lundi 28 mai 2012

Point final


"Vous savez Maman Tupperware, nous sommes ici aujourd'hui pour trouver une solution. Avec l'annonce du départ précipité de Madame B., vous comprendrez que nous devons faire preuve de beaucoup de créativité pour maintenir Fiston Tupperware en classe jusqu'à la fin de l'année. Nous sommes aussi contrariés que vous de cette mauvaise nouvelle, surtout avec si peu de temps de préavis. Ceci étant dit, afin de nous assurer que Fiston demeure en zone de confort, nous allons tenter de trouver quelqu'un pour remplacer son accompagnatrice. Comprenez toutefois qu'à 4 semaines de la fin des classes, ce ne sera pas chose facile. Comme habituellement il devient plus difficile de maintenir votre fils en classe après la période du dîner, voici ce que nous proposons : serait-ce possible qu'il ne fréquente l'école que le matin? Étant la période où il est le plus disponible pour faire des apprentissages, il ne serait pas pénalisé et vivrait plus de réussite que si nous le gardions toute la journée. De mon côté, je tenterai de trouver de l'accompagnement en avant-midi auprès des employés du service de garde et Madame C. (l'autre accompagnatrice) sera là elle aussi pour couvrir une petite partie de l'avant-midi. Comme Fiston dîne avec Madame C., nous le garderions à l'école jusqu'à la fin de l'heure du dîner. Ainsi, il pourra jouer avec ses amis avant de repartir pour la maison. Qu'en pensez-vous?"

Euh... Ce que j'en pense?

Je n'en pense rien, madame la directrice. Je pense que la scolarisation au Québec est obligatoire jusqu'à l'âge de 16 ans et que si l'école n'est pas en mesure de maintenir un enfant à l'école pendant les périodes de classe et bien c'est à la direction ou à la commission scolaire de s'assurer qu'il sera scolarisé, même si cela implique de fournir un enseignant à la maison.

Ceci étant dit, ma priorité n'est pas de me battre contre le système scolaire, mais bien de me battre pour que mon enfant soit bien. Je ne sais pas du tout comment Fiston Tupperware prendra la nouvelle de ses heures de fréquentation scolaire réduites, mais je sais que moi, je préfère le savoir bien avec moi plutôt que mal avec vous. Je sais qu'il lui sera bénéfique d'être dans un milieu où il se sent en sécurité et où il pourra relâcher un peu la pression. Je sais aussi qu'il trouvera bien injuste de ne pas pouvoir participer aux projets de fin d'années qui sont habituellement élaborés en fin de journée et qu'il n'appréciera pas du tout d'apprendre qu'il perdra quelques cours de musique. Il se demandera sûrement pourquoi diable madame B. le quitte sans préavis et pourquoi il est le seul enfant d'une école de 600 élèves qui ne peut aller à l'école comme les autres.

Au final, nos combats se seront avérés vains. L'année scolaire 2011-2012 n'aura fait aucun gagnant. Ni l'école, ni mon fils.

Après une classe de répit, de l'accompagnement mur à mur et des plans d'interventions qui n'en finissent plus, notre fils sera demeuré un mystère pour tous ces intervenants qui nous demandaient de leur faire confiance.

Nous vous avons fait confiance. Vous nous avez déçus. Point final.



3 commentaires:

  1. C'est effectivement très décevant! J'espère pour vous que la nouvelle école sera mieux, qu'elle répondra à ses besoins.

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  2. Je suis quasi scandalisée... je ne peux pas croire qu'il se passe des choses de ce genre dans nos écoles. C'est décevant!

    Il faut garder en tête qu'il y a toujours une solution (et des solutions meilleures que d'autres), il vous faut garder le cap, ne pas se décourager et c'est comme ça que ton fiston aura une vie plus normale pour un petit homme.

    Mes pensées sont avec toi.

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  3. Le système de l'éducation a des failles et tu nous le prouves encore une fois.

    Je souhaite que ton fils vive une nouvelle année scolaire où l'on pourra davantage répondre à vos attentes et à ses besoins.

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