lundi 1 septembre 2014

Et si j'échouais?

Et si j'échouais?

Si j'échouais et que mon garçon finissait par arrêter sa médication et ses suivis et qu'il décidait de gérer son syndrome seul?

Si j'échouais et qu'il décidait de lâcher l'école, incapable de suivre ses collègues de classe?

Si j'échouais et que plutôt que de voir tous les progrès qu'il a faits, il ne finissait par ne voir que la différence, les difficultés et les échecs?

Si j'échouais et qu'il finissait par substituer anxiolytique et antidépresseur par de la mari ou de l'alcool?

Si j'échouais et qu'il ne voulait plus nous voir, écœuré d'être scruté à la loupe et observé pas ceux qui l'entourent?

Si j'échouais et que mon fils me balançait au visage que j'étais encore plus folle que lui d'avoir voulu mettre en place tant d'outils, tant de services, tant de spécialistes... tant d'énergie?

Si j'échouais... et que je le perdais?

Parce que oui, je suis lucide. Je sais très bien que le jour viendra où Fiston voudra qu'on le laisse tranquille. Il demandera de l'autonomie, de la liberté. Il voudra qu'on le laisse vivre sa vie et qu'on arrête de l'emmerder avec sa médication, ses rendez-vous et sa scolarisation.

Et même si je préfère cent fois me dire que nous réussirons à l'aider et à l'encadrer et qu'il deviendra autonome et épanoui, il y a des soirs où, couchée dans mon lit, j'ai une peur au ventre qui me tiraille et m'empêche de dormir.

Et si, comme tous les parents, je fais de mon mieux chaque jour, j'ai peur d'échouer et de perdre mon enfant quand il sera grand. 

Fiston et moi, le matin de l'annonce de son diagnostic de SGT.
 

3 commentaires:

  1. Si jamais ton garçon prenais la "mauvaise voie", ça ne serait pas un échec, et encore moins de ta faute. Il doit apprendre à se gérer lui aussi. Tu es toujours là, tu t'en occupes bien, tu mets tout ce qu'il faut en place pour qu'il réussisse. Tu fais ton possible, tu fais tout ce que tu peux. Il est possible qu'il "s'écarte" un jour, mais je pense qu'il reviendra sur le "bon chemin", il a de bonnes valeurs, il a des parents aimants qui le supportent... Même si ça arrivait temporairement, ça ne veut pas dire que c'est ta faute. Je trouve que ça a l'air d'un jeune garçon heureux malgré tout. Je vous souhaite à toute la famille que ça aille bien.
    Personnellement, j'ai 23 ans, je suis à l'université, je vais bien, j'ai un tdah et j'ai eu des problèmes de santé mentale dans le passé. Mes parents ont fait ce qu'ils ont pu avec ce qu'ils avaient, j'essaie de le réaliser. Ton fils le réalisera aussi.
    Lâche pas, je trouve que t'es une maman extraordinaire, toujours là pour ses enfants, toujours à essayer d'améliorer leur vie.
    xoxo

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  2. Il y a tellement d'angoisse, dans ton billet, que ça me fend le coeur de te lire...

    En tant que parent, on ne peut faire que de notre mieux! Offrir tout ce qu'on peut à nos enfants, leur transmettre nos valeurs, les remplir de notre amour...

    Mais un jour, ils voudront vivre leur vie, voler de leurs propres ailes et prendre leurs propres décisions. Ils feront des erreurs, se cogneront le nez souvent, se planteront royalement parfois. Ça nous fera mal de les voir tomber comme ça, mais on n'y pourra plus rien.

    On ne pourra qu'être là, les ramasser, les aimer toujours aussi fort et les laisser décider pour eux-mêmes, tout en leur faisant sentir qu'on sera toujours là pour eux.

    J'ai moi aussi, parfois, cette boule d'angoisse et d'anxiété dans le ventre quand je pense à l'avenir de mes enfants. Ça doit faire partie de la "génétique" des mamans ;-)

    Il faut leur faire confiance... Plus facile à dire qu'à faire, je sais! Je pense à toi!

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  3. Les enfants deviennent des adultes et choisissent leur voie. Pour certains, c'est plus facile et les choix sont plus grands. Quand l'enfant a des options spéciales, handicap ou autre, la vie risque d'être plus difficle, oui. Mais les parents n'ont pas choisi que l'enfant ait ce handicap et si jamais l'enfant s'en sort mal, le parent qui a fait de son mieux n'a pas à se sentir mis en échec. On ne peut pas tout contrôler. Le succès parental n'équivaut pas nécessairement au succès de ses enfants. Le succès parental, c'est de ne pas lâcher et d'emmener l'enfant vers l'âge adulte en lui donnant le plus d'outils possible.

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