lundi 9 janvier 2012

Retour en classe

Les vacances sont terminées. Mon grand retourne en classe demain matin. Il commencera la phase 4 du programme répit-primaire. Il est ULTRA motivé. Pas d'angoisse, pas de crise, que du positif.

Le meilleur dans tout ça? Il retourne en classe régulière pour une journée cette semaine. Il passera une journée entière avec ses camarades de classe, il dînera au service des dîneurs et reviendra ensuite à la maison dans l'autobus scolaire : SON autobus scolaire. À ce jour, je ne sais pas si j'avais déjà vu mon fils aussi confiant. Il attend cette journée depuis longtemps.

Le pire dans tout ça? C'est moi. C'est moi qui me demande comment je survivrai à la journée de mercredi. C'est moi qui crains un dérapage. C'est moi qui me questionne sur les conséquences de cette journée si elle ne se passe pas à la perfection. Quelles sont les attentes des intervenants scolaires? Mon fils devra-t-il être parfait? Qu'adviendra-t-il s'il a un écart de comportement ou une angoisse mal gérée? Seront-ils patients avec lui? Se diront-ils illico que le programme est un échec? Comprendront-ils que ce n'est pas le cas, mais que mon garçon aura peut-être besoin d'un peu de temps pour s'ajuster?

J'ai la plate impression que cette journée que mon fils attend depuis si longtemps sera décisive alors qu'elle ne devrait pas l'être. L'enseignante de la classe de répit m'a bien expliqué qu'elle demeurait responsable des interventions qui seront mises en place dans la classe régulière et qu'elle aura droit de parole dans le processus de réintégration. Mais au bout du compte, qui aura le dernier mot? Qui décidera de l'avenir scolaire de mon garçon?

Vous me trouvez pessimiste? Croyez-moi, j'ai raison de l'être. L'école demande qu'on collabore avec eux, ce que nous avons fait à chaque instant. Elle nous demande de comprendre leur manque de moyen pour les enfants comme le mien, manque que nous avons donc comblé en adaptant les heures de fréquentations parascolaires de notre fils (fin du service de garde matin et soir et plan B pour les journées pédagogiques). L'école nous explique qu'elle ne pourra pas mettre en place toutes les recommandations faites par l'ergothérapeute visant à faciliter l'attention de notre fils, nous avons donc conclue d'appliquer le plus de traitement possible à la maison. S'ajoute à cela les montants accordés à notre garçon suite à son diagnostique et dont nous ne connaissons pas la teneur. Impossible donc de savoir si tout le montant qui lui a été attribué est utilisé pour LUI et non pas pour un autre élève. L'école nous a expliqué que si trop d’accommodements devaient être mis en place pour aider notre fils, cela signifiait qu'il n'avait pas sa place en classe régulière.

Du point de vue médical, notre enfant est anxieux, mais n'a pas sa place en classe de trouble de comportement ni en classe de soutien émotif. Advenant un transfert dans ce type de classe, notre fils risque de perdre sa plus grande force : sa capacité d'apprentissage. On dira bien ce que l'on voudra, mais notre fils (comme bien d'autres dans sa situation) est brillant. Il a un profil autodidacte : il apprend seul, cherche les informations qui lui manquent et s'intéresse à des choses que bien des enfants de son âge ne connaissent pas. S'ajoute à cela une mémoire phénoménale et des aptitudes importantes pour les langues et la musique. Je trouverais terrible qu'on porte atteinte à tant de force.

Et alors que lui ne pense qu'au plaisir qu'il éprouvera à retrouver tous ces petits camarades de classe, moi je pense en adulte. Lui pense à la récréation, à son enseignante, à sa TES et au bonheur qu'il aura de leur montrer qu'il a cheminé de façon exceptionnelle depuis son départ. Moi, je m'inquiète des conséquences que pourraient avoir l'issue de cette journée advenant un événement regrettable, un comportement anxieux inadéquat. Lui a confiance en lui et en son « coffre à outils » de solution. Moi, j'ai peur que les attentes des intervenants soient exagérées. J'ai peur que le manque de ressources devienne un enjeu.

Notre point en commun? Malgré mes craintes et mes angoisses, je me réjouis AVEC mon fils de cette belle réussite, de ses efforts acharnés et de son désir de réintégrer sa classe. Et au final, comme diraient bien des thérapeutes en gestion de stress : nous traverserons le pont quand nous serons rendus à la rivière. Et qui sait, peut-être serai-je surprise!
                                               

2 commentaires:

  1. Ouf! Que c'est pas banal...

    Ayant les chapeaux de maman et d'enseignante à la fois, je pense que peu importe quand il retournera à l'école, ce sera parce qu'il est prêt.

    Cette semaine, idéalement, tout ira bien. ET si jamais ce n'était pas le cas, il sera justement bien encadré et accompagné.

    Je pense à vous, ;-)

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  2. Je mesure la chance que j'ai d'être tombée sur une école exceptionnelle qui a accueilli Merveilleuse merveille comme elle était. Oui, nous avons fait des efforts, oui, elle a fait des efforts et oui, l'école et surtout les TES ont fait des miracles. Mais je comprends tout à fait ton angoisse: cette angoisse a fait partie de ma vie pendant 3 ans. Moi aussi, je me suis fait dire que si la scolarisation était obligatoire, le service de garde, lui, ne l'était pas et que nous devrions envisager autre chose. Et pourtant, elle y est restée et est maintenant en charge d'aider le groupe des petits à la pause du midi, avec l'éducatrice.
    Je suis sûre que ton fils saura gérer cette étape. Et toi aussi. Parfois, il faut faire confiance. Et non, ce n'est pas de la pensée magique, c'est juste une autre manière de voir les choses. Si tu angoisses, tu lui communiqueras, même sans le vouloir, cette nervosité.
    Mon père avait l'habitude d'ajouter, après la traversée par le pont "et s'il n'y a pas de pont, on nagera!" Fais-lui confiance, il a sa bouée :-)

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