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lundi 23 septembre 2013

Moi, mes souliers...


Le jour où j'ai chaussé pour la première fois mes souliers, je l'ai fait sans broncher. J'ai d'abord cru que ça aurait pu être pire, que j’aurais pu me retrouver nu-pieds, mais qu'au lieu de cela j'avais mes propres souliers.

Mes souliers sont souvent trop étroits, me laissant parfois croire qu'ils ne sont pas vraiment à moi. Puis, soudainement, ils deviennent trop grands et me blessent à chaque pas. Quand j'ai voulu les retourner, on m'a dit que c'était impossible, que je devais les garder aux pieds. On m'a ensuite souhaité de ne pas trop les user...

Moi, mes souliers, ils ont peu voyagé. Malgré cela, mes semelles sont bel et bien usées. Usé d'avoir fait les cent pas, d'avoir fait du sur place, d'avoir défoncée les portes qui se trouvaient devant moi.

Moi, mes souliers, personne n'a vraiment envie de les porter. On les regarde, on les scrute, on les juge, mais jamais on ne les essaie. Puis, quand ils prennent trop de place, on me demande de les retirer, on les tasse dans l'entrée et on fait ce que l'on peut pour les ignorer.

Avant qu'ils soient si usés, je trouvais toujours quelqu'un pour me dire qu'au fond, mes souliers étaient bien utiles et me permettaient encore d'avancer. Puis, le temps a passé et on n'a plus voulu entendre parler de mes foutus souliers. On m'a laissé en plan, avec mes bottines percées et on m'a souhaité d'en trouver une autre paire. Plus belle, plus solide et surtout moins usés.

Mais vous savez quoi? Mes chaussures à moi, on ne les change pas comme ça!

Ce sont mes souliers usés qui témoignent de tous les sentiers parcourus, de tous les chemins défrichés. Ce sont mes souliers qui me rappellent chaque jour que même lorsque j'y étais à l'étroit, j'arrivais quand même à marcher. Ce sont mes souliers, aussi brisés soient-ils, qui m'ont permis d'explorer le monde de mon enfant différent. Ce sont ces souliers qui ont fait de moi la mère que je suis devenue aujourd'hui.

Alors avant de juger mes souliers et de me dire d'arrêter d'en faire l'éloge ou d'arrêter d'en parler, ayez le courage de venir y glisser vos pieds. Tenter de nouer les lacets sans qu'ils ne vous cassent entre les doigts. Faites le tour du pâté de maisons et sentez l'étroitesse sur vos pieds. Essayez de courir et sentez la rudesse du sol sur vos talons. Et quand cela sera fait... essayez de ne pas revenir sur les genoux, les chaussures pendantes autour du cou.

Moi mes souliers sont usés. Malgré cela je ne les changerais pas. Je vais les garder précieusement, comme on garde le souvenir d'un passage obligé, d'un parcours imposé. Et plus tard, quand mon enfant me demandera comment j'ai fait pour rester debout à ses côtés et sur mes deux pieds... je lui dirai que c'est moi qui avais les meilleurs souliers et je le remercierai de me les avoir mis aux pieds.

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