Jour 11.
Minnie
a pris 60 g aujourd'hui. Son objectif à atteindre était de
20g. J’avais bien hâte de monter cela au médecin de garde.
Au
moniteur, encore quelques désaturations qui ne nécessitent pas
d'assistance. Ce matin, tous les espoirs étaient donc permis. Je me
voyais déjà revenir à la maison avec Minnie au plus tard vendredi.
Puis,
coup de masse.
Lors
de la tournée médicale, le médecin a remarqué que Minnie avait eu
une diminution de sa fréquence cardiaque au repos vers 7 h 10.
Je n'étais pas au courant. Le médecin m'a regardée et annoncé que
les plans venaient de changer. Le respirogramme a été annulé et
remis à ce weekend. Pour avoir congé, en plus d'un respirogramme
normal, le rythme cardiaque de Minnie ne doit pas ralentir pendant au
moins 5 jours consécutifs.
Pas
de besoin de vous dire que j'ai fondu en larmes. L'infirmière près
de moi ne savait pas quoi dire. Mal à l'aise, le médecin non plus.
Il a bien sûr voulu me faire comprendre qu'il prenait cette décision
afin d'assurer la sécurité de notre fille et qu'il comprenait que
la situation était difficile.
J'ai
entendu chaque mot qui est sorti de la bouche de ce médecin, mais
tout ce que j'aurais voulu c'est qu'il se taise.
Je
ne suis pas inconsciente. La sécurité de Minnie est ce qu'il y a de
plus important pour moi. Je ne voudrais pas qu'il lui arrive quoi que
ce soit, mais je me voyais tellement à la maison avec elle dans
quelques jours. Je me voyais rentrer à la maison, faire le sapin
avec mes enfants, planifier notre petit Noël tranquille et profiter
des quelques journées de vacances qui s'offriront à nous pendant la
période des fêtes. Malheureusement, les choses ne se passeront pas
ainsi.
Depuis
l'annonce de la prolongation de notre séjour, je tergiverse à
l'idée de partir de l'hôpital et de laisser Minnie ici. J'aurais
besoin d'être chez moi, avec mes autres enfants et mon conjoint,
mais je n'arrive tout simplement pas à me résoudre à laisser ma
Minnie derrière. Outre le fait de la laisser seule, je crains de ne
plus pouvoir l'allaiter si elle commence à recevoir des biberons. Je
crains aussi de ne pas être mieux à la maison, car je penserai
constamment à elle qui est restée à l'hôpital.
Je
réfléchis encore...
Si
jamais je retiens une chose de cette expérience ce sera bien que la
vie nous réserve parfois de bonnes et de mauvaises surprises. Et que
malgré toute notre volonté de vouloir tout contrôler pour que les
choses se passent bien, il arrive souvent que notre seul choix soit
de lâcher prise et de laisser le temps faire son œuvre.
**Un
gros merci à nos amis et aux lecteurs qui mettent beaucoup de douceur dans leurs
encouragements et qui prennent la peine de nous faire savoir qu'ils
sont avec nous. Papa Tupperware et moi vous en sommes très
reconnaissants! **
oh que je te comprend, j'ayant vécu il y a 2 mois de cela... Cela a duré 2 jours ou fillette a été sous perfusion a cause de son hypoglécimie et cela m'a semblé tres long! Je te souhaite de continuer a avoir du courage et effectivement, rien de mieux que de lacher prise...
RépondreSupprimerJe te comprends. Je l'ai vécu cet été avec miss Sarah. Ce déchirement, ce mal être. Bon courage, je t'envoie plein d'ondes positives pour que tout ça se place ! XXXX
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