes lecteurs de juger les propos tenus ici, mais sachez que de cacher la réalité ne fait que maintenir les gens dans l'ignorance face aux problèmes de santé mentale que peuvent vivre de jeunes enfants.

mardi 22 octobre 2013

La dérape


Fiston ne va pas bien. Pas bien du tout.

Certains blâment mon hospitalisation, d'autres l'arrivée de Minnie Tupperware. Certains croient qu'il réagit mal au début de l'année scolaire et qu'il ne s'adapte pas à la nouvelle dynamique de son groupe. Certains pensent que la médication est à revoir, que de nouvelles thérapies sont à mettre en place et qu'on doit s'attaquer au problème de front.

Moi, j'écoute, je hoche de la tête, mais je ne sais plus qui accuser ni quoi mettre en place.

Les trois dernières semaines ont été vraiment difficiles. Fiston est opposant, agressif, arrogant. Il ne collabore pratiquement jamais et explose dès la moindre irritation. Que ce soit pour s'habiller le matin, traîner son sac à dos, prendre sa douche ou faire ses devoirs, tout est sujet à conflit.

Hier, il a fait une colère. Une grosse colère. Il s'est frappé la tête à plusieurs reprises sur une porte. Résultat : une ecchymose violacée au périmètre d'un kiwi en plein centre du front. C'est la première fois que notre garçon allait jusqu'à se blesser pendant une colère. Je ne suis pas rassurée.

Lorsque l'on essaie de lui parler, de le raisonner, il ne trouve rien à dire. Il se sent rejeté, exclu de tout. En classe, il veut faire payer à son enseignante toutes les punitions des dernières semaines. Selon lui, elle est la cause de tous ses problèmes : elle ne lui fait pas confiance et ne le croit jamais quand il tente de s'expliquer. Selon moi, il y a deux côtés à une médaille et c'est ce qui frustre Fiston. À son sens, je devrais le croire sur parole, mais ce n'est pas le cas.

Je peux facilement imaginer que les intervenants scolaires soient moins patients avec notre fils. Je le suis moins moi-même. Être en conflit vingt fois par jour avec la même personne, pour les mêmes raisons et cela jour après jour... c'est épuisant.

Ce soir, Fiston s'est couché en colère. Après une Xième crise, j'en ai eu assez. Sa soirée s'est donc terminée abruptement... du moins selon lui, parce que la crise qui a suivi n'a fait qu'allonger la mienne.

Certains se questionnent sur les changements de comportements de notre fils et accusent en alternance la médication, les interventions et les intervenants. Moi, j'accuse sa santé mentale. Parce qu'à ce jour, rien n'a été chambardé ou modifié, qui puisse provoquer de telles réactions. Nous sommes les mêmes parents, il a les mêmes intervenants et nous travaillons tous de concert pour que tout demeure stable autour de lui.

Maintenant, ne reste plus qu'à espérer que les nouveaux outils mis en place et que le retour de certains spécialistes dans la vie de notre garçon (et de notre famille!) viennent rétablir l'équilibre fragile que nous avions réussi à créer autour de lui.

Ne reste plus qu'à espérer que notre fils se sente mieux rapidement parce qu'en ce moment... porter ses souliers ne doit pas être évident.