En 2010, alors que j'étais en congé de maternité pour mon petit dernier, je devais continuellement le faire garder pour gérer les problématiques scolaires de mon aîné. Je n'ai pas vu passer ce « congé » . J'ai même parfois l'impression d'être passée à côté de cette troisième maternité.
En 2011, retour au boulot. Nouveau boulot, ou plutôt nouvel endroit pour faire le même boulot.
J'avais décidé de tenter ma chance dans un CSSS plus près du domicile familial. Je croyais que ce serait une bonne idée, une façon d'être plus près et de pouvoir intervenir plus rapidement si besoin il y avait. Je pensais que le fait de ne plus devoir affronter les embouteillages jour après jour améliorerait notre qualité de vie (et notre budget $$$).
Je n'ai pas commis d'erreur, mais le timing était mauvais pour faire un changement.
J'ai travaillé stressée pendant 6 mois. Pas par mon emploi, mais par ma vie en général. J'ai changé d'horaire à plusieurs reprises dans le but d'être encore plus présente pour ma famille. J'ai sacrifié ma propre stabilité afin d'en offrir à mes enfants. Un poste de soir peut sembler attrayant quand on ne l'a pas essayé. Un week-end sur deux peut sembler être un maigre sacrifice lorsqu'on ne sait pas ce que ça nous fera manquer. J'ai détesté. Chaque soirée travaillée, malgré la présence de collègues extraordinaires, m'a brisé le cœur. Ne pas être là pour la routine du bain ou pour celle du dodo faisait
chaque fois une petite entaille sur mon cœur de maman.
Six mois plus tard, j'ai démissionné. Je retourne travailler à Montréal. Je reprends mon poste de jour, du lundi au vendredi. Je retourne là où j'aurai une stabilité quotidienne. J'y retourne en sachant que je devrais affronter les embouteillages et la quête perpétuelle de place de stationnement sur le Plateau-Mont-Royal. J'y retourne parce que je suis égoïste. Parce que pour élever des enfants zen, ça prend d'abord une maman zen. Ma zénitude à moi, comme pour mon fils, passe par la stabilité.
Cette année a été difficile. Je ne sais pas comment j'ai fait pour y survivre. Je n'ai pas sombré alors que le navire prenait solidement l'eau. La cale était pleine, mais je suis restée attachée au mât. Un capitaine ne quitte jamais son navire n'est-ce pas?
Cette année n'a pas été difficile que pour moi. Mon conjoint était attaché au mât avec moi et c'est main dans la main que nous avons regardé s'abattre la tempête de tous les côtés. Nous nous sommes promis, entre deux gorgées de cette damnée tempête, que nous ne ferions pas partie des statistiques : notre bateau ne coulerait pas.
20 mois plus tard, c'est le calme après la tempête. Je règle mon premier dossier de maman :
Stabilité d'emploi.......................... Checked!
Mon amie... je suis heureuse de savoir que nous retravaillerons ensemble quand je serai remise sur pied. Je t'aime ! En attendant, je te souhaite un agréable retour. Tu as pris la bonne décision... xxx
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