mercredi 3 août 2011

Dans ma valise , j'apporte...

À l’été 2009, nous avions passé une semaine à St-Faustin-du-Lac-Carré…Beau chalet, gros confort, mais un temps de cul et beaucoup de déplacement à tous les jours parce que rien n’était à proximité…. On avait fait beaucoup de vélo, du magasinage en masse et on avait tiré le beau côté du mauvais temps… Nous avions eu la bonne idée de monter le parc de la Diable avec les enfants. Assis dans le chariot, Alexandre et Anne-Sophie avaient trouvé le périple assez long…Les sentiers étroits de gravelles, les pentes abruptes, la chaleur et la durée avaient eu raison de leur patience! Ajoutons à cela le fait que nous avions oublié les outils de secours advenant un bris sur nos vélos…Et vous imaginez bien que nous avons eu une malchance : le guidon du vélo de mon chum s’est dévissé…nous avions tenté de fixer le guidon avec un foulard que j’avais dans les cheveux, mais avec peu de succès…À la fin de notre randonnée, les enfants ne voulaient plus faire de vélo…dans le chariot! Nous étions revenus au chalet exténués! 
À l’été 2010, une semaine de camping au Parc des Campeurs de Sainte-Agathe-Des-Monts… Une roulotte avec 8 places couchées, l’eau courante…mais pas de toilette et pas assez d’ampère pour faire partir l’air climatisée sans faire sauter les fusibles… Un bébé de 2 mois et demi qui ne fait pas ses nuits, deux jeunes enfants de 4 et 2 ans qui ont de l’énergie à en faire sauter les fusibles de notre cerveau, un prépré-ado qui trouve que tout est plate dans le plus plate des mondes… Et un premier 24 heures de camping assez désastreux pour que mon chum et moi songions à nous séparer… Ajoutons à cela que nous avions fait l’achat d’un super barbecue à briquettes qui prend 4 heures avant d’être assez chaud pour faire cuire 3 boulettes de viande, que nous ne savions pas comment éteindre l’alerte stridente qui tentait de nous faire comprendre que nos fils électriques étaient débranchés, que nous n’avions pas prévu que nos enfants voudraient découvrir leur nouvel environnement en posant les pieds sur le terrain de camping et que nous n’avions pas évalué la possibilité que notre unique semaine de vacances soit celle-là plus chaude de l’année. Finalement, nous n’avions pas songé à la manière de s’y prendre pour arriver à gérer le chaos le plus total!
Le plus beau dans tout ça? On a trouvé un Walmart pour acheter un barbecue au gaz miniature, on a rebranché le fil électrique de la roulotte à la bonne place, on a pris une grande marche avec les enfants pour leur montrer tout ce qu’il y avait à voir et l'on s’est baigné pour se rafraîchir… On s’est ajusté! On a respiré par le nez, on a descendu les épaules, on a regardé toutes les options et on a pris une décision : celle de rester au camping, et d’en profiter le plus possible… Et c’est depuis ces vacances que nous avons découvert que nous aimions le camping en famille! Aujourd’hui, mon chum et moi sommes toujours ensemble et nous comptons bien profiter de chaque instant que la vie nous donne pour prendre le temps de nous amuser avec nos enfants!
Nous sommes maintenant en 2011 et nous renouvelons l’expérience du camping. Cette fois, nous sommes à Sainte-Béatrix pour une semaine. Avec l’expérience de l’an passé, nous avons beaucoup mieux surmonté les 24 premières heures de nos vacances! Le terrain est super! Une piscine, un parc de skate, un parc avec des modules pour les enfants, un terrain de baseball, des tables de Ping-pong… Et encore mieux : assez d’ampères pour brancher l’air climatisé, le service d’égout pour que l’on puisse utiliser l’eau et la toilette de la roulotte et un sens de l’organisation plus développé! Notre petit dernier ne fait toujours pas ses nuits…mais qu’à cela ne tienne… nous survivrons! Les enfants sont heureux! Ils peuvent bouger sans restriction. Ils courent, sautent, font du vélo, nagent, crient, chantent, mangent et rient… Et il n’y a rien de plus agréable à l’oreille des parents que les rires de leurs enfants! Rien de plus doux qu’un éclat de rire… rien de plus merveilleux que leurs yeux qui brillent…
Depuis notre arrivée, nous avons eu notre lot de blessures… Anne-Sophie s’est blessé en courant autour du foyer extérieur lorsque 2 blocs de ciment se sont écroulés sur sa jambe, Alexandre s’est écorché un genou en dérapant avec son vélo sur la route en gravier, Maxime s’est fait un œil au beurre noir en basculant de son siège d’appoint… Mais tout va bien…Nos enfants survivront…et surtout, ils apprendront! Dorénavant, Anne-Sophie se tient loin du feu, Alexandre n’essaie plus de faire des cascades à vélo…et Maxime bien…Maxime continuera de se dandiner dans son siège…mais ses parents seront beaucoup plus vigilants!
Chaque année, nos vacances en famille me permettent de réaliser qu’il n’y a rien de plus agréable que le simple fait d’être tous ensemble…Manger ensemble, jouer ensemble, se baigner ensemble, dormir ensemble…
