J'ai
toujours eu de la difficulté à faire confiance aux gens. Un peu
comme si j'avais continuellement l'impression que les gens ne
voulaient jamais réellement mon bien ou celui de ceux que j'aime.
C'est probablement parce que les fois où j'ai fait confiance, on m'a
trahie.
Quand
j'ai eu Fiston Tupperware, ma méfiance ne s'est pas améliorée.
Elle s'est plutôt accentuée. Je ne le confiais à personne. Seule
ma mère a eu la possibilité de le garder quand il était petit. Je
refusais les offres de gardiennages du reste du monde.
Quand
il a commencé l'école et que ses problématiques se sont
accentuées, j'ai dû faire de gros (d'immenses!!) efforts pour
écouter les recommandations de tous les intervenants. J'avais
constamment l'impression qu'on ne faisait que me remettre en pleine
face mon manque de compétences parentales.
Puis,
est venu le moment où Fiston a dû joindre les rangs des classes
d'adaptation scolaire. À ce jour, je trouve cela encore très
difficile à admettre. Mon deuil n'est pas fait, ma méfiance est
toujours présente.
Je
dois toutefois admettre une chose que je n'aurais jamais cru pouvoir
admettre un jour : avec toutes les difficultés qu'a eues notre
garçon cette année, l'équipe-école a travaillé vraiment très
fort pour s'assurer du bien-être de notre garçon. Bien sûr, ce
n'était pas pour eux un climat de travail idéal. Savoir qu'on va
travailler pendant 6 h avec un jeune qui crie, qui frappe et qui
vous insulte ne doit pas être super motivant! Personnellement, je
crois que j'aurais abandonné bien avant eux. Eux ne l'ont pas fait.
Ils
se sont rencontrés, ont discuté, se sont creusé les méninges
semaine après semaine pour trouver des interventions efficaces et
durables visant le maintien de notre fils en classe de
soutien-émotifs. Certaines stratégies ont été efficaces, d'autres
moins. Certaines semaines ont été plus faciles, d'autres
(beaucoup!) moins. Je n'étais certes pas toujours d'accord avec
toutes leurs façons de faire et j'ai ruée dans les brancards chaque
fois où je doutais d'une intervention ou d'une façon de faire, mais
au final, je leur ai (je crois) laissé le champ libre.
Depuis
près de 2 semaines maintenant, Fiston est retourné en classe.
Malheureusement, il n'a pas réintégré SA classe. Le climat y étant
trop difficile pour le personnel, les autres élèves et notre
garçon, l'équipe-école a décidé de l'intégrer dans une classe
d'élèves plus âgés. Il se retrouve donc avec des enfants de 5e
année, dont le niveau académique varie entre la 3e et la 5e année.
Au
départ, j'étais septique. Comment mon petit garçon de 8 ans
arriverait-il à s'intégrer à une telle classe? Éprouverait-il de
la difficulté à suivre les notions académiques? Serait-il capable
de rester en classe ou est-ce que le manège des crises qui ne
finissent plus reprendrait rapidement?
Normalement,
j'aurais paniqué, mais cette fois j'ai décidé de leur faire
confiance. Fiston répétait souvent qu'il s'ennuyait à l'école,
que c'était facile et que c'était pour cela qu'il refusait de faire
les travaux demandés. On ne perdait donc rien à tenter un
changement de classe!
Depuis
maintenant 2 semaines, Fiston est heureux à l'école. Il part avec
le sourire chaque matin, emballé par ce qu'il apprendra en classe
cette journée-là. Le soir, il nous raconte tout (je dis bien TOUT!)
ce qu'il a appris pendant sa journée.
La
première semaine, Papa Tupperware et moi étions sans mot. Puis,
nous avons redécouvert tranquillement le plaisir de discuter avec
notre garçon de ses apprentissages, de ses relations avec ses pairs
et de celle qu'il a maintenant avec ses intervenants. Nous
redécouvrons tranquillement le garçon que nous croyions avoir perdu
il y a plus d'un an déjà.
Bien
sûr, rien n'est parfait. Il demeure impulsif, opposant et plus agité
que la moyenne du nombre, mais il a retrouvé cette petite étincelle
dans le regard qui me convainc que j'ai fait la bonne chose en leur
faisant confiance et en lui faisant confiance. Il vit enfin des
réussites, et nous ne pouvons que nous en réjouir!
Wow! Contente pour lui! Et pour vous! Je sais que ce n'est pas évident, je vis cette situation tous les jours en travaillant avec mes élèves autistes. La collaboration des parents est souhaitable sinon on arrive pas a grand chose... Lâchez pas, chers parents!
RépondreSupprimerYéééééééééé! Bravo Maman Tupperware et bravo Fiston Tupperware! Et merci, merci, merci à l'équipe formidable de l'école! :)
RépondreSupprimerPositif. C'est peut-être un petit brillant qui a besoin d'être stimulé. Chose certaine, cet enfant n'est pas ordinaire et à travers tous les défis qu'il vous offre, il vous fait grandir et on le sent dans vos écrits.
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