Lundi
matin. Dixième journée d'hospitalisation pour Minnie. Onze pour
moi.
La
tournée médicale débute plus tard que la semaine dernière. Le
néonatalogiste en service ne procède pas de la même façon que
celui de la semaine précédente.
Assise
sur ma chaise berçante, je regarde ma Minnie. Elle est tellement
belle, tellement délicate. Selon la pesée de la nuit dernière,
elle aurait perdu 5 g. Je n'en fais pas de cas puisqu'elle
semble bien. Au moniteur, encore quelques désaturation en sommeil
profond, mais qui ne nécessite pas d'assistance. J’attends avec
impatience le médecin afin de déterminer le plan de match, de
savoir si elle doit passer un respirogramme ou pas, si nous sortirons
bientôt... ou pas.
Vers
11 h, c'est notre tour. Minnie doit passer un respirogramme,
mais pas ce soir, il y a un autre bébé avant elle et seulement un
appareil. Puis, coup de masse : pour sortir, Minnie devra
prendre 20 g par jour pendant 2 jours consécutifs sinon pas de
congé. Je suis défaite. C'est énorme. Une montagne. Il faut
comprendre que Minnie a perdu 16 % de son poids depuis sa
naissance, la limite acceptable étant habituellement 10 %. Par
contre, il y a une nuance à faire entre la perte de poids de Minnie
et la perte de poids d'un bébé d'une maman qui n'est PAS
diabétique. Le médecin ne veut rien entendre, il ne fait pas la
nuance. Un autre l'aurait fait.
J'ai
craqué. J'ai pleuré puis je me suis fâchée... puis j'ai pleuré
encore. Puis... plus rien. Juste l'impression de devenir folle, de
perdre la tête.
Après
avoir discuté avec mon infirmière, nous avons élaboré un plan de
match. On a pesé Minnie avant et après le boire, calculant ainsi
approximativement la quantité qu'elle prenait lors de l'allaitement.
Puis, le boire suivant, j'ai exprimé mon lait pour calculer
(toujours approximativement!) la quantité de lait produite.
Conclusion : ma production de lait n'est pas à remettre en
question. Ce sera donc allaitement à la demande plutôt qu'au 3
heures fixe. Nous verrons demain pour la suite.
Après
la visite, j'avais un autre dossier à gérer : Fiston
Tupperware.
Notre
fils ne va pas bien. Vendredi dernier il a fait une grosse crise de
colère et Papa a dû aller le chercher. Ce matin, lors de son
arrivée à l'école, on nous l'a retourné : l'intervenante
avait comme directive que Fiston serait absent et qu'il réintégrerait
l'école le lendemain, après une rencontre avec Papa. Ma mère (qui
le reconduisait ce matin) a donc rebroussé chemin avec notre garçon.
Pas la peine de vous dire que j'ai parlé à un petit garçon bien
débiné, qui me jurait par tous les saints qu'il n'avait pas « sauté
sa coche », qu'il ne comprenait pas ce qui se passait. J'étais
furieuse!
Après
un coup de fil è l'éducatrice, j'attendais impatiemment un retour
d'appel de la directrice. Entre temps, avec la journée que j'avais,
j'ai pris la décision de rentrer à la maison pour le souper. J'ai
planifier avec l'infirmière de Minnie qu'elle recevrait un biberon
vers 18 h, me laissant ainsi 6 h de liberté pour retourner
à la maison embrasser Fiston, Princesse et Bébé Tupperware.
Après
avoir soupé avec mes enfants, j'ai pu discuter avec la directrice
(elle travaille tard cette directrice!). Ne sachant quoi répondre à
ses interrogations, nous avons décidé Papa Tupperware et moi de
retirer notre fils de l'école jusqu'en janvier. De toute façon,
avec les activités des fêtes, Fiston aurait fait peu d'académique.
Nous avons jugé qu'une pause était nécessaire afin d'éviter qu'il
ait à vivre d'autre revers. Son estime de lui étant déjà au plus
bas, pas besoin d'en ajouter n'est-ce pas? La direction prévoit nous
rappeler s'il trouve une façon d'intégrer notre garçon aux
activités plaisantes afin que notre garçon vive un peu de bonheur.
Nous verrons en temps et lieu...
Vers
21 h, je suis de retour auprès de Minnie. Je voudrais vous dire
que je suis positive et confiante, mais ce serait mentir. Je suis
fatiguée et je me demande un peu pourquoi tout cela nous arrive. Je
commence à trouver que notre cour est pleine et j'aimerais bien
pouvoir en pelleter ailleurs...
Mais
bon, comme je le dis souvent, notre vie n'est pas un long fleuve
tranquille.