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Je suis comme toutes celles que vous connaissez. Je pourrais être votre soeur, votre amie, votre collègue ou simplement votre voisine. Ici, je vous parle de mon quotidien et de celui de ma famille pour mettre un peu de lumière sur la vie avec un enfant différent! mamantupperware@hotmail.ca

lundi 7 janvier 2013

Trouvez l'esclave!




En me levant dimanche matin, un seul constat possible : la maison était un vrai foutoir! Dans le salon, des jouets recouvraient plus de 50 % de ma superbe marqueterie. Dans l'entrée, bottes, chaussures, pantoufles et mitaines traînaient à la va-comme-je-te-pousse sur le tapis humide. Sur l'îlot de la cuisine, paperasses et morceaux de Playmobil se partageaient la surface de travail. Sur les comptoirs de cuisine, il y avait à peine l'espace suffisant pour arriver à beurrer une tranche de pain grillé sans se ramasser avec un coude dans l'huile d'olive ou une main dans le grille-pain. Sous la table de la cuisine... Je ne vous parlerai pas du dessous de table de cuisine... c'était trop horrible!

 
En résumé, la maison était en bordel et Caporal Maman venait officiellement de prendre du service. En moins de 10 minutes, j'ai dressé une liste de tâches ménagères à faire et je les ai répartis équitablement entre mes 3 descendants. Bien sûr, Bébé Tupperware hériterait des choses plus simples tandis que Princesse et Fiston découvriraient (enfin!) les joies des corvées NON-rémunérées!

Et bien croyez le ou non, moins de 20 minutes après avoir commencé à ramasser la salle de jeux, Fiston Tupperware est monté à la cuisine avec une de ses affirmations coup-de-poing : « Veux-tu bien me dire pourquoi vous nous traité en esclaves? C'est pas à moi à faire toutes ces tâches-là! En plus... tu paies même pas! »

C'est à ce moment que deux petits fils de cuivre cérébraux se sont touchés dans mon cerveau. Irritée par les propos de mon fils, j'ai oublié de mettre mon filtre de Maman et j'y suis allée d'une de ses tirades dont je suis la seule à connaître le secret. Ça allait comme suit :

« Pardon? Te traiter en esclave? Mais de QUOI tu parles???? Qui est l'esclave ici selon toi? Celui à qui je demande d'avoir l'obligeance de mettre ses bobettes sales dans le panier à linge SALES, ou celle qui lave toutes lesdites bobettes qui se trouvent dans ledit panier? C'est celui à qui je demande de vider sa boîte à lunch à son arrivée de l'école ou celle qui rince les plats visqueux qui ont traîné plus de 3 jours dans ton casier parce que vendredi tu as laissé ton sac à l'école? C'est celui qui doit transporter son propre sac à dos et sa propre salopette ou celle qui transporte le bébé de 2ans, le sac à couche, le sac de patin ET le café Tim qu'elle rapporte pour Papa Tupperware (des fois là! Pas tout le temps quand même!)? C'est celui qui doit sortir le recyclage une fois par jour en fin d'après-midi ou celle qui, en finissant de travailler, doit te conduire à tes 2 rendez-vous thérapeutiques de la semaine alors qu'elle aurait des montagnes de TES bobettes propres à plier??? Allez! Dis le moi qui est l'esclave de la maison??? C'est toi? Vraiment? Bien tu sauras mon petit garçon qu'ici, l'esclave, c'est loin d'être toi! Ici, l'esclave, c'est moi! C'est moi qui organise ma vie en fonction de toi. C'est moi qui ne peux pas avoir un horaire de travail normal parce que tu n'as pas accès au service de garde! C'est moi qui, plutôt que de revenir tranquillement à la maison en finissant de travailler, me dépêche pour que tu puisses aller en psychothérapie, en ergothérapie ou en pédopsychiatrie. C'est moi qui organise l'horaire de tout le monde en fonction de tes difficultés. Alors, le coup de l'esclave, tu ne me le fais plus c'est clair????? »

Silence Radio. Fin de transmission. Fin de la discussion.

Semblerait qu'après mon discours coloré, Fiston ait trouvé ses corvées plutôt simples parce que tout était propre avant l'heure du dîner! À croire que parfois, il faut laisser tomber le filtre pour que la matière puisse rentrée!

Peut-être me trouvez-vous injuste de lui avoir remis en pleine gueule toutes les adaptations mises en places pour lui venir en aide. Malheureusement pour vous, ici, je ne censure pas ce que je vis au quotidien avec mon enfant à défis. Je peux par contre vous assurer une chose : lui et moi avons fait un retour sur cette discussion. Je ne me suis pas excusée de lui avoir dit ce que je lui ai dit, mais je lui ai expliqué que dans la vie, il fallait parfois savoir être reconnaissant de ce que l'on avait plutôt que méprisant face à ce que les autres attendent de nous. Et vous savez quoi? Il a compris. Fin de la discussion.
 

                                      

5 commentaires:

  1. Juste un mot : BRAVO ! On a malheureusement trop souvent tendance à mettre nos enfants différents dans la ouate, dans le but évident de les protéger,mais ce faisant, on leur nuit aussi trop souvent... Tu as été directe, oui. Méchante ? NON... La preuve, il a bien réagis.

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  2. felicitation! C'est un peu ca aussi éduquer nos enfants!

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  3. Ouf! Quel discours fort éloquant! Puissant, je te souhaite que l'effet demeure.

    Je suis aussi en accord avec le commentaire de Marie-Lionne, mettre les enfants différents dans la ouate peut leur nuire.

    :)

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  4. Ben je vois pas en quoi t'as pas été correct, je dis la même chose à mes enfants ! lol

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  5. Très bon discourt, il m'arrive moi aussi de faire ce discourt à mes enfants et la vague qu'elle provoque a aussi un effet à moyen terme. Après cella devient plus facile de parler de la vie de ses haut et ses bas!

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