Grandir avec un enfant différent,
ce n’est pas toujours facile. C’est difficile pour les parents, mais aussi pour
la fratrie. Ici, les difficultés ainsi
que leurs répercussions se font de plus en plus évidentes. Et pour une maman,
ce n’est pas toujours évident.
Avec les années, nous avons
appris à fonctionner « au jour le jour » parce que tenter de voir au-delà
de ça n’a jamais porté fruit et parce que chaque comportement difficile nous
ramène souvent à la question de départ : faisons-nous ce qu’il y a de
mieux? Pas uniquement pour Fiston mais aussi pour sa sœur et son frère.
Jusqu’à maintenant, Princesse
Tupperware ne s’était jamais plainte des comportements de son frère aîné. Elle
avait plutôt tendance à s’éloigner physiquement du lieu de la crise ou de
simplement se réfugier dans son havre à elle : sa chambre. Puis, depuis
quelques temps, quand la situation avec son frère devient explosive, elle
continue à s’isoler le temps que la tempête passe, mais s’assure que Bébé
Tupperware reste auprès d’elle. Elle l’entraîne avec elle dans sa chambre et s’occupe
de le divertir. Elle lui lit des histoires, lui propose des jeux calmes et
tolère même qu’il mette un peu le bordel dans ce lieu qu’elle entretien avec
rigueur. Elle prend soin de lui, le temps que Maman ou Papa gère le grand
frère.
Ce grand frère, Princesse
Tupperware l’aime, mais elle le trouve souvent très (trop?) accaparent. Elle
aimerait qu’il lui laisse un peu de place à elle aussi, parce qu’elle aussi,
elle a le droit d’avoir l’attention de ses parents. Par chance, notre fille s’exprime
très bien et nous le fait savoir quand nous lui devons du temps. Elle s’assure
que nous ne l’oublions pas.
Le plus triste est que de vivre
dans un contexte comme le nôtre a forcé notre petite princesse à devenir grande
rapidement. Elle est clairement la plus autonome de nos enfants. Elle fait tout,
toute seule, et sait exactement quoi faire au moment où elle doit le faire. Je
n’ai souvent qu’à valider que tout est fait et à la féliciter pour toute l’aide
qu’elle m’apporte. Malgré cela, je
trouve injuste la situation dans laquelle elle se trouve. En plus d’être l’enfant
sandwich, elle est celle sur qui l’on compte déjà un peu (trop?).
Elle est celle à qui je demande d’être
raisonnable et de comprendre que je voudrais faire mieux mais que j’en suis
incapable. Elle est celle à qui, lorsqu’elle est en colère, je demande de se contenir
un peu et de l’exprimer… calmement. Elle est aussi celle dont j’ignore parfois
la colère…parce qu’elle n’est pas suffisamment explosive. Paradoxal non?
Notre princesse aura cinq ans
dans quelques jours. En septembre prochain, elle entrera au préscolaire. Encore
une fois, nous avons dû lui faire part d’une problématique qu’elle ne devrait
pas avoir à gérer : le choix de son école. Avec elle, nous avons discuté
de la possibilité d’intégrer l’école de Fiston, qui offre aussi un programme
régulier. Elle en a semblé réjouit. Nous avons cru le dossier classé.
Puis, aujourd’hui, son éducatrice
de garderie m’a annoncé que ma princesse lui avait exprimé le désir d’aller à
son école de quartier. Elle veut rester avec ses amies. Légitime non?
Vivre avec un enfant différent,
ce n’est pas toujours évident pour les parents, mais une chose est certaine,
jamais je ne prendrai de décision allant à l’encontre des besoins de mes autres
enfants. L’an prochain, nos matins demanderont beaucoup d’organisation, mais
notre fille ira là où elle le désire. Parce qu’elle n’a pas à payer le prix de
la différence de son frère.
Et vous? Auriez-vous pris la même
décision que nous?
J'aurais certainement pris la même decision. Bravo de réussir à ne pas oublier tes autres enfants malgré les difficultés de ton quotidien
RépondreSupprimerEffectivement, vaut mieux aller comme elle le souhaite, c'est elle qui va aller à l'école à tous les jours et mine de rien, elle pourra se construire un réseau sans son grand frère qu'elle adore certe mais qui prend beaucoup de place. Bonne chance!
RépondreSupprimerJ'aurais fait comme toi.
RépondreSupprimerJe comprends ton sentiment en rapport à l'autonomie de ta princesse. Mais pour te rassurer un peu, dans notre meute, on a remarqué une grande différence entre L'autonomie et le coté responsable des filles et celui des gars. Aucune comparaison à faire. ;)
Les enfants ont des choix a faire, il faut leur laisser cet autonomie. Bravo!
RépondreSupprimerMes enfants ne seront jamais dans la meme école, cela aurait été pratique, mais dans mon quartier, on a des écoles de cycle (maternelle, 1ere, 2e dans une école; 3e a 5e dans une autre). Une réalité pour plusieurs parents!
;)
J'aime beaucoup ce billet empreint de respect pour chacun de vos enfants. C'est une très bonne idée que votre fille aille à une école différente où elle n'aura pas à se soucier de son frère pendant plusieurs heures par jour. Bon choix!
RépondreSupprimerJ'ai aussi une fille du milieu prise en sandwich entre deux soeurs "à problèmes", problèmes de comportement pour une et troubles d'apprentissage graves pour l'autre. Elle a été souvent oubliée, parce que je n'avais pas le temps, débordée par les autres, parce qu'elle aussi, comme votre fille, était super autonome à un jeune âge. Aujourd'hui adulte (22 ans), elle s'en tire plutôt bien, responsable comme elle l'a toujours été, enfant, travail, elle gère le tout avec efficacité. Pas trop marquée par son enfance donc. En fait, toute cette autonomie précoce lui a donné confiance en elle. Tant mieux.