jeudi 10 avril 2014

Dossier de Maman ::: Apprendre à faire confiance


J'ai toujours eu de la difficulté à faire confiance aux gens. Un peu comme si j'avais continuellement l'impression que les gens ne voulaient jamais réellement mon bien ou celui de ceux que j'aime. C'est probablement parce que les fois où j'ai fait confiance, on m'a trahie.

Quand j'ai eu Fiston Tupperware, ma méfiance ne s'est pas améliorée. Elle s'est plutôt accentuée. Je ne le confiais à personne. Seule ma mère a eu la possibilité de le garder quand il était petit. Je refusais les offres de gardiennages du reste du monde.

Quand il a commencé l'école et que ses problématiques se sont accentuées, j'ai dû faire de gros (d'immenses!!) efforts pour écouter les recommandations de tous les intervenants. J'avais constamment l'impression qu'on ne faisait que me remettre en pleine face mon manque de compétences parentales.

Puis, est venu le moment où Fiston a dû joindre les rangs des classes d'adaptation scolaire. À ce jour, je trouve cela encore très difficile à admettre. Mon deuil n'est pas fait, ma méfiance est toujours présente.

Je dois toutefois admettre une chose que je n'aurais jamais cru pouvoir admettre un jour : avec toutes les difficultés qu'a eues notre garçon cette année, l'équipe-école a travaillé vraiment très fort pour s'assurer du bien-être de notre garçon. Bien sûr, ce n'était pas pour eux un climat de travail idéal. Savoir qu'on va travailler pendant 6 h avec un jeune qui crie, qui frappe et qui vous insulte ne doit pas être super motivant! Personnellement, je crois que j'aurais abandonné bien avant eux. Eux ne l'ont pas fait.

Ils se sont rencontrés, ont discuté, se sont creusé les méninges semaine après semaine pour trouver des interventions efficaces et durables visant le maintien de notre fils en classe de soutien-émotifs. Certaines stratégies ont été efficaces, d'autres moins. Certaines semaines ont été plus faciles, d'autres (beaucoup!) moins. Je n'étais certes pas toujours d'accord avec toutes leurs façons de faire et j'ai ruée dans les brancards chaque fois où je doutais d'une intervention ou d'une façon de faire, mais au final, je leur ai (je crois) laissé le champ libre.

Depuis près de 2 semaines maintenant, Fiston est retourné en classe. Malheureusement, il n'a pas réintégré SA classe. Le climat y étant trop difficile pour le personnel, les autres élèves et notre garçon, l'équipe-école a décidé de l'intégrer dans une classe d'élèves plus âgés. Il se retrouve donc avec des enfants de 5e année, dont le niveau académique varie entre la 3e et la 5e année.

Au départ, j'étais septique. Comment mon petit garçon de 8 ans arriverait-il à s'intégrer à une telle classe? Éprouverait-il de la difficulté à suivre les notions académiques? Serait-il capable de rester en classe ou est-ce que le manège des crises qui ne finissent plus reprendrait rapidement?

Normalement, j'aurais paniqué, mais cette fois j'ai décidé de leur faire confiance. Fiston répétait souvent qu'il s'ennuyait à l'école, que c'était facile et que c'était pour cela qu'il refusait de faire les travaux demandés. On ne perdait donc rien à tenter un changement de classe!

Depuis maintenant 2 semaines, Fiston est heureux à l'école. Il part avec le sourire chaque matin, emballé par ce qu'il apprendra en classe cette journée-là. Le soir, il nous raconte tout (je dis bien TOUT!) ce qu'il a appris pendant sa journée.

La première semaine, Papa Tupperware et moi étions sans mot. Puis, nous avons redécouvert tranquillement le plaisir de discuter avec notre garçon de ses apprentissages, de ses relations avec ses pairs et de celle qu'il a maintenant avec ses intervenants. Nous redécouvrons tranquillement le garçon que nous croyions avoir perdu il y a plus d'un an déjà.

Bien sûr, rien n'est parfait. Il demeure impulsif, opposant et plus agité que la moyenne du nombre, mais il a retrouvé cette petite étincelle dans le regard qui me convainc que j'ai fait la bonne chose en leur faisant confiance et en lui faisant confiance. Il vit enfin des réussites, et nous ne pouvons que nous en réjouir!

3 commentaires:

  1. Wow! Contente pour lui! Et pour vous! Je sais que ce n'est pas évident, je vis cette situation tous les jours en travaillant avec mes élèves autistes. La collaboration des parents est souhaitable sinon on arrive pas a grand chose... Lâchez pas, chers parents!

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  2. Yéééééééééé! Bravo Maman Tupperware et bravo Fiston Tupperware! Et merci, merci, merci à l'équipe formidable de l'école! :)

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  3. Positif. C'est peut-être un petit brillant qui a besoin d'être stimulé. Chose certaine, cet enfant n'est pas ordinaire et à travers tous les défis qu'il vous offre, il vous fait grandir et on le sent dans vos écrits.

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