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Je suis comme toutes celles que vous connaissez. Je pourrais être votre soeur, votre amie, votre collègue ou simplement votre voisine. Ici, je vous parle de mon quotidien et de celui de ma famille pour mettre un peu de lumière sur la vie avec un enfant différent! mamantupperware@hotmail.ca

lundi 13 août 2012

Et Ève croqua la pomme...

Il y a de cela une semaine, Fiston Tupperware est revenu songeur de son camp de jour. Dans la voiture, il se ronge les ongles tout en regardant par la fenêtre arrière. Bien sûr, je lui demande ce qui le tracasse. Il baisse la tête et me demande ceci : « Si Ève n'avait pas croqué la pomme, c'est vrai que nous aurions vécu au paradis de Dieu? »

Comme la voiture était déjà immobilisée, j'ai détaché ma ceinture pour me retourner vers lui. Je devais avoir l'air un peu surprise puisqu'il a enchaîné sans attendre ma réaction. Voici ce qu'il avait à me raconter :

« Mon nouvel ami du camp est chrétien. Il m'a expliqué que c'est Dieu qui a créé l'univers il y a très longtemps. Au début, il n'y avait qu'Adam et Ève. Dieu leur a offert son paradis, mais en échange, Adam et Ève ne devaient pas manger les pommes de l'arbre sinon ils seraient chassés pour toujours. Ève n'a pas écouté Dieu et a croqué dans la pomme. Dieu s'est fâché et les a chassés. C'est pour ça qu'aujourd'hui, les hommes sont malheureux. Si Adam et Ève avaient écouté Dieu, on vivrait tous au paradis! »

Silence radio de mon côté de la minifourgonnette. Je n'ai aucune idée de ce que je dois répondre, mais son regard en dit long sur la tourmente que cette histoire a créée dans sa tête. Je lui explique donc qu'en effet, l'histoire qu'il me raconte semble la bonne, mais que chacun est libre de croire que les événements ont bels et bien eu lieu et qu'au même titre qu'un livre de compte, la Bible demeure une histoire qui fluctue selon qui l'a écrit et qui la lit. Je résume en lui expliquant que la religion est un sujet complexe qu'il faut bien des années à comprendre.

Fiston Tupperware, qui recommence à ronger le peu de cuticules qu'il lui reste, me dit ensuite ceci : « Moi, ce que je comprends, c'est que quand on désobéit, on est assurément malheureux à la fin de l'histoire! Alors si je désobéis aux règles de Dieu, je vais être malheureux! Mon ami m'a expliqué que si je frappe un ami, c'était comme si je donnais un coup de poing dans le cœur de Dieu et que ça, c'était mal. Donc, la meilleure chose à faire est de ne pas désobéir à Dieu! »

Bon, OK, là c’en était trop!

« Écoute mon garçon, c'est sûr que de désobéir peut entraîner des conséquences, et cela peu importe à qui tu désobéis. Si tu désobéis à tes parents, tu risques de te coucher 30 minutes plus tôt ou d'être privé de jeux vidéos. Mais au final, tu auras compris que le fait de désobéir à une règle entraîne nécessairement une conséquence et tu seras moins tenté de répéter le comportement désobéissant. C'est la même chose si tu désobéis à une loi. Il y aura une conséquence qui certes te rendra malheureux pour un certain temps, mais qui t'apprendra que certaines règles sont faites pour être respectées. Maintenant, plutôt que de voir cela comme des règles de Dieu, tu peux peut-être simplement voir cela comme la différence entre faire le bien et faire le mal. Ne cherche pas à plaire à Dieu! Cherche à te plaire à toi! Assure-toi que tu te couches le soir en te disant que tu as fait tout ton possible pour être un petit garçon qui a fait les bons choix! Tu comprends? »

Bien sûr, il a semi-compris. Mais je pouvais dire quoi? Lui dire qu'en effet, les règles de Dieu étaient les seules a respectées, ou le sensibiliser au libre arbitre, au fait que lui seul pouvait décider des comportements pour lesquels ils opteraient dans la vie?

Mes enfants sont baptisés. Chacun d'eux a une bible qui lui a été remise lors de la célébration. Ils ont aussi un livre La petite imagerie qu'ils feuillettent à l'occasion, mais je n'ai pas commencer leur éducation religieuse. Peut-être est-ce par crainte de les induire en erreur? Mais une chose est certaine, même si ce nouvel ami était plutôt juste dans son récit, je me suis sentie interpellée par le fait que je préfère mon fils capable de raisonner et de choisir ses comportements plutôt que d'agir par crainte qu'un malheur ne survienne!

Mais avouons-le...tout cela est bien personnel!


Lucas Cranach, Adam and Eve, 1526, oil on panel, Courtauld Institute of Art Gallery, Samuel Courtauld Trust


2 commentaires:

  1. Moi je suis athée. Les enfants ne sont pas baptisé. Ce qu'ils savent des religions c'est que certaines personnes ont besoin de guide pour choisir leurs valeurs et leurs lignes de vie. C'est ce que fais la religion. Chaque religion à son "histoire" pour aider les gens et les guider. Bien des choses sont des histoires, On ne sait pas exactement ce qui est vrai mais on sait que des choses sont scientifiquement impossible.

    D'autre gens choisissent de croire en eux-même et de choisir eux-mêmes leurs valeurs.


    Comme tu le constates, je n'ai vraiment aucun esprit religieux, je suis plutôt très cartésienne. Et j'ai en horreur la religion catholique, sa vision des femmes, de la contraception et sa protection des pédophiles.

    J'ai hâte de voir ce que les enfants en penseront plus tard, pour l'instant j'essaie d'informer de façon neutre et de développer leur esprit critique mais oui; tout ça est bien personnel!

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  2. Je pense que j'aurais fait une réponse comme la tienne. Essayer de faire comprendre que c'est pas nécessairement Dieu qui va donner les conséquences.

    Par contre, moi aussi, comme GeSirois, mes enfants ne sont pas baptisés mais je les laisse découvrir les religions et ils feront bien leur choix en temps voulu :)

    Je te trouve bonne de trouver des réponses comme ça à des questions qui ne sont pas vraiment faciles !!!!

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