mercredi 4 janvier 2012

Pourquoi êtes vous venue seule???

Alors que j'aurais préféré vous entretenir sur la phase 3 de mon fils qui a pris fin avant le congé, sur le congé des fêtes qui se terminent, sur les petites trouvailles que j'ai faites lors de mes microséances de magasinages ou des objectifs en cours dans ma vie pour 2012...

Alors qu'il y a tant de choses positives à dire sur la vie qui suit son cours...

Alors que l'on s'est promis récemment de rester concentré sur le bien, le plaisant et l'enrichissant...

Alors, il survient un événement qui me rappelle que certaines choses ne changent pas aussi rapidement que je le désirerais.

Le 3 janvier, mon grand s'est malencontreusement coincé les 3 doigts de la main droite dans une porte... Rien de majeur, du moins jusqu'à ce que je replace moi-même la première articulation de son majeur en ligne droite avec le reste de son doigt! Un ongle très amoché et de sérieux doutes sur la possibilité d'une fracture.

En moins de 10 minutes, nous étions en route vers le centre hospitalier qui se trouve près de la maison. Arrivé à l'urgence, on apprend que les délais d'attente excèdent 28 h... L'infirmière, après nous avoir demandé de patienter une petite heure afin de voir comment évoluerait la blessure, nous a donné un rendez-vous à la clinique adjacente pour le lendemain.

De retour à la maison, mon garçon a ingurgité une bonne dose d'Advil et il a rejoint rapidement Morphée. Sa main immobilisée avec une planchette – gracieuseté de l'infirmière — devrait tenir le coup jusqu'au rendez-vous.

Le lendemain, me voilà donc avec mon grand à la clinique, à l'heure prévue du rendez-vous. La secrétaire nous explique qu'il y a du retard : plus d'une heure. Pas de problème, je m'y attendais et j'avais averti mon fils. Dans la salle d'attente, garçon a attendu patiemment plus de 2 heures. Au moment de l'appel de son nom : CATASTROPHE. Il crie, utilise un langage un peu grossier et menace de se sauver. Je le rattrape rapidement et réussis à le faire entrer dans la petite salle. Il hurle à la mort et se débat quand l'infirmière lui annonce qu'elle doit retirer son bandage. Le médecin arrive à ce moment. J'explique rapidement que mon garçon souffre de TDAH et de trouble anxieux et que ce genre de situation est difficile pour lui. Nous réussissons tout de même à retirer le bandage et à examiner rapidement les 3 doigts de mon fils. Le médecin m'explique qu'elle doit lui faire faire une radiographie et me remet une requête pour aller passer l'examen dans une bâtisse voisine.

J'ai dû avoir l'air découragé par la simple idée de sortir à l'extérieur avec mon enfant en état de panique parce que c'est à ce moment qu'elle m'a dit (en me regardant droit dans les yeux) : « Mais pourquoi êtes-vous venue seule avec lui???

Silence en radio!

Que pouvais-je donc répondre à cette question? Que je suis mère de 3 enfants et que de les emmener tous les 3 aurait sans doute été encore plus pénible? Que je n'avais jamais songé à me faire accompagner quand je dois sortir avec mon fils de 6 ans? Que je me trouvais assez compétente pour gérer la situation et donc que de me retrouver seule avec lui pour cette consultation ne m'inquiétait pas outre mesure? Que... et puis merde! Je n'ai rien dit!

Je suis repartie avec mon garçon qui revenait à ses sens tranquillement et qui s'excusait d'avoir eu peur d'avoir très mal. Je suis repartie sans devoir crier ou maîtriser mon fils. Je suis sortie, comme on sort de chez soi pour aller au parc!

Mon fils a été champion pendant la radiographie. Aucune larme, aucun cri. Il a même pu regarder les images de sa petite main avec la technicienne en radiologie. Elle l'a trouvé très adéquat et l'a félicité pour son courage.

Une fois de retour à la clinique, nous avons attendu de revoir le médecin. Mon garçon était calme, souriant et a même réussi à regarder ses doigts sans paniquer.

Quand ce fût notre tour, le médecin nous a appris que les doigts de mon fils n'étaient pas fracturés et que le pire à venir était la chute de l'ongle le plus amoché. Après les conseils d'usage, elle nous a salués gentiment.

Au moment de partir, mon fils lui a dit ceci : «Tantôt j'avais peur et quand j'ai peur je crie. Pas besoin d'être plusieurs... j'aurais quand même eu peur! Maintenant, ça va! Je suis libre et je ne suis pas cassé! Je vais pouvoir jouer au hockey. Merci!»

Cette femme médecin était souriante et plutôt gentille. Elle a fait son travail et n'a pas été impatiente. Je n'ai pas non plus senti de mépris lorsqu'elle m'a questionnée sur le fait que je sois seule avec mon garçon...

Mais entre vous et moi, que votre enfant soit différent ou pas, y allez-vous en groupe chez le médecin? Si votre enfant normal avait crié lors du changement de pansement, vous aurait-elle posé la même question qu'à moi?
Quand je consulte, je suis transparente. J'énonce rapidement les quelques problématiques de mon fils ainsi que les médicaments qu'il prend. Je suis honnête, je ne leur cache rien (et je prie pour un tantinet d'empathie).

Aujourd'hui, je suis restée calme, j'ai encadré mon garçon, j'ai décortiqué avec lui les étapes qui se succéderaient et j'ai très bien géré la situation... même si j'étais seule... Point à la ligne.



2 commentaires:

  1. J'ai un peu de mal à comprendre les commentaires du médecin. Honnêtement, quel est le rapport?
    En tant que mère monoparentale, dont l'ex habite à 350km, je vais toujours seule aux rendez-vous avec mon fils. La seule fois où j'ai demandé à quelqu'un de venir avec moi c'est lors du rendez-vous ou le pédopsychiatre allait me donner le diagnostic, j'avais besoin d'une autre personne pour me soutenir. Autrement, ça ne m'aurait jamais traversé l'esprit alors je comprends comment tu as pu te sentir.

    Bien contente que ton fils n'ait rien de grave. Peut-être fera-t-il comme mon fils lorsqu'il a perdu son ongle d'orteil : le mettre sous oreiller en espèrant que la fée des dents n'y voit que du feu.
    Bonne année! xxx

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  2. Le médecin n'a peut-être pas l'habitude de telles crises, toi, oui. C'est la différence et tu es capable de composer avec ça, toute seule. Ce que lui, ne serait peut-être pas capable de faire...tu sais, l'expression cordonnier mal chaussé!

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