lundi 6 février 2012

Dis-le autrement

Je dis souvent à mes enfants de changer de ton lorsqu'ils s'adressent à moi. Je leur explique qu'ils se doivent d'être respectueux même s'ils sont en colère. Je leur demande de ne pas crier ou chahuter s'ils veulent que leur message soit compris, s'ils veulent que je porte attention à ce qu'ils me disent.

Mon aîné est impulsif (caractéristique marquante des enfants atteints de TDAH). Quand il est contrarié, il adopte souvent un ton arrogant et élève la voix de façon impressionnante. S'installe alors un climat de tension et une escalade sonore à faire vibrer les tympans des plus sourds d'oreilles que je connaisse.

Dans sa classe de répit-primaire, notre fils a appris beaucoup de chose. Il est présentement à la dernière phase du programme et obtient presque toujours des étoiles d'or (récompense pour avoir obtenu plus de 35 points sur un total de 40 alloué). Sa réintégration en classe régulière va bon train (à notre avis de parent du moins) et nous espérons qu'il pourra réintégrer de façon permanente l'école régulière au printemps.

Ceux qui me lisent depuis le début de ce blogue savent à quel point ce cheminement fut difficile, autant pour nous (les parents) que pour lui. Par contre, force est admettre que le programme fonctionne puisque mon fils en ressort transformé. En plus de lui avoir permis une pause « mentale » de sa classe et des distractions multiples qui n'aidaient en rien son comportement, il a pu faire énormément d'apprentissages au niveau des habiletés sociales. La classe réduite lui a permis de faire diminuer son anxiété ainsi que d'être plus réceptif face aux apprentissages qu'il avait à faire. Il en ressort grandi.

Aujourd'hui, mon grand est revenu de l'école avec une clé plastifiée. Il m'a expliqué que cet outil était TRÈS important pour lui, qu'il allait lui servir afin d'être capable de s'exprimer plus clairement lorsqu'une situation difficile se présentait. Il m'a expliqué que « des fois, c'est pas une bonne idée de continuer à se parler et qu'il vaut mieux laisser faire ». Il a ajouté que c'était correct de demander aux autres de « dire les choses autrement » pour éviter que tout le monde se mette à crier.

Ce soir, mon fils a parlé durement à sa sœur. Agenouillée devant lui, je lui ai demandé d'aller chercher sa clé et de le « dire autrement ». Il m'a écoutée, a pris sa clé et a reformulé son commentaire.

Ce soir, j'ai haussé le ton en demandant à mon fils d'arrêter de niaiser et d'embrayer s'il ne voulait pas être en retard à son cours de karaté. Vous savez ce qu'il m'a répondu n'est-ce pas?


Finalement, cette classe n'aura pas porté fruit qu'à notre grand garçon!

2 commentaires:

  1. Géniale cette clé et génial aussi que ça permette un petit reflet sur ce que nous, en tant que parents, faisons à l'occasion!!!! Bravo!

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  2. Wow, exellente idée!

    Je pense reprendre le concept, même si des fois, j'aurais moi aussi à "le dire autrement"...

    Bravo et merci!

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