Qui êtes-vous ?

Ma photo
Je suis comme toutes celles que vous connaissez. Je pourrais être votre soeur, votre amie, votre collègue ou simplement votre voisine. Ici, je vous parle de mon quotidien et de celui de ma famille pour mettre un peu de lumière sur la vie avec un enfant différent! mamantupperware@hotmail.ca

jeudi 24 octobre 2013

L'appel de Fiston Tupperware


Il est 13 h. Nous avons rendez-vous en pédopsychiatrie avec Fiston. Papa Tupperware travaille alors je suis seule avec notre garçon.

Après l'évaluation par l'infirmière des paramètres vitaux de Fiston, nous passons dans le bureau médical où la pédopsychiatre et la travailleuse sociale nous attendent.

Je suis calme et Fiston aussi. Nous avons certes beaucoup de choses à raconter, mais personne n'est anxieux outre mesure. Fiston, fidèle à lui-même, parle de tout et de rien, sans regarder son médecin.

Puis, au fil de la discussion, Fiston se fâche. Il n'aime pas être questionné sur ses comportements plus difficiles. Il n'aime pas que l'on parle de ses colères, de ses oppositions. Il aime encore moins qu'on le confronte face à ses choix de comportements et face aux moyens inadéquats qu'il utilise parfois.

Malheureusement pour lui, son médecin ne lâche pas prise. Elle veut savoir ce qu'il se passe dans sa tête, pourquoi Fiston a commencé à se frapper la tête sur les murs lorsqu'il est en colère... et c'est à ce moment que le chat est sorti du sac. Fiston a explosé!

« Je ne changerai jamais. J'en suis incapable. Vous voulez que je fasse quoi quand je suis fâché? Je n'ai pas le droit de crier, je n'ai pas le droit de bardasser ou de briser des choses! Me reste plus qu'à me frapper la tête sur les murs. Ça diminue un peu ma colère, mon stress! De toute façon, il n'y en a plus de solution avec moi. Ne me reste plus qu'à mourir. Je suis trop méchant de toute de façon! »

J'étais sidérée. Je savais qu'il n'allait pas bien, mais je ne me doutais pas à quel point sa détresse était grande, ni à quel point il était capable de mettre en mots tant de souffrance.

Bien sûr, son discours n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. La pédopsychiatre a trouvé tout cela bien inquiétant. Elle a demandé à Fiston de cesser de se blesser sinon elle devrait signaler son cas à la DPJ pour le faire évaluer pendant 30 jours.

J'ai craqué. Fiston aussi

Puis, après discussion, elle m'a expliqué que la situation pouvait devenir dramatique si nous ne faisions rien. De concert avec la travailleuse sociale, nous avons exploré les causes qui avaient pu mener notre fils dans un tel état d'esprit. Pas de changements majeurs sont survenus dans sa petite vie d'enfant, mais sa difficulté à s'adapter aux quelques changements qui ont eu lieu lui demande énormément d'énergie et engendre une quantité astronomique d'anxiété.

Fiston ne sait plus comment s'adapter. Ni en classe, ni à la maison. Il a besoin d'une pause, d'un répit. Il a besoin que nous, les adultes, prenions la responsabilité de son adaptation pour quelque temps et soyons un peu plus flexibles avec lui. Son petit cœur ne supporte plus l'exclusion et la différence. Il demande qu'on arrête de tout changer autour de lui pour lui donner le temps de reprendre son souffle.

Fiston ne sera pas placé en famille d'accueil ou en centre jeunesse. Nous avons encore de la latitude pour intervenir. Tous ses intervenants seront sollicités dans les prochains jours pour s'asseoir et mettre en place un plan d'urgence qui visera à soutenir notre fils dans sa détresse et à l'accompagner jusqu'à ce qu'il retrouve un certain équilibre psychologique et émotionnel.

