Nous
sommes en vacances. Pas d'école, pas de routine. Toutefois, la santé
mentale de notre garçon elle, n'est pas en vacances. C'est pour
cette raison que nous avions rendez-vous mardi matin avec son
médecin, histoire de voir comme les choses allaient.
Le
médecin de Fiston est très gentil. Il discute beaucoup avec ces
petits patients et leurs parents. Il répond aux questions de façon
claire et n'hésite pas à reprendre ses explications si nous n'avons
pas bien compris.
Encore
une fois, nous avons fait le tour des symptômes de Fiston qui sont
moins bien contrôlés par la médication qu'il prend présentement.
Comme Fiston ne prend plus de neurostimulants, il est plutôt
éparpillé et impulsif. Ce n'est pas facile pour lui de fonctionner
dans un environnement moins encadré, moins structuré (c'est les
vacances après tout!).
Fiston
a aussi développé de nouveaux tics : haussement d'épaules et
contractions de certains muscles. Il fait aussi de la polylalie,
c'est-à-dire qu'il répète chacune de ses phrases en chuchotant.
Nous en avons parlé avec son médecin.
Mardi
matin, je m'attendais à un rendez-vous de routine, à un ajustement
minime de la médication et à un « on se revoit dans quelques
mois »! J'ai eu droit à un peu plus que ça.
Le
pédopsychiatre a pris une pause, a refermé le dossier et m'a
regardée. Il m'a expliqué qu'à la lumière du dossier de Fiston,
on pouvait vraiment se prononcer sur son diagnostique : Fiston
souffre du syndrome de Gilles de la Tourette. Son tableau clinique
est maintenant clair et ne laisse plus de doute sur la condition de
notre fils.
J'ai
quitté le bureau avec un nouveau diagnostic, un ajustement minime de
médication et un « on se revoit dans quelques mois. »
Dans
la voiture, j'ai senti mon cœur devenir lourd et mes yeux se remplir
de larmes. Je respirais difficilement, un peu comme si j'avais une
enclume sur la poitrine. J'essayais de me contenir afin que Fiston ne
voit pas ma tristesse, ma détresse. J'essayais de me raisonner, de
me dire que ce diagnostic ne changeait rien, que j'étais la même
maman et lui le même enfant.
Une
fois à la maison, Fiston est entré, je suis restée dans la
voiture, je me suis laissé envahir par ma détresse et j'ai pleuré.
J'ai
pleuré ma peine de savoir que mon fils ne serait jamais totalement
comme les autres.
J'ai
pleuré ma rage de savoir que dorénavant, quand on nous demanderait
ce qu'a Fiston, on pourrait répondre clairement, tout en sachant
très bien que plutôt que de voir en lui tout son potentiel, les
gens verraient uniquement l'image caricaturée de tous les SGT qu'on
voit à la télé.
J'ai
pleuré mon découragement, me demandant si les choses allaient
changer pour lui et pour nous. Si nous allions on devoir en faire
encore plus que tout ce que l'on fait déjà.
J'ai
pleuré ma solitude. Celle que seuls les parents d'un enfant
handicapé peuvent vivre, même s'ils sont bien entourés.
J'ai
pleuré ma culpabilité, me demandant si c'était ma faute, si
j'avais manqué quelque chose quelque part dans son développement.
J'ai
pleuré d'amour, parce que celui que je porte à cet enfant qui me
fait vivre tant d'émotion est grand, très grand.
Puis,
j'ai arrêté de pleurer. Comme ça. Pour rien. Et j'ai repris le
cours de ma vie.
Parce
que 3 mots ne viendront pas à bout de mon amour et de ma
détermination. Ni du potentiel extraordinaire de mon garçon.
Fiston et moi avant le rendez-vous. |
Gros câlin ma belle amie... je te lis et j'ai juste le goût de te faire un câlin bien fort en te disant que tu es forte, que tu as maintenant le bon diagnostique ce qui donne effet que tu pourras cerner les bonnes actions à poser avec fiston. Tu es une maman extraordinaire, tu as une famille extraordinaire... Garde la tête haute ma belle Michèle, un jour à la fois...
RépondreSupprimerMerci Mel! xxx
SupprimerJe ne vous connait pas trop ...mais je saisie très bien l'amour ce lien très fort qui reigne dans votre belle famille!...j'ai fait connaissance de ton marie il y a de ça quelque année et quel homme sympathique et toujours souriant et plein d'entrain!....comme je disais c'est tout de ce que je sais mais je crois que cet enfant est à la bonne place au bon moment avec des parents merveilleux et très sensible au besoin de ce fiston magnifique!...je vous admire profondément et bon courage à vous!!!♡
RépondreSupprimerMerci Nathalie xxx
SupprimerJe sais ce que tu vis...J'ai un garçon un peu différent; Il est diabétique de type 1 depuis du haut de son 6 ans, il a maintenant 11 ans, Il porte une pompe a insuline, doit faire des glycémies 6-8- et même 10 fois par jour. Maintenant, vous savez quoi qu'il a, oui le Dx est toujours dure a avaler, mais le temps va arranger les choses. Je te souhaite pleins de courage et surtout apprécie tout les bons moments que tu as !!!
RépondreSupprimerCela est vraiment très touchant comme témoignage. Je compatis avec vous, il y a tant d'incompréhension à l'égard des enfants différents. J'ai choisi de ne pas médicamenter mon fils TDAH léger. Je lui ai fait faire du neurofeedback et ça a fait des miracles pour nous. Il ne faut jamais lâcher et on ressens tout l'amour que tu as pour lui au travers de ton écriture. Il a bien de la chance cet enfant de t'avoir comme maman.
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