lundi 7 mai 2012

La campagne de Maman Tupperware


Ce weekend, j'ai compris quelque chose de très important.

Alors que je me dis souvent que je suis impuissante face aux problématiques de santé mentale de notre fils, j'ai réalisé que je menais plutôt un combat quotidien visant à démystifier les problèmes de santé mentale chez les enfants.

Un peu comme un politicien qui part en élection, je pars en croisade et je propage la bonne nouvelle : ce que mon fils a n'est pas contagieux, oui nous voyons des spécialistes et non, je ne suis pas un mauvais parent.

Je ne cogne à aucune porte, mais j'entre dès que l'on m'en donne l'opportunité. Je n'ai pas de plate-forme à promouvoir, mais j'informe constamment ceux qui veulent savoir (et parfois même ceux qui ne le veulent pas!).

Je ne demande pas que l'on vote pour moi, mais plutôt qu'on m'appuie dans mes démarches, qu'on supporte mes actions et que l'on fasse preuve d'un peu de compassion.

Peu importe où je me trouve, peu importe la situation dans laquelle je me trouve, je suis en campagne de sensibilisation pour les troubles de santé mentale. Je n'accepte pas que l'on banalise ni le TDA-H, ni le TAG ni le TOP. Je prends le temps d'expliquer la psychorigidité et je demande qu'on tienne compte de la dyspraxie et des troubles de la modulation sensorielle.

Je parle, j'explique, je réponds aux questions, je survole le système scolaire et ses limites et je fais pareil pour le système de santé. Je simplifie, je vulgarise et je donne des exemples.

Je suis souvent objective, mais je suis aussi transparente : même si je comprends les limites des différents systèmes (scolaire et de santé) je voudrais que les choses soient plus simples pour me permettre de respirer un peu.

J'utilise l'humour et l'autodérision, mais je ne cache jamais ma souffrance ni mon épuisement.

Je ne me censure pas, mais je m'accorde parfois le droit de prendre le temps de digérer ce qui nous arrive.

Ma plus grande chance? C'est que comme les politiciens, j'ai une équipe derrière moi. Parfois ce sont des intervenants diplômés, parfois des gens de cœur qui prennent le temps d'écouter. Parfois des professionnels de la santé, mais souvent des parents qui peuvent facilement imaginer les défis que nous relevons. Et alors que les services tardent à venir (ou sont simplement inexistants!), il y a des gens qui nous offrent support et répit.

Au bout du compte, il n'y a pas de bulletin de vote qui déterminera qui gagnera la campagne dans laquelle je me suis lancée. Simplement parce que mon mandat à moi... il est pour la vie. Pour la sienne. Pour la mienne. Pour la nôtre.



3 commentaires:

  1. Être là, comprendre les limites, ses limites, trouver des alternatives et vivre à travers tout cela... voilà ce qu'est être une maman en croisade pour ses petits amours!

    Un beau billet inspirant Michelle!

    RépondreSupprimer
  2. C'est tellement beau comme billet, tellement vrai...

    Bravo! J'ai l'impression qu'écrire te fait du bien et c'est une excellente façon de faire de l'éducation sociale (c'est ainsi que j'ai nommé ma campagne).

    Julie;-)

    RépondreSupprimer
  3. Quel billet!
    Mettre des mots sur ce que tu vis avec ta campagne, m'aide à voir tous les efforts et le travail que tu accomplis pour ta famille :-)

    RépondreSupprimer