dimanche 22 avril 2012

Les limites du traitement pharmacologique


Souvent, l'instinct maternel ne ment pas. C’est une sensation étrange qu'une action ou une situation en cours ne donne pas le résultat attendu. C'est aussi la conviction viscérale qu'une décision doit être prise pour le bien-être de son enfant et ce nonobstant le manque de « qualification » en lien avec ladite situation.

Donc...

Lors du dernier rendez-vous en pédopsychiatrie de Fiston Tupperware, il a été décidé d'introduire une troisième molécule dans son traitement du TDA-H et de l'anxiété. Comme l'introduction du Vyvense semblait concluante, le médecin s'est attaqué au manque de sommeil (flagrant!) de notre fils. Afin de lui assurer plusieurs heures de sommeil sans réveil nocturne, elle lui a prescrit du Seroquel. (Gulp!)

Le séroquel (ou quétiapine) est un antipsychotique principalement utiliser pour traiter les épisodes maniaques ou dépressifs des gens souffrant de maladie affective bipolaire. Il est aussi utilisé dans le traitement de la schizophrénie.

Bien sûr, dans le cas de mon fils, le médicament avait pour but de l'aider à dormir sans se réveiller. Vous imaginez donc que même à faible dose, ce n'est pas le genre de molécule que l'on s'attendrait à donner à son enfant de 6 ans. Combiné au Risperdal (anxiolytique-antipsychotique) qu'il prend déjà à l'heure du souper, nous avions en main un cocktail assez puissant!

En me présentant à la pharmacie pour faire remplir l'ordonnance, j'ai eu un sérieux doute. Ce médicament allait-il assommer mon fils? Allait-il le rendre « zombie »? Je ne voulais pas que mon petit bonhomme devienne une loque humaine et qu'il perde l'étincelle qui brille dans ses yeux. C'est pour ces raisons que j'ai demandé à la pharmacienne de me donner des comprimés pour une seule semaine, histoire d'évaluer l'efficacité et la pertinence du traitement.

Les premières nuits, pas trop de changement. Il se réveille la nuit, mais dort plus tard le matin.

La 4e nuit, il s'est réveillé et il est venu nous rejoindre. Son corps était mou comme de la guenille, ses bras retombaient flasques dans le lit lorsqu'on les soulevait, mais il avait de légers spasmes musculaires dans ses jambes. Cette nuit-là, nous l'avons gardé avec nous.

La 5e nuit, même chose.

Le lendemain, un ami spécialisé en santé mentale m'a demandé de vérifier que Fiston ne présentait pas de tremblement ou de mouvements non contrôlés de ses jambes pendant son sommeil. Il m'expliqua aussi que notre garçon pourrait développer une intolérance aux textures (ex.couverture, vêtements). Il ajouta que s'il présentait ce genre de trucs, je devais contacter le médecin et cesser le Séroquel.

La 6e nuit, mon fils faisait du vélo avec ses jambes pendant son sommeil et ne tolérait pas ses couvertures. Son corps était chaud et flasque alors que ses yeux étaient entreouverts. Papa Tupperware et moi n'avons pas aimé cela. Nous avons cessé la médication et avisé le médecin.

La nuit suivante, même histoire et ce malgré le fait que nous n'avions pas donné la médication. Si Forest courrait, Alex lui, il pédalait!

Dans la journée, j'ai constaté que notre garçon semblait encore amorti, plus au ralenti et plus refermé sur lui-même. C'est cette journée même où il y a créé beaucoup d'émoi en décidant de marcher de l'école à la maison.

La nuit suivante... plus rien. Mon fils s'est réveillé, mais a arrêté de pédaler.

Ce que notre fils a expérimenté s'appelle des symptômes extrapyramidaux. Ces symptômes s'apparentent à la maladie de Parkinson puisqu'ils correspondent, lorsqu'ils sont tous présents, à cette maladie. La nuit, mon fils présentait de la dystonie, c'est-à-dire des spasmes musculaires bizarres. L'arrêt de la médication a suffi à le défaire de ces symptômes.

Mon fils a six ans, il souffre d'un TDA-H sévère de type mixte, de troubles anxieux généralisés et de trouble oppositionnel. Nous traitons son TDA-H avec le Vyvense et son anxiété avec le Risperdal. Pour ce qui est de son sommeil, et bien, on poursuivra avec la mélatonine (produit naturel favorisant l'endormissement) et on apprendra à vivre avec les réveils nocturnes!

La prochaine fois, je me fierai à mon instinct. Parfois, il est préférable de vivre avec certains désagréments plutôt que de chercher sans cesse un traitement pharmacologique aux symptômes jugés plus dérangeants.

                                                          

** Ce texte ne consitue pas une évaluation médicale. Si vous ou un proche éprouvez des symptômes similaires, prière de poursuivre votre traitement et de consulter votre médecin.**

2 commentaires:

  1. Effectivement de quoi avoir envie que la semaine finisse!

    J'aurais prise les mêmes décisions que toi. C'est jamais des choix faciles.

    Pense à toi.... Quelques fois notre corps nous parle...(bon parle ou nous cri après, ok) prends soin de toi aussi!;)
    xx

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  2. Malheureusement ou fort heureusement, les pilules ne sont pas magiques. Elles ont aussi leur lot de désagréments. Tu fais bien te de fier à ton instinct...

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