Trois lettres : N-O-N. Mot très court qui, lorsqu’exprimé, signifie un refus, une interdiction. Ce qui est fabuleux avec ce mot c’est qu’il ne peut porter à confusion, car épelé à l’envers, il veut encore dire la même chose!
Maintenant que le mot est défini, pouvez-vous m’expliquer pourquoi je le répète aussi souvent sans réussir à me faire entendre? Non mon amour, tu ne peux pas faire pipi debout, tu es une fille. Non Maxime laisse la vaisselle sale dans le lave-vaisselle. Non Alexandre, tu ne peux pas apporter ta DS à l’école pour la récréation. Non les amours, on ne joue pas dehors quand il pleut et qu’il vente à écorner les bœufs. Non, je ne vous servirai pas de biscuit si vous ne mangez pas d’abord un fruit. Non, nous n’irons pas au cinéma demain. Non je ne veux pas que vous sautiez sur le divan, je ne veux pas que vous couriez dans la cuisine pendant que je fais le souper et non je ne veux pas que vous écoutiez la télévision toute la journée!!!! Non, non, non, NONNNNNNN!!
Contrairement au oui, le non remporte facilement la palme en ce qui concerne la représentativité dans la maison. Je dis non pour éviter les accidents, pour faire de la discipline, pour éviter le bordel! Je dis non parce que ça ne peut pas toujours être oui!
Hier soir, j’ai demandé à ma fille de venir me rejoindre dans la salle de bain afin de terminer sa toilette. Les cheveux encore humides, je lui demande si elle désire que je lui fasse une belle tresse française avant son dodo. Elle me répond non. J’insiste en lui expliquant que demain matin ses cheveux seraient pleins de vagues, comme ceux d’une princesse. Elle me dit non. Je continue en lui expliquant que quand j’étais petite, ma mère me faisait couper les cheveux courts comme ceux des garçons parce que je refusais de me laisser coiffer. Je lui demande donc, encore, si elle veut une tresse française. Elle me regarde, les yeux pleins d’eau, pour ensuite baisser la tête. Sa lèvre tremble.
Surprise, je me mets à genou près d’elle et je lui demande pourquoi elle pleure. Elle me répond qu’elle avait dit non, qu’elle ne voulait pas de tresse et qu’elle préfère les queues de cheval avant le dodo. Elle ajoute qu’elle ne veut pas que je sois fâchée alors que je peux lui faire une tresse si je veux.
C’est à ce moment précis où j’ai ressenti l’envie atroce de m’étouffer moi-même! Je répète sans arrêt à mes enfants que lorsque je dis non, c’est non et voilà que je me surprends à faire exactement le contraire de ce que je leur demande! Je leurs demande de respecter les consignes et leurs parents, mais quand est-il lorsqu'il s’agit pour nous de respecter leurs besoins? Finis les beaux principes!
Et bien voilà! Je ne suis pas fière de moi. Je prends donc la décision d’essayer de substituer quelques non pour des oui – ou des peut-être/on verra — et je m’engage à respecter mes enfants lorsqu’ils diront non à leur tour… Parce que toute leur vie, je veux qu’ils se souviennent que NON, c’est NON. Peu importe l’âge qu’ils auront et le contexte dans lequel ils se trouveront. Et même si parfois il est difficile de le faire entendre, on a le droit d’être respecté dans notre refus.
**Prière de ne pas laisser lire ce texte à mes enfants dans quelques années lorsque je leur demanderai de faire leurs tâches ménagères :-)
J'aime beaucoup ce texte, cette réflexion, qui nous ramène les deux pieds sur terre :) Il est hélas trop fréquent qu'en tant que parents, nous oubliions d'être conséquents :s
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