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Je suis comme toutes celles que vous connaissez. Je pourrais être votre soeur, votre amie, votre collègue ou simplement votre voisine. Ici, je vous parle de mon quotidien et de celui de ma famille pour mettre un peu de lumière sur la vie avec un enfant différent! mamantupperware@hotmail.ca

jeudi 12 septembre 2013

Prendre sa place


Si j'ai appris quelque chose dans la vie, c'est bien que rien n'est jamais gagné d'avance. Notre place, on ne nous la donne pas sans effort, il faut la gagner.

Ce soir, j'ai gagné une place, une vraie place.

C'était la rencontre de parents ainsi que la première assemblée générale de l'école de Fiston et de Princesse Tupperware. À l'ordre du jour : élire 2 nouveaux membres au conseil d'établissement. La nouveauté? Créer deux postes, sur le conseil d'établissement, qui seraient réservées pour les parents d'enfants qui fréquentent le programme d'adaptation scolaire de l'école.

Comme 4 des membres déjà en place n'avaient pas terminé leurs mandats respectifs, il ne restait que deux places disponibles sur le conseil. La directrice devait donc faire approuver par les parents présents l'octroi de ces places aux parents des classes d'adaptation scolaire.

À la période de questions, une mère s'est opposée en demandant que le nombre de postes soit limité à un seul. Selon elle, réserver deux postes était trop par rapport à la proportion d'élèves en adaptation scolaire versus ceux du régulier. Elle demandait donc que la proposition soit modifiée.

C'est à ce moment où je me suis levée.

Après m'être présentée devant l'assemblée, j'ai fait valoir la légitimité de notre place, comme parents, sur le conseil d'établissement. Mon discours (en résumé) allait comme ceci :

« Je suis un parent d'enfant en adaptation scolaire. Mon enfant est différent du vôtre, certes, mais cela ne fait pas de lui une nuisance. Les enfants d'adaptation scolaire ne sont pas des terroristes. Ils ont intégré le programme de soutien émotif, car le cheminement scolaire régulier ne leur convenait pas. Les maintenir dans un cadre régulier aurait certainement nui aux apprentissages de votre enfant, mais aussi aux leurs. Le cheminement de nos enfants est différent, mais ils demeurent néanmoins que ce sont des enfants. Il est temps de briser l'isolement et de faciliter le contact entre vos enfants et les nôtres parce qu'ils font aussi partie de cette école, au même titre que n'importe quel enfant du régulier. »

J'ai ajouté des trucs concernant la représentativité des enfants et qu'à mon sens, être deux parents d'adaptation scolaire permettrait une vraie défense de leurs droits et de leurs besoins. Bref, j'ai tenté de leur faire comprendre que ma présence sur le conseil d'établissement n'avait pas pour but de nuire aux enfants du régulier, mais bien de mieux représenter les enfants d'adaptation scolaire.

Suite à mon allocution, un père s'est levé. Voici ce qu'il avait à dire : « Je voulais voter contre la proposition de réserver une place pour les parents d'adaptation scolaire, mais si j'avais à voter pour quelqu'un maintenant, je voterais pour elle. » Il a poursuivi en disant que ce n'était pas le fait que je sois un parent d'adaptation scolaire qui me ferait obtenir une place sur le conseil, mais simplement ma façon de me présenter, de m'exprimer.

Au moment de passer au vote concernant la répartition du nombre de places sur le conseil d'établissement (1 ou 0 – parce que 0 était aussi une possibilité et que 2 ne semblait pas retenue), j'ai eu toute une surprise. Une dame s'est levée et a demandé pourquoi l'option de maintenir deux parents n'était pas maintenue. Elle jugeait que la demande était acceptable et que d'autres semblaient avoir le même avis. Une 3e proposition fût donc rédigée... et la majorité s'est prononcée : 2 places seraient réservées aux parents d'adaptation scolaire. (Advenant qu'il n'y ait pas deux candidats, la place serait attribuée à un parent du régulier.)

Je criais intérieurement victoire. Enfin, nous aurions notre place!

Bien sûr, au moment de présenter les candidatures, je me suis levée. Nous étions deux. Nous avons obtenu nos postes.

En quittant, un père est venu me voir pour me dire que ce que j'avais dit l'avait touché et que j'avais eu raison de prendre la parole. Il a même dit que si je me présentais à la présidence, il voterait pour moi. (Ça ne fait pas du tout partie de mes plans par contre.)

Aujourd'hui, j'ai gagné ma place sur le conseil d'établissement. Mais au-delà de cela, j'ai gagné une place pour ces enfants aux besoins particuliers qui méritent d'être représentés, d'être entendus.

Maintenant, allons changer les choses un peu!
 
 
Différent, mais aussi comme les autres...
Fiston Tupperware

5 commentaires:

  1. Wow! C'est excellent! Bravo pour ton discours!

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  2. Était-ce parce que les parents des enfants en adaptation scolaire étaient exclus du CE auparavant ?

    Je comprends très bien ton point de vu Maman Tupperware, quoi que je trouve que cette approche marginalise davantage les enfants à défi. Avec cette loi, il n'y aura que 2 parents, jamais plus pour représenter cette minorité...

    Bravo pour ton implication, ça prend des parents comme vous pour faire avancer les choses...

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  3. Wow! Bravo! Ça a dû être extrêmement gratifiant! J'aurais aimé ça être là pour voir ça... :)

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  4. wow! bravo! C'est fou ce qu'avoir des enfants, de les aimer et de vouloir le meilleur pour eux peut rendre éloquente et productive. Super.

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