lundi 29 juillet 2013

Harcèlement


Disons les choses franchement : Fiston Tupperware a du caractère. Lorsqu'il veut quelque chose, il ne nous lâche pas tant qu'il n'obtient pas gain de cause. Quand il était petit, c'était mignon. On se disait qu'il saurait faire son chemin dans la vie. Puis, en vieillissement, c'est devenu beaucoup moins mignon. Au point où on a trouvé un autre nom à ses demandes multiples. On appelle cela du HARCÈLEMENT!

Que ce soit pour jouer au iPod, à la Xbox ou à l'ordinateur, Fiston sait comment s'y prendre pour s'attirer des ennuis. Il demande, négocie et argumente. Il va même jusqu'à nous pourchasser, nous bousculer et nous crier des bêtises quand il n'obtient pas ce qu'il veut.

Il n'y a rien qui puisse l'arrêter. Aucune conséquence, aucune menace, aucune punition. Il ne s'arrête que lorsqu'il a tout perdu pour la journée (ou une période donnée) et qu'il est confiné à sa chambre à coucher.

J'ai longtemps pensé que Papa Tupperware et moi étions la cause de ce comportement insistant. Je croyais que nous avions manqué de rigueur, de cohérence, de discipline ou de constance. Je pensais que ces comportements étaient le résultat de nos faiblesses parentales. Nous avons donc mis beaucoup de temps avant d'en parler à « nos » professionnels.

Puis, lors du dernier rendez-vous médical avant le début des vacances, j'ai expliqué clairement la problématique à la pédopsychiatre. Je lui ai expliqué l'obsession de Fiston pour certains objets et de son incapacité à les déposer ne serait-ce que pour aller à la salle de bain. J'ai aussi abordé la détresse de Fiston lorsque nous lui refusions une demande, cette façon qu'il avait d'être atterrée par la perte dudit objet.

La pédopsychiatre a pris le temps de m'écouter. Elle a questionné Fiston sur ses comportements, mais surtout sur ce qui le poussait à avoir « besoin » de tous ces objets. Je fus surprise d'entendre mon garçon lui répondre qu'il avait peur de perdre ses choses, au point où il se sentait anxieux et déboussolé lorsqu'on les lui enlevait. Il a aussi mentionné se sentir très frustré lorsqu'on lui refusait une demande. Frustré au point de nous détester et de ne plus être en mesure de s'arrêter.

Le médecin m'a donc expliqué que notre fils souffrait de TOC (trouble obsessionnel compulsif) avec les objets, que cela s'ajoutait au tableau d'anxiété généralisée de notre garçon et que seuls le temps et la patience en étaient le traitement. (En plus des médicaments qu'il prend déjà pour faire diminuer son anxiété!) Et que son incapacité à s'arrêter lorsqu'il était en colère relevait du TDA/H et de sa composante d'impulsivité.

De savoir cela ne change pas le fait que notre fils soit très demandant et qu'il se désorganise solidement lorsqu'il est exposé à un refus, mais cela nous permet d'arriver à prendre le recul nécessaire afin d'intervenir adéquatement et d'essayer de ne pas laisser l'agacement ou la colère nous envahir.

Mais pour être honnête, je crois que ces comportements sont les plus difficiles à gérer. Je me mets en colère, je parle fort (je ne vais quand même pas vous avouer que je crie parfois!!) et je deviens dure. Je lui retire ces choses, le confine à sa chambre et souhaite parfois qu'il y reste pour 2 ou 3 jours!

Puis, je décolère, je me rappelle ce que le médecin a dit, je m'accorde le droit d'être humaine et je souhaite que le lendemain soit une meilleure journée...
 

1 commentaire:

  1. Rien n'est évident! Encore moins de l'avouer! Que de chemin parcouru juste avec cette reflexion. Et une fois qu'on met le doigt dessus, on ne peut qu'améliorer peu à peu la situation!

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