lundi 24 octobre 2011

Voulez-vous m'encourager?

            À l’heure du souper, je suis dans le jus… même si le souper est déjà prêt de la veille (gracieuseté de mon Ricardo à moi!). Je cours à gauche et à droite, essayant de ramasser les dommages collatéraux laissés par mes trois tornades, d’occuper Maxou jusqu’à l’heure du service, de trouver un jeu calme pour Loulou et de revoir certaines leçons avec mon grand. Bref, dès mon retour de la garderie, je suis en station debout, alors que mes trois marmots sont confortablement assis devant un souper chaud et un verre de lait toujours plein.
            Alors pour moi ce soir, rien de nouveau sous le soleil chaud de Lanaudière! Mais vers 17h22, j’entends un son inhabituel : quelqu’un cogne à la porte. Chez moi, ça n’arrive jamais. Survoltés, mes enfants se sont précipités à la porte pour ouvrir. Par chance, elle était verrouillée. (Note à moi-même : revoir les règles de sécurité lors de l’ouverture de la porte lorsque ça cogne!)
            Après avoir fait fuir mes petits curieux, tassé quelques chaussures, enjambé le sac à couches, évité de justesse le sac à dos et la boite à lunch de mon grand, j’ai réussi à ouvrir la porte d’entrée. Devant moi, un semi-pré-ado, les cheveux trop longs, des broches et un sourire radieux. Sur ses épaules, un sac à dos. Dans sa main droite, une palette de chocolat. Gentiment, il me demande si je désire l’encourager. Il joue au hockey.
            Si mon conjoint avait été là, je n’aurais pas fait face à mon avarice. Il achètes toujours le chocolat d'encouragement. Comme il travaillait, j’ai dû assumer : non merci. À peine la porte refermée je me suis sentie... CHEAP! Ma tête me disait que j’avais le droit de dire non, que j’étais dans le jus, que je n’avais pas vraiment le temps de commencer à chercher un deux dollars, que je savais ne pas avoir. Je me suis retournée vers mes enfants. Mon grand, incrédule, n’a trouvé qu’une chose à dire : « Ben là! Il joue au hockey! »
            Me voilà donc, semi-confuse, en train de me questionner sur mon non-achat. Les chiffres s’alignent soudainement dans ma tête : frais d’inscription, achat d’équipement, dépôt pour le chandail d’équipe, prix des tournois, prix des photos, prix des cafés Tim Hortons achetés tous les samedis et dimanche matin… Je me mets aussi à penser à la campagne de financement qui débutera sous peu pour l’équipe de mon grand à moi. Chocolat? Loterie? Objets promotionnels? Mystère!
            J’ai aussi pensé aux enfants que l’on voit sur les grandes artères de notre ville, en équilibre sur les terre-pleins, qui le temps d’un feu rouge déambulent pour vider nos porte-gobelets des quelques sous qui n’ont pas été laissés à l’employé qui a préparé le café qui se trouve dans celui d’à côté. (Je désapprouve cette forme de collecte TOTALEMENT non sécuritaire!!! Vous n’y verrez JAMAIS mon Grand!)
            Je me suis dit que cette année, j’avais déjà vendu 2 boites de chocolat pour le patin artistique de ma fille et trouvé un commanditaire pour son spectacle de fin d’année. Je me suis aussi dit qu’en plus de payer les frais de bases, je m’étais toujours occupée de vendre les articles demandés afin de récolter des fonds pour améliorer la vie au CPE, à l’école, au patin artistique et au hockey.
            Je me suis aussi dit… que ce jeune-là avait pris la peine de venir frapper à ma porte et que je n’avais pas acheté son maudit chocolat à 2 $. Chocolat que j’aurais bien savouré avec un bon café en regardant la télé une fois les enfants couchés.

Et vous? Vous auriez acheté ou pas?

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