Dimanche
matin. Il est 6 h. Les corridors de l'unité sont silencieux. Je
me dirige tranquillement vers l'unité néonatale pour aller allaiter
Minnie.
Un
pichet d'eau à la main et l'oreiller encore estampés au visage, je
suis un peu comme un automate. Mon corps sait où il s'en va, mon
esprit peut donc un peu être ailleurs.
Je
passe les premières portes de l'unité, je dépose mon pichet, je me
lave les mains et j'enfile une jaquette jaune. Puis, je me dirige
vers l'isolette de ma fille.
Une
fois près d'elle, je la regarde : lunette de protection et
photothérapie en cours. Même si je sais que tout cela est
nécessaire, je voudrais tout lui enlever d'un coup et sortir d'ici.
Mais je ne le ferai pas.
L'infirmière
me résume la nuit de Minnie : rien de neuf sous le soleil! (ou
les lampes, c'est comme vous voulez!). Quelques désaturations qui ne
nécessitent pas d'assistance et un teint ictérique qui tend à
diminuer. L'état de Minnie est stable.
Séance
d'allaitement puis retour sous les lampes. Une prise de sang sera
faite plus tard pour nous dire si la jaunisse tend à régresser et
si nous pouvons (encore une fois) cesser la photothérapie.
C'est
la deuxième fois que je vis l'hospitalisation d'un bébé prématuré.
Malgré cela, je ne m'y habitue pas. Vivre à l'hôpital c'est être
confronté à la solitude et (donc) à mes pires angoisses.
Je
mange seule, je dors seule... je parle (presque) seule.
Je
connais les employés par leur nom, je reconnais les autres parents
de l'unité où Minnie est hospitalisée ainsi que leurs histoires.
Une solidarité s'installe tranquillement. Les mots d'encouragements
et les regards compatissants aussi. Dans nos regards, une seule
interrogation : mais quand sortirons-nous donc d'ici?
Je
suis chanceuse, j'ai un bon réseau de soutien et beaucoup d'amis
pour continuer à m'encourager. Je ne suis pas en détresse
psychologique, mais si cela advenait, j'aurais de l'aide rapidement.
Je dois toutefois admettre une chose : Minnie va bien et sortira
avant bien des bébés présents à l'unité néonatale en ce moment.
Pour
certains, 9 jours est vite passé. 9 jours à Cuba oui, mais pas 9
jours dans un hôpital. Pas 9 jours à te faire des scénarios tous
plus catastrophiques les uns que les autres. Pas 9 jours à avancer
de deux pas pour ensuite en faire un de recul. Pas 9 jours à se
demander quand diable on pourra remettre les pieds chez soi et serrer
TOUS nos enfants dans nos bras.
Par
contre, j'ai réalisé que d'être ici c'est vivre dans une bulle
fermée. J'hésite même parfois à regarder dehors ou à téléphoner
chez moi par crainte de briser cet univers blindé qui me protège de
mes émotions.
Je
vis chaque heure une à la fois, et j'espère de tout mon cœur que
notre séjour achève, que nous pourrons enfin rentrer chez nous et
reprendre notre petite vie de famille. Mes enfants et Papa Tupperware
me manquent terriblement...
Minnie avec ses lunettes de protection! **La photothérapie a pu être cessée en fin d'avant-midi!** |
Je vous suis...Je vous lis...Je vous souhaite énormément de courage dans le dernier "mile". Ne lâchez pas -xoxo-
RépondreSupprimerMerci! :) Nous prenons toutes les ondes positives qui s'offrent à nous!
Supprimerx-x-x
Je vous envoi plein d'énergie positive! Lâchez pas!
RépondreSupprimerMerci! Nous avons bon espoir de sortir avant Noël. Nous croisons fort fort fort les doigts!
Supprimerx-x-x
Non, neuf jours, c'est très long! Le temps, c'est élastique... Tout plein d'ondes positives pour vous ++++++++++++++ Courage, bientôt ça sera derrière vous!
RépondreSupprimerGreat bblog I enjoyed reading
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