Ce weekend, nous avions une sortie aux restaurants. Nous célébrions le 90e anniversaire de la grand-mère de mon conjoint au restaurant Tomate Basilique.
Au départ, pour être honnête, je ne voulais pas y aller. J'avais dit à mon amoureux qu'il serait préférable qu'il y aille seul. Je ne me sentais pas capable de gérer une sortie comme celle-là avec nos trois enfants. Je craignais de devoir surveiller mon fils à outrance afin d'éviter les débordements.
Après quelques discussions parentales, mon conjoint m'a convaincue que nous devions y aller en famille : 90 ans... on ne célèbre pas cela tous les jours. J'ai consenti.
Le jour de la sortie, je me sentais très nerveuse. Pour leur part, mes enfants étaient emballés à l'idée d'aller au restaurant et de revoir leurs cousins et cousines ainsi que les oncles et tantes qu'ils n'ont pas l'occasion de voir sur une base régulière.
Ne vous méprenez pas. J'aime tous ces gens. J'adore leur compagnie. Ma nervosité n'avait rien à voir avec eux.
Une fois sur place, les choses se sont bien déroulées. Notre grand a été impeccable. Il y eut même un moment où je me suis retrouvée seule, à table, à discuter avec les membres de notre famille sans devoir me soucier de mes enfants tellement ils étaient gentils.
Assis dans la salle aménagée pour eux, mes trois amours regardaient Raiponce en attendant que leur repas leur soit servi — tout ça sous le regard attentif de leur papa.
Après le souper, les enfants avaient la bougeotte. TOUS les enfants, pas seulement les miens.
Tout allait bien...
Ensuite, un événement que je craignais est survenu : mon grand s'est mis à courir dans une allée et une serveuse n'a pas apprécié.
En l'espace de quelques secondes, j'ai entendu des cris... mais pas ceux de mon fils. Ceux de la serveuse. Elle criait à mon garçon d'arrêter de courir. Elle le poursuivait dans l'allée en le sommant de l'écouter. Plus elle criait, plus il se sauvait... Jusqu'à ce que j'arrive!
Accoté contre un muret, mon fils me regardait. La serveuse continuait de lui demander de la regarder. Elle n'a pas obtenu satisfaction. Elle s'est donc lancée dans une longue explication sur le danger des plats chauds, sur les risques d'accident, sur le fait qu'il aurait pu se blesser ou blesser quelqu'un d'autre. Je ne disais rien.
Et alors que j'aurais dû me mettre en colère..., j'avais seulement envie de rire! Les yeux de mon fils fixé sur les miens me laissaient clairement comprendre une chose : il ne l'écoutait pas, et surtout, il ne comprenait pas un traître mot de ce qu'elle disait.
Je me suis agenouillée et j'ai demandé à mon petit bonhomme s'il comprenait ce que la dame lui expliquait. Il a répondu que non. Je lui ai donc répété CALMEMENT de ne pas courir afin de ne pas tomber. Il a compris. Je suis ensuite repartie avec lui un peu plus loin.
Je l'ai serré dans mes bras et il s'est mis à pleurer. Nous avons pris plusieurs respirations et sommes allés nous rasseoir à table.
Je comprenais bien ce que la serveuse voulait faire. J'étais d'accord avec elle, mais l'intervention n'était pas adéquate. Inutile donc d'en ajouter. Elle en avait assez fait
Mon beau-frère s'est approché et m'a dit qu'il était surpris que j'aie laissé la dame intervenir avec mon garçon. Il croyait – parce qu'il me connaît bien — que j'aurais explosé de colère. Je crois que ma réaction l'a surpris. Mon calme l'a surpris.
Je réalise donc que ce qui m'inquiétait à la base n'était pas autant les comportements de mon fils... mais bien mes réactions à moi. Je suis une maman lionne, je mords quiconque s'approche de mes enfants.
Il y a quelques mois, j'aurais certainement invectivé cette dame qui croyait bien intervenir.
Aujourd'hui, je comprends que même si j'avais fait ça... elle n'aurait pas compris. Même si j'avais perdu 10 minutes à lui expliquer les grandes lignes des interventions à privilégier avec un enfant comme le mien..., elle n'aurait pas compris.
Un 90e anniversaire, ça se fête en grand. Pas de temps à perdre avec les gens qui ne comprennent pas!
Bonne fête Grand-maman Lulu!
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