Ici, le calme est officiellement installé : Fiston Tupperware va bien.
Il
ne fait plus de crise, ni à l'école, ni à la maison. Il collabore
avec nous et participe aux tâches de la maisonnée (autant qu'un
enfant de 8 ans peut collaborer!)
Le
matin, tout va bien. Il est à son affaire et j'ai très peu de
rappel à faire.
À
son retour de l'école, il prend sa collation puis enfourche son vélo
pour aller se promener jusqu'au retour des petits voisins qui
reviennent de l'école vers 16 h. Ils jouent ensuite tous
ensemble jusqu'à l'heure du souper puis rentrent chacun chez eux
pour le repas.
Les
fins de soirées sont aussi calmes. Il est autonome pour sa routine
de fin de soirée et participe au moment familial avant le dodo.
(C'est temps-ci, c'est d'écouter les séries avec Papa Tupperware!)
Bref,
tout va bien. On est des parents normaux, qui vivent avec un enfant
normal.
Pourquoi
en faire un billet? Et bien pour que vous sachiez que c'est possible.
Que les enfants différents peuvent bien aller, être calmes et
agréables. Pour que les parents qui, comme nous il y a quelques
mois, connaissent présentement des moments difficiles, sachent que
le calme vient après la tempête, que les efforts qu'ils mettent à
aider leurs enfants peuvent être récompensés et qu'il ne faut
jamais lâcher.
Les
rendez-vous multiples, les thérapies, les spécialistes, la
médication, les adaptations scolaires et tout le brouhaha qui vient
avec les diagnostics de nos enfants différents valent cent fois
l'investissement de temps et (malheureusement) d'argent.
Bien
sûr, dans un monde idéal, nos enfants seraient tous neurotypiques.
Ils fonctionneraient selon les normes établies, ne feraient que
quelques crises par année, apprendraient à lire en première année,
à résoudre des problèmes de mathématiques en deuxième et à
multiplier/diviser aisément en troisième.
Dans un monde idéal, ils
se foutraient bien des étiquettes et des coutures dans leurs
vêtements, ils mangeraient leur repas même si la nourriture se
touchait dans leur assiette et il accepterait de se laisser laver les
cheveux un jour sur deux sans nous fendre les tympans et inonder la
salle de bain.
Bien sûr... ce serait bien.
Mais
mon enfant, je ne l'échangerais pour rien.
Grâce
à lui, j'ai dû apprendre à être un autre type de parent. Un
parent qui ne peut pas lire un guide sur l'art d'être un parent ou
qui ne peut pas seulement attendre que les choses se tassent
d'elles-mêmes. Mon enfant différent a fait de moi un parent
différent.
Pour
lui, j'ai dû apprendre la patience avec un grand P, la cohérence
avec un grand C et l'amour avec un plus grand A. J'ai dû apprendre à
composer avec les regards des autres ainsi qu'avec leurs jugements.
J'ai dû apprendre que parfois la volonté ne suffit pas et qu'il
faut savoir redoubler d'effort pour arriver à nos fins. J'ai dû
apprendre à décoder mon enfant quand les mots ne lui venaient pas
avant les coups et quand lui même ne savait plus comme se décoder.
Pour
lui, j'ai dû apprendre à me remettre en question, à me réinventer
chaque jour pour tenir le coup et trouver des solutions tant
créatives que constructives. J'ai dû apprendre à choisir mes
combats, à lâcher prise à certains endroits et à prendre soin de
moi. J'ai dû apprendre à nommer mes propres émotions pour que lui
sache comment nommer les siennes, j'ai dû sortir de ma zone de
confort, accepter que tout ne soit pas comme je le désirais et que
céder du contrôle pour que nous ayons une vie saine et équilibrée.
Mon
enfant différent, j'ai dû l'apprivoiser. Et comme le disait si bien
Antoine-de-Saint-Exupéry : « Tu deviens pour toujours
responsable de ce que tu as apprivoisé ».
Alors
chers parents différents : Ne laissez jamais tomber! Notre
nouvelle vie commence et nous saurons en profiter!
Ça doit faire du bien !!! :) Profites en ! :)
RépondreSupprimerWow! Contente pour vous! Un répit bien mérite, et lui doit se sentir tellement mieux.
RépondreSupprimerJe me retrouve tellement dans tes propos. Avoir un enfant différent nous amène à faire beaucoup plus d'introspection que d'habitude et à continuellement se remettre en question, et ce, pour notre propre bien, mais aussi pour bien de notre famille.
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