Ceci étant dit, je serais bien malhonnête de vous dire que je n'ai pas eu le cœur dans la bouette aujourd'hui. J'ai été complètement déstabilisée par le discours de mon fils de 8 ans et Papa Tupperware aussi. Mais plutôt que de pleurer notre vie, nous resterons auprès de lui et continuerons de l'épauler dans son cheminement.

Seul l'avenir nous dira si nous aurons su le faire adéquatement.
 

Image internet


*Quand j'ai entrepris ce blogue, je me suis promis de ne pas censurer ou cacher notre réalité. Libres sont mes lecteurs de juger les propos tenus ici, mais sachez que de cacher la réalité ne fait que maintenir les gens dans l'ignorance face aux problèmes de santé mentale que peuvent vivre de jeunes enfants.

13 commentaires:

  1. J'ai beaucoup d'empathie pour vous!

    Continuez, courage... il ne faut pas le lâcher!

    Sourire

    RépondreSupprimer
  2. Wow... Je suis moi aussi sidérée! Entendre cela d'une bouche de 8 ans n'a pas dû être facile... Je vous envoie mes meilleures ondes positives et surtout, ne le lâchez pas! xx

    RépondreSupprimer
  3. J'ai la chance d'avoir 2 garçons en santé et vous lire me le fait apprécier encore plus. Malgré tout votre fils est "chanceux" d'être si bien entouré. Bon courage et mes pensées vous accompagnent

    RépondreSupprimer
  4. Wo ! C'est vraiment intense comme journée. J'espère que cette découverte permettra à tous d'avancer et de trouver des solutions pour tout le monde. Je pense à toi et à toute ta famille, je t'envoie plein d'ondes positives. XXXXXXXXXXX

    RépondreSupprimer
  5. Votre fils a beaucoup de chance d'avoir des parents comme vous. Le soutien de sa famille et des gens autour est ce qu'il a de plus important!
    Bonne chance à vous.

    RépondreSupprimer
  6. Qu'il est difficile parfois d'avancer mais sachez qu'au bout du tunnel, il y a la lumière... si petite soit-elle, elle est l'étincelle de la vie! L'énergie que vous déployez sera toujours positive et fera avancer votre loulou! Je vous envoie plein de belles choses positives!

    RépondreSupprimer
  7. moi, je suis inquiète de voir que la dpj été mentionner... même si ton petit cœur a une période plus difficile, il me semble tout a fait illogique de le prendre a ça famille ou encore de chambouler sa vie... quand ont sais comment ça se passe la plupart du temps avec le système... et en tant que maman d'un enfant dys cest une de mes grandes inquiétude... surtout quand ont sait l'amour et la patience que sa demande...

    RépondreSupprimer
  8. oui avoir un enfant qui se mutile et tres difficille....et entendre des personnes qui sont sencés nous soutenir qu'il y aura un placement nous aide nullement nous nous sentons déjà suffisament fautive de leur mal être même si après coup nous savons que nous ne pouvons pas faire plus que d'être tout simplement là !
    De tout coeur avec vous et merci pour vos écris

    RépondreSupprimer
  9. je suis de tout cœur avec vous (mon fils a 19 ans TED) ne lâcher surtout pas...vous etes courageux et pleins d'amour xxx

    RépondreSupprimer
  10. Oh que ça a dû être difficile à entendre de la bouche de son enfant, de 8 ans en plus! Le désespoir d'un enfant... Malgré le négatif, le positif c'est que c'est enfin sorti... Maintenant vous allez pouvoir préciser vos efforts... Mais bon, c'est un positif minuscule, je vous l'accorde... Je vous souhaite plein de raisons de sourire dans les prochains jours, toute la famille! Je vous envoie tout plein d'ondes positives! Et je tiens à dire que Fiston est chanceux d'avoir des parents qui regardent la réalité dans les yeux et qui ne s'y dérobent pas!

    RépondreSupprimer
  11. OUF! Je te comprend d'avoir craquée, mais au moins le chat est sorti du sac. Et encore fiston va être mieux compris. Quoi que la DPJ n'a pas d'affaire là-dedans à mon avis. Bonne chance.

    RépondreSupprimer