mardi 15 octobre 2013

Le constat de Papa Tupperware


Depuis quelques jours déjà, Papa Tupperware et moi avons une discussion plutôt redondante.

Suite à mon hospitalisation de 6 jours, nous avons fait un constat : en 2013, un homme qui se retrouve seul à gérer la maisonnée attire énormément de sympathie.

En l'espace de quelques heures, les offres d'aide se sont multipliées. Des gens près de nous nous ont offert un coup de main, mais aussi des gens que nous ne côtoyons que très rarement. Ainsi, mon conjoint s'est retrouvé avec des offres de gardiennages, de traiteurs et de transport pour notre famille. Les gens semblaient se demander comment il allait bien pouvoir s'en sortir en mon absence.

Sur le coup, j'ai trouvé cela extraordinaire. J'étais heureuse de savoir à quel point mon réseau de soutien pouvait se mobiliser rapidement en situation difficile.Puis, j'ai réalisé que ces offres fusaient de partout non pas seulement parce que les gens nous aimaient, mais aussi parce que Papa Tupperware est un HOMME!

Oui oui! Sinon, expliquez-moi pourquoi personne n'offre de tels services aux mamans dont les conjoints travaillent le soir ou doivent s'absenter du domicile familial pendant plusieurs jours, plusieurs fois par mois?

Pourquoi soudainement prendre 3 enfants sous son aile devient-il réalisable quand en temps normal, on évite presque d'inviter les familles nombreuses à souper?

Papa Tupperware a très bien su gérer la situation. Les enfants n'ont pas été négligés, la maison était impeccable et Papa n'était pas en dépression à mon retour à la maison. Il n'a pas eu besoin d'aide au quotidien. Et pour être honnête, il a trouvé un peu triste de constater que les gens ont beaucoup de sympathie et d'éloges pour un papa seul à la maison pour quelques jours comparativement à la reconnaissance qu'ont les mamans qui le font 365 jours par an.

Bien sûr, il avait hâte que je revienne à la maison. Pas uniquement pour le partage des tâches, mais aussi (et surtout!) parce qu'une famille séparée par la maladie n'est jamais une situation facile, ni pour les enfants, ni pour les parents.

De mon côté, je suis d'accord avec mon conjoint. N'est-il pas temps en 2013 que l'implication du père cesse d'être perçue comme un luxe, un acte de générosité? N'est-il pas temps de considérer la présence et l'engagement du père comme étant l'égal de celui de la mère? Bien sûr, je ne suis pas dupe, chacun choisit la façon de jouer son rôle de parent et certains optent consciemment pour un mode plus matriarcal, où l'absence d'une mère devient une catastrophe. Heureusement, de notre côté, ce n'est pas le cas, car, comme le dit si bien Papa Tupperware : « Mes enfants je ne les garde pas! Je m'en occupe par amour, parce que moi aussi j'en ai voulu dans ma vie. »


Papa Tupperware et moi!

Et vous? Comment réagirait votre entourage à l'annonce de l'absence d'un des deux parents? Croyez-vous que l'absence de la mère attire plus la sympathie que l'absence du père?


*Notez que je suis bien heureuse d'avoir eu autant de support lors de mon hospitalisation et que ce billet n'est pas une critique sur l'aide offerte, mais bien un constat. :)

8 commentaires:

  1. Je pense que la situation serait pareille ici! Pourtant mon chum est presqu'aussi présent que moi puisqu'il travail sur des horaires de son choix de la maison!

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  2. Je pense qu'ici aussi ce serait pareil... Et ce n'est pas une façon de critiquer l'aide offerte, comme vous le dites si bien, mais un constat sur le mépris du travail qu'accomplissent les mamans à la maison... Et aussi, on s'attend souvent à ce que les mamans prennent tout en charge à la maison (ménage, cuisine, décoration, achats pour les enfants, comptabilité, etc.), et ce, peu importe si les deux conjoints travaillent! Et quand le conjoint fait quoi que ce soit de ces tâches, même ramasser ses bas, on le félicite et on le traite comme un héros! D'un côté on s'attend à trop de la maman (travail bénévole) et de l'autre, on ne s'attend à rien du papa, alors tout ce qu'il fait devient matière à félicitations!

    Aaaah c'est frustrant! Mais on a fait de grands pas depuis les années 1960, alors je suis certaine qu'on peut en faire encore aujourd'hui! Merci pour ce billet inspirant :)

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    1. Une petite précision : Quand je dis "et ce, peu importe si les deux conjoints travaillent", c'est que je veux mettre l'emphase sur le fait que d'un côté il y a le mépris du travail accompli par les mamans à la maison, mépris qui est inexplicable et inacceptable... Et en plus, même si les deux conjoints vont à l'extérieur de la maison pour travailler, on s'attend encore à ce que ce soit la maman qui prenne tout en charge dans la maison!

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  3. Je ne peux pas répondre car une question me turlupine.... n'y a-t-il pas un lien entre cette situation et la nouvelle visibilité qu'offrent tes billets? Je trouve que maintenant, avec Facebook, par exemple, on obtient beaucoup plus de support (et plus rapidement) qu'en personne autrefois... Triste mais vrai
    Prompt rétablissement! Et bonnes retrouvailles en famille ;)

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  4. Moi, je pense que les gens ont aidé parce qu'une maman enceinte qui se fait opérer et qui a déjà trois jeunes enfants à la maison, c'est comme le boutte du boutte et je voudrais aussi aider cette famille-là, que je la connaisse bien ou non!

    Et puis. plus le conjoint est aidé, plus il peut s'occuper de sa conjointe et lui donner le support moral et affectif requis dans une situation aussi difficile.

    Pour ce qui est de l'homme qui reste à la maison par choix familial, j'en connais de plus en plus et non, ils n'ont pas d'aide particulière!

    Quand les deux parents travaillent et que c'est encore la mère qui s'occupe de tout à la maison, ce n'est pas toujours parce que le père est un paresseux qui ne veut pas s'impliquer, c'est souvent aussi parce que la mère ne veut pas lâcher le morceau! L'égalité des tâches, ça se négocie, comme le reste.

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  5. Tellement d'accorD! Les hommes ont besoin d'aide mais pas la maman... Je te souhaite un prompt rétablissement afin de bine vivre ta fin de grossesse.

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  6. peut-être qu'ils avaient plutôt peur qu'il n'y arrive pas... :P

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  7. Non, je ne crois pas que l'absence de la mère attire plus la sympathie que l'absence du père. Mais, quand je suis absente mon mari a beaucoup d'aide (nous avons cinq jeunes enfants et tout le monde est sympathique). :)

    Jenna Em

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