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Je suis comme toutes celles que vous connaissez. Je pourrais être votre soeur, votre amie, votre collègue ou simplement votre voisine. Ici, je vous parle de mon quotidien et de celui de ma famille pour mettre un peu de lumière sur la vie avec un enfant différent! mamantupperware@hotmail.ca

mercredi 28 mars 2012

L'ours de Maman Tupperware


Assise dans le bureau éclairé, j'écoute mon conjoint parler. Nous sommes ici pour moi, parce que je l'ai demandé. J'avais besoin d'un lieu neutre pour laisser sortir sans censure les émotions qui me pèsent depuis plusieurs mois. J'avais besoin d'aide pour classer tous les dossiers qui s'empilent dans ma tête et qui me donnent sans cesse l'impression que la tâche à accomplir est gargantuesque.

J'ai toujours eu l'impression que je vivais chaque émotion au moment même où je la ressentais. Je faisais erreur.

Après près de deux années de rendez-vous, d'évaluations et de tracas pour notre aîné, j'ai mis notre vie en suspens. La mienne, la sienne, la nôtre, la leur. Je suis passée en mode survie, espérant pouvoir reprendre plus tard les choses là où je les avais laissés. Il semble que cela ne soit pas aussi simple. Je me suis perdue entre deux rendez-vous, quelque part entre un rapport de psychologie et un guide de pharmacologie. J'ai retenu mon souffle le temps de la course folle aux spécialistes et je commence à manquer d'air.

Je ne suis pas triste, je ne pleure pas. Je m'efforce de sourire, je réponds que je vais bien, je blague quand c'est le moment et j'ai même beaucoup de plaisir au quotidien. Mais parfois, pas très souvent, j'ai l'impression que toute notre vie ne tient qu'à un fil. Qu'il suffirait d'une vague un peu trop forte ou d'une rafale inattendue pour que tout ce que l'on transporte à bout de bras s'écroule, aussi bêtement qu'un château de cartes!

Je dors bien, je mange sans difficulté, j’ai suffisamment d'énergie pour aller au gym plusieurs fois par semaine et pour accompagner mes enfants à chacune de leurs activités, mais il y a un ours dans la salle. Je l'ai vu du coin de l’œil et je le surveille. Pour le moment, il est calme, ne grogne pas, mais m'envoie parfois sur la nuque un souffle chaud que je n'apprécie pas.

Je me décide donc, avec l'aide d'une professionnelle et de mon conjoint, à apprendre un nouveau métier. Je veux savoir maîtriser l'ours avant qu'il ne se manifeste ou qu'il ne montre les dents.

Je souris tous les jours et mon sourire est sincère. Je ne suis pas triste à chaque instant, mais la tristesse me guette à chaque moment. Je suis forte, mais je n'abuserais pas de ma force. Il vaut mieux savoir dompter l'ours plutôt que d'apprendre à lui survivre.

Assise dans le bureau éclairé, j'écoute mon conjoint parlé. Je remercie le ciel de l'avoir, parce que je sais maintenant que si l'ours me touche... il aura affaire à bien plus fort que lui!

Image internet
                              

2 commentaires:

  1. Tu fais preuve de beaucoup de sagesse. La force, c'est souvent de pouvoir reconnaître ses propres limites et d'user de stratégies pour prendre le dessus sur l'autre...

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  2. Je suis avec toi...
    Solidairement.

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