Ce
weekend, j'ai compris quelque chose de très important.
Alors
que je me dis souvent que je suis impuissante face aux problématiques
de santé mentale de notre fils, j'ai réalisé que je menais plutôt
un combat quotidien visant à démystifier les problèmes de santé
mentale chez les enfants.
Un
peu comme un politicien qui part en élection, je pars en croisade et
je propage la bonne nouvelle : ce que mon fils a n'est pas
contagieux, oui nous voyons des spécialistes et non, je ne suis pas
un mauvais parent.
Je
ne cogne à aucune porte, mais j'entre dès que l'on m'en donne
l'opportunité. Je n'ai pas de plate-forme à promouvoir, mais
j'informe constamment ceux qui veulent savoir (et parfois même ceux
qui ne le veulent pas!).
Je
ne demande pas que l'on vote pour moi, mais plutôt qu'on m'appuie
dans mes démarches, qu'on supporte mes actions et que l'on fasse
preuve d'un peu de compassion.
Peu
importe où je me trouve, peu importe la situation dans laquelle je
me trouve, je suis en campagne de sensibilisation pour les troubles
de santé mentale. Je n'accepte pas que l'on banalise ni le TDA-H, ni
le TAG ni le TOP. Je prends le temps d'expliquer la psychorigidité
et je demande qu'on tienne compte de la dyspraxie et des troubles de
la modulation sensorielle.
Je
parle, j'explique, je réponds aux questions, je survole le système
scolaire et ses limites et je fais pareil pour le système de santé.
Je simplifie, je vulgarise et je donne des exemples.
Je
suis souvent objective, mais je suis aussi transparente : même
si je comprends les limites des différents systèmes (scolaire et de
santé) je voudrais que les choses soient plus simples pour me
permettre de respirer un peu.
J'utilise
l'humour et l'autodérision, mais je ne cache jamais ma souffrance ni
mon épuisement.
Je
ne me censure pas, mais je m'accorde parfois le droit de prendre le
temps de digérer ce qui nous arrive.
Ma
plus grande chance? C'est que comme les politiciens, j'ai une équipe
derrière moi. Parfois ce sont des intervenants diplômés, parfois
des gens de cœur qui prennent le temps d'écouter. Parfois des
professionnels de la santé, mais souvent des parents qui peuvent
facilement imaginer les défis que nous relevons. Et alors que les
services tardent à venir (ou sont simplement inexistants!), il y a
des gens qui nous offrent support et répit.
Au
bout du compte, il n'y a pas de bulletin de vote qui déterminera qui
gagnera la campagne dans laquelle je me suis lancée. Simplement
parce que mon mandat à moi... il est pour la vie. Pour la sienne.
Pour la mienne. Pour la nôtre.
Être là, comprendre les limites, ses limites, trouver des alternatives et vivre à travers tout cela... voilà ce qu'est être une maman en croisade pour ses petits amours!
RépondreSupprimerUn beau billet inspirant Michelle!
C'est tellement beau comme billet, tellement vrai...
RépondreSupprimerBravo! J'ai l'impression qu'écrire te fait du bien et c'est une excellente façon de faire de l'éducation sociale (c'est ainsi que j'ai nommé ma campagne).
Julie;-)
Quel billet!
RépondreSupprimerMettre des mots sur ce que tu vis avec ta campagne, m'aide à voir tous les efforts et le travail que tu accomplis pour ta famille :-)