dimanche 31 août 2014

Maman Tupperware... comment tu fais?

On me le demande souvent. Mais Maman Tupperware, comment tu fais?

Chaque fois, je réponds « Comment je fais quoi? »

Chaque fois, mon interlocutrice (les hommes m'abordent rarement à ce sujet, que voulez-vous!) a les yeux exorbités, les sourcils en accents circonflexes et une sorte de sourire qui n'en est pas un.

Chaque fois, je souris et je réponds « Tu sais, je fais comme toi! »

On a 4 enfants (on n’est pas les seuls là!). Deux garçons, deux filles (ça balance!). Un enfant avec le Syndrôme de Gilles de la Tourette (on vit avec) et une petite fille avec un TDA/h (on le savait avant de le savoir). Pour le moment, les deux autres sont encore neurotypiques (jusqu'à preuve du contraire). Évidemment, nous ne sommes pas la famille typique : des défis, on en a peut-être un peu plus que les autres parents.

Toutefois...

Nos enfants font les mêmes trucs que les autres. Ils s'obstinent (s’obstiner est clairement un euphémisme ces temps-ci!), ils se laissent traîner, ils ne tripent pas sur les fèves germées, ni sur le pain intégral et ils nous trouvent régulièrement indignes d'être les seuls parents au monde qui ne permettent pas ceci ou cela.

Comme les vôtres, nos enfants bougent. Beaucoup. On les envoie jouer dehors, on les inscrit à des activités sportives, on essaie de trouver des moyens pour leur faire dépenser leur énergie de façon constructive. (Parce que tsé, un enfant qui déborde d'énergie, TDA/H ou pas, ben ça finit par faire des niaiseries si on s'en occupe pas!)

À l'école, bien sûr, c'est différent. Le cheminement particulier de Fiston nous facilite la tâche (pas de devoir, que de l'étude) et l'horaire écourté de 25 h de scolarisation par semaine fait en sorte qu'il n'est pas épuisé à la fin de sa journée. Pour sa part, Princesse Tupperware a un cheminement régulier. Elle a besoin d'être encadrée, mais fonctionne bien sans médication jusqu'à présent.

On me demande souvent comme je fais et je sais pourquoi. Parce que le petit extra que l'on a en ayant un enfant qui souffre de trouble de santé mentale fait peur. C'est la gestion de comportement et d'état d'âme de notre garçon qui laisse croire aux gens que notre vie est plus compliquée. Et oui, elle l'est.

Les moins bonnes journées de Fiston sont épuisantes. Quand il est anxieux, colérique ou plus agité qu'à l'habitude, on doit redoubler d'effort pour rester en contrôle et prendre la situation en main.

Quand ses tics sont plus présents (surtout le raclement de gorge), on doit encore faire preuve de patience et faire comme si on entendait rien.

Quand il ne tolère pas la présence de sa sœur ou de son frère, qu'il crie, qu'il est impatient ou qu'il est simplement fatigué, on doit être capable de reconnaître les signes qui nous indiquent que la dérape arrive.

Et vous savez, en fait, je ne sais pas comment on fait. On ne se dit pas qu'on est bon de faire tout ça. On le fait.

Alors comme vous, je passe au travers de la « to do list ». J'apprends à lâcher prise sur certains aspects et à me concentrer sur ce qui compte vraiment.

Et je me dis qu'un jour, quand Fiston sera devenu grand et autonome et qu'il aura appris à s'autocontrôler, j'aurai réussi quelque chose de grand. Tout comme vous, j'aurai mené mon enfant à l'âge adulte, un jour à la fois.

Et le reste de sa vie lui appartiendra. 

 

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