Fiston
Tupperware est dyspraxique. Il coordonne donc plutôt mal les
mouvements de son corps. Ça a toujours été ainsi.
Par
chance, Papa Tupperware est un homme patient. Vraiment patient. Il a
donc toujours accompagné noter garçon dans l'apprentissage des
trucs qui étaient difficiles pour lui de faire. Au parc, il a passé
plusieurs heures à le tenir dans ses bras pour que Fiston apprenne à
avancer aux barres de singe. Ça a été ainsi pour les fois où il a
voulu grimper dans les grosses toiles d'araignées en cordes ou sur
les murs d'escalades qu'on retrouve dans certains parcs.
Quand
est venu le temps de lui apprendre à faire du vélo sans ses petites
roues, je n'y croyais pas trop. J'avais déjà fait mon deuil avant
même qu'on ait essayé de le lui apprendre. Puis, à ma grande
surprise, il a réussit en quelques heures. Il était vraiment fier
et nous aussi. Depuis ce jour, il part presque quotidiennement à
vélo pendant des heures.
Princesse
Tupperware quant à elle a toujours été très motrice. Elle
patinait seule à 2 ans, se balançait dans les barres de singe et
nageait seule à 3! Elle aime quand les choses bougent et quand ça
va vite. Son seul obstacle? Ça maladroitesse. Elle est ce type
d'enfant qui bouge SANS ARRÊT. Elle reste difficilement assise et
revient régulièrement à la maison couverte d’ecchymose et de
plaies de tout type!
Princesse
Tupperware a eu 6 ans. Cet été, c'est à son tour d'apprendre à
faire du vélo à deux roues. Nous avions tenté de lui apprendre
l'an passé sans succès. Elle manquait d’équilibre et se laissait
distraire trop facilement.
Nous
sommes donc allés ce weekend sur une piste cyclable située tout
près de la maison. Princesse a tenté avec beaucoup de persévérance
de faire du vélo seule. Ça n'a pas été facile. Après plusieurs
chutes et quelques rougeurs un peu partout sur ses petites jambes,
elle a demandé une pause. Elle était déçue de ne pas avoir réussi
du premier coup. Elle m'a dit avoir peur que ses amies se moquent
d'elle parce qu'elle n'arrivait pas à faire du vélo sans aide. Elle
a même demandé à ce que l'on ferme la porte du garage pour ne pas
que ses amies sachent qu'elle avait encore besoin de petites roues!
J'ai
rassuré et consolé ma fille. Mais j'ai surtout essayé d'apaiser
son égo.
Je
ne me souviens pas de ce que c'est que d'apprendre à faire du vélo
à deux roues, mais je sais ce que ça fait de se sentir gênée de
ne pas être capable de faire quelque chose que les autres sont
capables de faire. Je sais ce que ça fait de n'avoir pas confiance
en soi et de se sentir moins belle et moins bonne que les autres.
J'ai
(presque) 33 ans et je travaille encore très fort pour construire ma
confiance en moi. Je me suis donc toujours promis que lorsque mes
enfants se sentiraient moins bien avec eux-mêmes, je m'assurerais de
panser leurs blessures et de les guider vers une estime positive
d'eux-mêmes.
Princesse
Tupperware, après plusieurs chutes et quelques larmes, réussit à
pédaler seule sur une courte distance. Nous continuerons son
apprentissage dans les prochains jours. Mais surtout, nous ne
manquerons pas de lui dire qu'elle est bonne, qu'elle est belle,
qu'elle y arrivera et que ce sera ainsi chaque fois qu'elle
entreprendra quelque chose de nouveau.
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