Il
y a des choses qui me rendent anxieuse dans la vie. Habituellement,
je m'arrange pour éviter le genre de situations qui me sortent
dangereusement de ma zone de confort. Toutefois, je n'hésite pas à
me mettre en danger si le changement peut être bénéfique pour moi
et pour ceux qui m'entourent.
Il
ne faut par contre pas que j'exagère, car parfois, je panique, je
n'arrive plus à réfléchir et je fais une folle de moi.
Un
peu comme hier après-midi.
Quand
Fiston revient de l'école vers 14 h, il prend une collation, il
sort son vélo (pensez cubes énergie!!!) et part rejoindre son
meilleur ami. Habituellement, les deux garçons se promènent dans
les rues avoisinantes et s'arrêtent au parc du coin pour jouer et
discuter. Ensuite, Fiston et son ami alternent entre les deux maisons
pour jouer chez l'un ou chez l'autre.
Hier,
Fiston a changé son modus operandi!
Après
avoir passé une heure au parc, il est revenu à la maison. Avec lui,
4 ou 5 petits garçons que je ne connaissais pas tous. En moins de 10
minutes, les enfants ont envahi ma cour, fouillés dans le garage et
sorti une multitude de trucs partout dans l'allée. Quand j'ai
réalisé ce qui se passait, je me suis sorti la tête par
l’entrebâillement de la porte patio et j'ai... hurlée!
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Pas la peine de vous dire que tout s'est arrêté net. Je ne sais même pas si les enfants ont continué de respirer! Mon fils est venu me voir les yeux écarquillés en me demandant ce que j'avais à crier de la sorte!
Je
l'ai regardé droit dans les yeux et je lui ai donné un ordre clair
qui ne laissait aucune place à négociation : vous rangez tout
et tout le monde s'en va! Fin de la discussion. Les enfants ont
obtempéré (non sans rouspéter, mais ils ont obtempéré!) :
ils ont rangé et ont quitté ma propriété.
Une
fois à l'intérieur, Fiston n'était pas content. Il m'a accusée de
le priver de ses amis et de lui avoir fait honte. Il avait
probablement raison, mais j'étais trop en colère pour répondre
quoi que ce soit. Afin d'éviter un conflit majeur, j'ai ignoré ses
commentaires et j'ai pris le temps de me remettre de mes émotions.
Une
fois calmée, j'ai expliqué à mon garçon que j'étais une
anxieuse, comme lui. Que moi, les situations qui me font paniquer
sont celles où je perds le contrôle de mon environnement et où je
sens qu'on ne respecte pas les règles que j'ai mises en place. Je
lui ai expliqué que j'étais bien heureuse pour lui qu'il ait
plusieurs amis, mais que dorénavant, s'il ne voulait avoir honte, il
devrait se contenter de 1 ou 2 amis à la fois. J'ai aussi insisté
sur le fait qu'il n'avait jamais eu le droit de laisser entrer des
visiteurs dans notre garage, et ce sous peine de se voir interdire
lui aussi l'accès.
Je
lui ai aussi fait remarquer que dans le tout le brouhaha, il avait
laissé son meilleur ami seul au parc. Je lui ai expliqué que son
ami, qui est autiste, ne lui dirait probablement jamais comment il
s'était senti d'avoir été laissé de côté ainsi, mais qu'il
risquait, si cela se produisait souvent, de finir par ne plus vouloir
jouer avec lui.
Fiston
a pleuré. Il m'a demandé s'il pouvait aller chez son ami s'excuser.
Avant
de le laisser réparer son geste, je me suis aussi excusée. Excusé
d'avoir crié et de ne pas l'avoir pris à part pour lui expliquer
mon malaise et lui donner ma consigne de façon plus délicate. Je
lui ai promis de faire l'effort de mieux exprimer mes angoisses quand
cela se produisait afin d'éviter les conflits comme celui que nous
venions de vivre.
Puis
il est parti... pour mieux revenir avec son ami!
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