Cette année, nos enfants ont la chance de côtoyer les enfants de la roulotte voisine. Trois petits albertains, venus passer 5 semaines au camping avec leur maman afin d’apprendre le français. Des petits bouts adorables. Xavier, 5 ans, Monique, bientôt 4 ans, et Martin 3 ans. Nos enfants ne se comprennent qu’à moitié avec les mots…mais totalement avec leur corps et leurs gestes. Alexandre s’amuse à essayer de parler anglais et son ami lui répond continuellement « oui »…Anne-Sophie et Monique ne se parlent pas, mais se font des signes et finissent par se comprendre… Martin est encore petit, mais arrive à suivre les plus grands. Il ne parle pas, ne se fait aucun signe et est continuellement perplexe face aux plus grands qui tentent de le convaincre qu’il peut jouer avec eux. Ils sont tous adorables. Sans parler le même langage, nos enfants s’amusent et apprennent à se connaître. Leur langage est universel. Pas besoin de traducteur, pas d’interprète. Le plus curieux c’est aussi qu’il n’y a pas de conflit! Pas de méprise sur les intentions de tout un chacun. Pas de cris, pas de larmes, pas de disputes... Aucune intervention parentale n’est nécessaire! Seulement du plaisir à l’état pur! Si vous voulez mon avis, bien des grands de ce monde auraient des leçons à tirer de tout ça!
Et finalement, le chao ce n’est pas les vacances… c’est notre vie quotidienne! C’est de demander à nos enfants de suivre le rythme effréné qu’on leur impose! C’est de les bousculer dans leur vie d’enfant afin qu’on puisse, nous, vivre nos vies d’adultes. C’est de leur demander de nous aider à s’organiser en faisant les choses que nous n’arrivons plus à faire… Combien de fois ai-je demandé à mes enfants de se ramasser, de nettoyer, de faire attention de ne rien renverser, de se dépêcher à manger, à s’habiller ou à se déshabiller… En vacances, mes enfants s’habillent et mangent… rapidement et sans rien renverser…parce que je ne leur demande pas de se presser. Mes enfants se ramassent parce que notre espace vital est restreint et qu’ils ne désirent pas dormir dans du linge sale. Mes enfants mangent comme des ogres... même leur portion de viande. Mes enfants sont heureux parce que leurs parents sont en vacances... parce que leurs parents ne sont pas stressés. Leurs parents se parlent, s’entendent sur les tâches à accomplir, rient des bêtises de leurs enfants, dansent sur la musique pop, et se moquent de l’horaire, de la routine, des tâches qui à la maison sont des corvées, mais qui, une fois en vacances, ne sont que des choses normales de la vie!
Cette année, dans ma valise, en plus des maillots de bain, de la crème solaire, de la trousse de premiers soins et des médicaments d’urgence, j’ai apporté mon ordinateur portable. Je suis restée connectée au reste du monde au grand dam de bien des internautes. Certains jugent le choix que j’ai fait… d'autres le comprennent surement. Pour ma part, j’utilise les quelques moments de libertés qui me sont offerts pour réfléchir et mettre sur papier ces petits moments de bonheur. Je prends ce temps pour que le reste de l’année, je me souvienne que mes enfants ne sont que des enfants. Pour me rappeler qu’il n’y a aucune raison pour que chaque jour de ma vie ne soit rempli de bulles de bonheur. Parce qu’en vacances ou pas, mes enfants ont besoin de courir, de chanter, de danser, de jouer. Mes enfants ont besoin que je sois disponible pour eux, que je sois attentive à leurs besoins d’enfants.
À la maison, le lavage, la vaisselle, le ménage et les courses passent souvent avant eux. Un petit dix minutes de télé le temps que je range les courses, un autre dix minutes pour que je puisse terminer la vaisselle, un autre quinze minutes pour que je termine de préparer le souper, et pourquoi pas un autre petit dix minutes pour que … pour que je puisse juste avoir mon petit dix minutes à moi…. Ici, en vacances, la vaisselle se fait, les repas aussi, les courses tout autant… sans la télé! J’ai même du temps pour écrire, pour prendre un café, pour prendre le temps de prendre le temps… Je prends des photos, je navigue sur internet, je fais une petite sieste… Pas de dispute conjugale, pas de tension, la vie comme elle devrait l’être tous les jours.
Bon, d’accord, j’en conviens…nous reviendrons un jour à la maison. Nous devrons retourner travailler et reprendre nos routines. J’espère seulement que nous aurons appris et retenu la leçon… la vie n’est stressante que lorsqu’on donne une ampleur disproportionnée à des évènements sans envergure. La vie n’est pas une succession de routine. Rien ne m’oblige à rester coincée dans un carcan rigide et structuré. Rien ne justifie que je ne change pas la façon dont j’organise et gère ma vie. Je compte donc changer mes façons de faire…Tout simplement! Pour que mes enfants sachent que la vie est belle quand on prend le temps de la vivre. Quand on prend le temps d’en profiter.
Je suis bénie des Dieux d’avoir d’aussi beaux et bons enfants. D’avoir un conjoint qui les aime et en prend soin. Je suis chanceuse d’avoir des amis qui m’écoutent et me lisent. Dorénavant, dans ma valise, je continuerai d’apporter mon portable… Pour me rappeler que je suis chanceuse… tout simplement.

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