jeudi 21 mars 2013

David et Goliath... ou le combat que je n'ai pas la force de mener.


Postulat : Si les parents ne travaillaient pas, le service de garde n'existerait pas.

N'est-ce pas? Du moins, à mon sens.

Lors du dernier plan d'intervention pour Fiston Tupperware, j'ai demandé la présence de la travailleuse sociale qui s'occupe de notre famille. J'ai demandé qu'elle nous accompagne parce que j'ai souvent tendance à retenir que l'information que je veux retenir et à en faire l'interprétation que j'en veux. En fait, j'avais besoin d'elle pour m'aider à faire le tri des informations reçues lors de la rencontre.

Lors de cette rencontre, nous avons discuté du cheminement de notre garçon. J'avais des inquiétudes importantes concernant ses apprentissages académiques. J'avais même débuté de l'enseignement à la maison afin de m'assurer qu'il ne prenne pas de retard par rapport aux enfants du régulier. Heureusement, Fiston progresse très bien et ses capacités intellectuelles font de lui un élève très doué. Je peux donc maintenant cesser de jouer à la maman-enseignante. (YEAH!)

Lors de cette même rencontre, nous avons mis en lumière certains aspects de la personnalité de Fiston. Outre son TDA-H, notre fils a de grands défis à relever. Il doit apprendre à « être », parce que ce qui lui manque c'est le « savoir-être ». Nous travaillons donc maintenant tous en ce sens afin de faciliter ses relations avec les autres (moi en particulier!).

La rencontre allait bon train. J'en ai donc profité pour faire une demande que j'avais déjà formulée par le passé, mais qui avait été refusée. J'ai demandé que Fiston Tupperware soit intégré au service de garde de l'école qu'il fréquente.

Anodin me direz-vous? Eh bien non. Les enfants qui doivent fréquenter une école d'un autre secteur afin de bénéficier de service d'adaptation scolaire ne fréquentent habituellement pas le service de garde de leur nouvelle école. Ils fréquentent celui de l'ancienne, de celle de leur quartier. Donc, les parents déposent leur enfant au service de garde de l'école du voisinage où une berline scolaire vient les chercher plus tard en matinée et les y reconduire à la fin des classes. Bref, l'enfant fréquente deux écoles dans la même journée. Pour certains, cela est probablement plus simple. Pas pour nous.

L'an dernier, Fiston fréquentait une école qui n'était pas celle de notre quartier. Nous avions demandé un transfert parce que l'école de notre secteur se trouve au village de notre ville et demande un détour d'environ 40 minutes le matin. Nous avions demandé le transfert parce qu'il est impossible pour Papa Tupperware et moi d'être à l'heure au boulot si nous devons nous rendre au village pour ensuite passer au CPE des petits et prendre enfin la route vers Montréal.

Nous nous retrouvons donc avec un problème majeur. Fiston n'a pas accès au service de garde de sa nouvelle école, ni à celui de celle qu'il a déjà fréquentée. Comme il n'a jamais mis les pieds à notre école de quartier, nous n'envisagions pas de l'y envoyer. Nous devions donc demander à la direction un « accommodement » afin de pouvoir alléger le niveau de stress qu'occasionne l'horaire de fréquentation scolaire atypique de notre enfant.

Et bien c'est lors du plan d'intervention que je me suis risquée. Je n'ai bien sûr pas eu de réponse immédiate. Il fallait attendre que la direction s'entretienne avec les intervenants qui gravitent quotidiennement autour de Fiston et vérifier si les ressources en place pouvaient l'accueillir convenablement.

Aujourd'hui, j'ai eu ma réponse. Fiston peut avoir accès au service de garde de son école. Deux jours par semaine jusqu'à 15 h.

Maintenant dites-moi... si les parents ne travaillaient pas, le service de garde n'existerait pas. Alors que font les parents comme nous qui doivent concilier famille-travail-et-horaires-atypique-de-fréquentation-scolaire sans service de garde? Que devons-nous faire de nos enfants en début et fin de journée?

Le pire dans tout cela, c'est la déception. La mienne, mais aussi celle de Fiston Tupperware qui espérait beaucoup être intégré au service de garde pour faire de « vraies activités, des activités normales, avec des enfants comme les autres » (ce sont ses propres mots!)

Je n'ai plus la force de me battre contre le système scolaire. Je voulais être David, mais clairement Goliath a revu sa méthode de combat. Mon espoir d'une vie un peu plus normale s'envole en fumée... comme bien d'autre projet d'ailleurs. Parce qu'à heure de travail réduite s'additionne un revenu réduit. Il semble que pour nous, ainsi sera la vie!


4 commentaires:

  1. Oh pas facile ! C'est vrai qu'on se sent souvent seul face au système scolaire. Bon courage !

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  2. Ça prend beaucoup d'ouverture de la part de l'employeur. J'ai une copine qui travaille 4 jours par semaine sur 5 jours. Elle a des journées plus courtes ainsi elle n'a pas à envoyer ses enfants au service de garde. C'est ce qu'elle a choisi étant donné qu'un de ses fils avait des traitements de chimiothérapie et devait éviter le plus possible les microbes.

    Bon courage, il y aura une solution !

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  3. C'est incroyable tant la rapidité et souvent mal prépare d'intégrer des élèves à tout prix mais quand vient le temps de voir l'impact positif, tout stagné! Car plusieurs ne sont pas a leur place tandis que d'autre pourrait y bénéficier! C'est révoltant! Je te comprend!

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  4. J'ai le privilège dans la vie d'avoir des enfants sans besoins particuliers et un horaire de travail assez standard. Malgré ça je constate souvent que le service de garde a le service seulement dans son nom...

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