jeudi 6 octobre 2011

Disney on Ice 2011: Culpabilité passagère

     Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais je suis excessive en ce qui a trait à mes enfants. Je pense à eux sans arrêt. Mes questionnements sont perpétuels… même lors des moments magiques passés en famille.

      Me voilà donc, un mercredi soir où il y a de l’école le lendemain, au centre Bell avec Alexandre, Anne-Sophie et mon conjoint François. Après le choc de la surprise que nous avions su si bien gardé, nous nous apprêtons à regarder la magie de Disney prendre forme sous nos yeux.
      Avant même que le spectacle ne débute, nous avions englouti une somme astronomique pour du matériel inutile qui ne servira clairement plus dans 3 jours. Comme tous les parents, nous avons répondu oui à toutes les demandes de nos enfants. Je vous explique…
      Quelques minutes après avoir franchi les portes du Centre Bell, nous nous sommes retrouvés devant un kiosque d’objets promotionnels du spectacle. Nous offrons à nos enfants de se choisir un objet qu’ils pourront garder en souvenir. Les yeux écarquillés, ils ne savaient plus où regarder, ni quoi choisir. Nous leur offrions n’importe lequel de ces objets : peu importe le prix! Après quelques minutes de jongleries mentales, Alexandre choisit un objet lumineux, orné d’une figurine de Mickey Mouse qui tourne sur lui-même. Anne-Sophie demande une paire de lunettes lumineuse… J’essaie de la convaincre de se prendre une baguette de la fée Clochette ou celle d’Ariel, mais en vain. Comme c’est sa soirée, je laisse libre cours à sa demande d’enfant et j’achète les lunettes.
Mes amours
      En nous rendant à nos sièges, un autre kiosque nous attend. Celui-là est plutôt… alimentaire. N’ayant pratiquement pas mangé au souper, pour cause d’aliénation mentale due à l’excitation d’une soirée en famille, mes enfants nous demandent une barbotine. Mon conjoint me regarde en hochant la tête, attestant qu’il est fort probable que nos chérubins aient soif. J’y vais donc avec la famille et j’achète deux barbotines. Celle d’Alexandre sera bleue, dans un verre de Mickey qui clignote de mille feux. Celle d’Anne-Sophie aura trois couleurs et sera servie dans une tasse de la fée Clochette qui n’illumine que la prunelle des yeux de l'enfant qui la tient. Leurs barbotines sont énormes. La glace déborde du rebord des verres. Impossible de manger ça sans cuiller… mais les cuillers ne sont pas fournies… on doit les acheter. Je regarde mes enfants. Leurs yeux pétillent de bonheur devant leurs potions colorées. Qu’à cela ne tienne : j’achète aussi les cuillers, ornée de personnage Disney.

Nous finissons donc, les mains très pleines, par trouver nos sièges et nous y installer. Le spectacle débute. Les cris de mes enfants retentissent dans mes oreilles. Alexandre est exalté. Il commente l’arrivée de chaque personnage, explique à sa sœur tout ce qu’elle voit. Bref, Disney l’engagera prochainement pour commenter la version francophone de ses représentations. Anne-Sophie est muette. Les lunettes lumineuses sur la tête, les yeux fixés vers la glace, elle est concentrée sur ce qui se déroule devant elle. Entre deux bouchées de barbotine, elle me fait des sourires qui valent certainement celui de la Joconde.

     À l’entracte, Alexandre demande une « collation »! Comme je dois sortir pour conduire notre princesse à la salle de bain, j’achète une boîte de maïs soufflé… à 7 $. Je me dis qu’il a intérêt à voir le fond de cette boîte. Pendant que je termine de régler mon achat, Anne-Sophie voit une peluche de Minnie Mouse. Elle me demande de lui acheter. Je n’obtempère pas… mais je ne dis pas non.

      À la fin du spectacle, mes enfants sont unanimes : ils ont A-DO-RÉ le spectacle. Il nous demande déjà de les emmener l’an prochain. Nous n’obtempérons pas… mais nous ne disons pas non. Une fois de plus, je m’arrête devant le kiosque d’objets promotionnels. Je regarde mon conjoint… qui lève les yeux au ciel en signe de « peu importe ce que je dis, tu vas faire à ta tête alors… ACHÈTE! » Comblée, j’offre une peluche à ma fille, qui depuis son dernier pipi, a décidé de changer de personnage et de prendre la petite peluche de Nalah (la manipulatrice finie du Roi Lion!!!). Alexandre choisira une paire de lunettes d'approche, à l'éffigie de Tic-Tac, le crocrodile mangeur de capitaine!
      Une fois dehors, nos enfants nous expliquent (ou plutôt : Alexandre nous explique), à quel point ils ont aimé leur soirée, le spectacle, les cadeaux. Au même moment, je croise une mère qui, agenouillée devant sa fille, tente de lui faire comprendre qu’un seul souvenir est suffisant et que le cahier à colorier des princesses vendues 5 $ à la sortie se retrouve facilement pour 1 $ au Dollarama… Et c’est à ce moment précis où mon regard s’est posé sur mes enfants, heureux, mais totalement inconscients des dépenses que nous avions faites en une seule soirée… C’est à ce moment précis où je me suis sentie consommatrice, dépourvue de sens critique et complètement aliénée par Disney.
      Mon conjoint, qui me connaît bien, a tout de suite vu l’émotion maudite dans mon regard : la culpabilité! Il s’est approché et m’a dit : « Ils sont contents. »
      En nous dirigeant vers le métro, François et moi étions d’accord : nous avions respecté le budget établi avant la sortie, nous n’étions pas sortis du Centre Bell endetté… et la prochaine fois, on modèrera! Fin de la culpabilité.
Le capitaine crochet!



Peter Pan et son ombre!

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