Mes enfants ont toujours aimé cacher des jouets dans leurs poches. Que ce soit une petite voiture, un petit bonhomme ou toute autre cochonnerie pouvant facilement être dissimulés dans une poche de manteau ou de pantalon. J'ai toujours attribué cette drôle de manie avec l'objet de transition, c'est-à-dire celui qui rassure l'enfant lorsqu'il est dans un environnement autre que celui de la maison.
J'ai régulièrement eu la disgracieuse tâche de me battre contre cette habitude de mes enfants jusqu'au jour où j'ai fait le choix de laisser tomber certains combats. J'ai fait comme les autres et j'ai fait comme si ça n'existait pas. J'ai fait comme les autres parents qui, selon mon grand, laissent leurs enfants apporter des jouets dans leurs poches. Mon fils quitte donc presque tous les matins pour l'école avec une (souvent deux) petite voiture dissimulée dans ses poches. Ce petit manège dure depuis septembre.
Mais voilà que cette semaine, mon fils rapportait de l'école d'autres petites voitures en plus des siennes. Lorsque je lui demandais d'où elle provenait, j'avais droit à un « mon ami me l'a donné, il n'en voulait plus! ». J'ai donc pris la peine d'expliquer à mon fils que je trouvais ces petits cadeaux un peu risqués, étant donné que lui n'offrait rien en échange à ses amis. Je lui ai fortement suggéré de rendre tout cela avant que la chicane ne prenne. Silence radio.
Hier soir, mon fils a fondu en larme pendant l'heure du bain. Il avait été obligé de donner deux petites voitures à un camarade de classe qui trouvait injuste que mon fils ne donne jamais rien en échange de ce qu'il recevait. Il a donc dit à mon fils que s'il ne lui donnait pas ses deux voitures, il ne serait plus son ami. Quel drame! Mon fils a donc remis ses deux voitures neuves, achetées il y a peu de temps par son papa, à son ami. Il m'explique tout cela, entre deux effusions de larmes.
Commence alors la fabuleuse histoire des multiples échanges survenus dans la dernière semaine. Après cinq bonnes minutes à essayer de faire la lumière sur les événements..., j'ai abandonnée.
Habituellement, j'aurais dit à mon fils quoi faire, mais pas cette fois. Je lui ai simplement dit qu'ils étaient tous responsables des décisions qu'ils prenaient lorsqu'ils décidaient de faire ce type d'échanges et que si lui décidait que le marché ne lui convenait plus, il devrait trouver une solution. En larmes, mon fils me confia qu'il n'osait pas demander à son ami de lui rendre ses voitures.
Je lui ai expliqué qu'il devrait prendre son courage à deux mains et affronter ce qui lui faisait si peur. J'ai ajouté que si ce petit garçon n'était plus son ami pour une histoire de petite voiture, mon fils devrait peut-être songé à changer ses fréquentations.
Ce soir-là, j'ai vraiment été tentée de laisser une note à l'enseignante afin qu'elle guide mon fils, ou du moins qu'elle fasse la lumière sur les événements. Je ne l'ai pas fait. Mon fils devra apprendre de ses erreurs et je ne pourrai pas toujours être là pour réparer les pots casser ou faire les démarches pour lui. Il doit apprendre à être responsable de ses décisions et à en assumer les conséquences. Si je ne le fais pas maintenant, il grandira en pensant qu'il y aura toujours quelqu'un pour le secourir ou pour mener ses combats à sa place. Entre vous et moi, la vie, ce n'est pas ça. Je préfère donc qu'il commence par de petites batailles. Ainsi, la journée où il devra mener un vrai combat, il saura comment le faire... seul.
*J'ai par contre décrété que les jouets de « poches » resteraient dorénavant à la maison... du moins jusqu'à ce que cette histoire soit réglée.
à la place, alex pourrait faire une petite collection comme dans le bon vieux temps et une fois par semaine, il choisit une voiture qu'il veut échanger et les autre enfants de même.... Moi j'avais même une journée échange avec mes amies....
RépondreSupprimerTout le monde est heureux et a l'impression d'avoir un nouveau jouet dans l'esprit de partage et d'équité ! :-)...
anonyme-personne tranquille !!! :-)