Il
était près de midi. Je terminais de mettre de l'essence dans ma
voiture. Je sortais Minnie de l'auto quand la scène a débuté. Un
ado hurlait et blasphémait après un garçon plus jeune. Les
oreilles me frisaient.
Puis,
une mère est sortie. Elle avait le regard noir et se dirigeait vers
les deux garçons d'un pas décidé et les poings fermés. Elle
blasphémait autant que le plus vieux des garçons.
J'ai
d'abord cru qu'elle punirait le plus vieux pour avoir usé d'un
langage aussi grossier, mais tel ne fût pas le cas. À ma (plus)
grande surprise, elle a empoigné le plus jeune et l'a envoyé valser
dans la voiture en le frappant. Ça s’est passé tellement vite que
c’en est flou dans ma tête.
J'étais
sous le choc. Sans même réfléchir, je me suis approchée d'elle et
je lui ai hurlé un truc horrible : on devrait t'enlever tes
enfants. Tu ne les mérites PAS!
Stupéfaite,
elle m'a regardée droit dans les yeux. Elle m'a dit que je ne
comprenais pas, qu'elle était à bout, que son garçon courait
partout, qu'il n'écoutait rien et qu'il s'était presque fait
frapper 3 fois depuis le matin.
J'ai
(tellement!!) ressenti sa détresse.
Je
lui ai répondu « Écoute! T'as pas idée à quel point JE
COMPRENDS! J'en ai 4 des enfants. Des crises, j'en ai géré des
tonnes de copies! Mais là, t'es en train de perdre le contrôle.
Calme-toi. L'adulte c'est toi! Tu gagnes rien à lui taper dessus. Tu
lui fais peur et la peur, ça mène nulle part! »
Elle
a respiré un bon coup et a fini d'installer son garçon dans l'auto.
Je suis partie de mon côté, espérant que la tempête soit
terminée.
Plusieurs
heures plus tard, j'ai encore le cœur dans la bouette. D'un côté,
je me dis que quelqu'un devait intervenir, que la violence faite aux
enfants est inacceptable. Toutefois, je me sens vraiment nulle de lui
avoir crié qu'on devrait lui enlever ses enfants. Je me sens nulle
parce que j'ai déjà été cette maman en détresse (la violence en
moins).
Bien
sûr, mon intervention a eu l'effet escompté : faire cesser le
comportement inacceptable. Toutefois, je reste avec la crainte que
les choses aient dérapé après leur départ, que cette maman n'ait
pas trouvé l'aide dont elle avait vraiment besoin pour ventiler,
faire baisser la pression.
Ce
soir, je ne peux qu'espérer qu'elle ait compris que je voulais
seulement lui faire comprendre qu'elle n'était pas seule et qu'elle
était capable de faire les bons choix.
Image internet |
Ouch, t'es bonne d'être allée lui parler. J'espère que ça l'aura fait réfléchir :(
RépondreSupprimerIl fallait faire quelque chose, tu l'as fait, bravo! Ta première intervention n'était peut-être pas la meilleure, mais au moins tu as manifesté ton désaccord en ne laissant pas un enfant être maltraité sans rien dire. Par la suite, tu as su trouver les bonnes paroles. Je te félicite!
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