mardi 24 janvier 2012

Caporal Maman!

Caporal Maman, c'est moi!

C'est moi quand j'ai répété 22 000 fois la même chose et que personne ne fait ce que je demande.
C'est moi quand je vois l'état de ma maison et que je refuse de devenir l'esclave de mes enfants.
C'est moi quand je n'arrive pas à parler au téléphone parce que j'ai trois petites ouailles qui piaillent dans mes oreilles.
C'est moi quand je n'arrive pas à placer un mot parce que mon grand trouve toujours une réplique tranchante à m'envoyer au visage.
C'est moi quand j'en ai assez de faire rire de moi.
C'est moi quand je prends conscience que je n'arriverai à rien si je tente toujours de résoudre les conflits par la négociation.
C'est moi quand je refuse d'accepter qu'on me manque de respect, sous prétexte que je pardonne tout le temps.
C'est moi quand la coupe est pleine et que je n'ai pas envie de ramasser les dégâts advenant un débordement.
C'est moi quand je prends les choses en mains, que je décide que je suis maître dans ma maison et que malgré tout l'amour que je porte à chacun de mes enfants, j'ai aussi le droit qu'on respecte certaines de mes exigences.

Caporal Maman, c'est moi!

C'est moi qui te priverai d'un privilège si tu ne fais pas un minimum d'effort pour participer à la vie familiale.
C'est moi qui empilerai tous tes trucs sur ton lit et ne t'aiderai plus à les ranger avant d'aller te coucher afin que tu apprennes que Mary Poppin... ce n'est pas MOI!
C'est moi qui exigerai de toi un comportement acceptable lors de nos sorties et cela, sans devoir acheter ta collaboration avec un trucmuche à 2 $.
C'est moi qui réduirai tes heures de télé si tu refuses de venir prendre ton bain sous prétexte que tu regardes quelque chose.
C'est moi qui te priverai de ton histoire du dodo si tu t'entêtes à m'interrompre sans arrêt sous prétexte que tu as envie de ci ou de ça.
C'est moi qui t'enverrai dans ta chambre lorsque tu t'adresseras à moi sur un ton méprisant.
C'est moi qui te confinerai à ta chambre pour une soirée entière si tu m'envoies balader en criant après moi comme si je t'infligeais les pires souffrances.
C'est moi qui n'accepterai plus d'être traitée comme la dernière priorité de cette maisonnée.

Caporal Maman, c'est moi!

C'est moi qui t'aurai enseigné à prendre soin de tes choses et de ton environnement.
C'est moi qui t'aurai poussé vers l'autonomie et l'organisation.
C'est moi qui t'aurai inculqué qu'avant d'exiger le respect des autres, tu te dois de te montrer respectueux.
C'est moi qui t'aurai appris à respecter le droit de parole et la place des autres dans ta vie.
C'est moi qui t'aurai fait comprendre que le fait que mon amour pour toi soi inconditionnel ne signifie pas que j'accepterai que tu m'accordes le tien au gré de tes conditions.

3 commentaires:

  1. Comme tu as raison! Ici, c'est pas l'armée mais parfois, j'ai l'impression de leur faire vivre un régime militaire quand même....pas grave, comme tu dis, plus tard, ils vont nous remercier comme je remercie mes parents aujourd'hui car chez moi aussi, toute petite, maman et papa étaient "caporal" à leurs heures!!!

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  2. C'est tellement ça. J'ai parfois l'impression d'être 1 000 fois trop sévère. En même temps, je me dis que c'est nécessaire. Sauf quand je perds patience pour des raisons qui n'ont rien à voir avec les enfants (genre, du stress au boulot). Dans ces cas-là, c'est biscuits au crémage à volonté!
    J'aime beaucoup tes textes et ton blogue, que je viens de découvrir. Une lecture de plus à ma longue liste :)

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  3. C'est exactement ça!
    Quand je leur sors un:"la démocratie est terminée" ils savent exactement à quoi s'en tenir! Être parent c'est pas être ami, on est là, entre autre pour mettre les limites et leur enseigner le savoir vivre. C'est pas forcément la guerre tout le temps, çest souvent agréable mais même en temps de paix ça prend des caporaux!

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