jeudi 17 novembre 2011

14 semaines

14 semaines.

Le programme durera 14 semaines.

Assis autour d'une table ronde avec tous les différents intervenants qui gravitent autour du dossier de notre fils, nous avons appris qu'il devra passer 14 semaines en classe de répit. Il y sera pour apprendre à suivre les règles, à développer son autonomie et apprendre l'auto-contrôle.

Si mon fils trouve qu'il est déjà très encadré, il va certainement avoir le choc de sa vie.

Dans sa classe, une enseignante, une TES, un seul autre élève. Ils n'y prennent habituellement pas d'élève de première année. Pour mon fils, ils font une exception. Ses capacités intellectuelles et ses résultats académiques le permettent.

Il n'y fera pas énormément de travaux. L'important n'étant pas l'académique, mais bien le comportemental.

Il passera la première semaine assis entre deux paravents, face à un mur. Il y fera ses travaux, il y mangera sa collation, il y mangera son dîner... Il y fera face de 9 h 30 à 14 h 30, 5 jours par semaine. Il gagnera des minutes en société en fonction de son comportement.

Il commencera chaque journée avec 40 points en banque. Il en perdra chaque fois où une règle ne sera pas respectée. S'il a moins de 30 points, il n'aura pas droit à son étoile de la journée. S'il en plus de 35, il gagnera une étoile d'or. S'il n'a pas 4 étoiles à la fin de la semaine, il ne gagnera pas de privilège. Il devra recommencer la semaine suivante. La seule étoile qu'il ne peut pas perdre, c'est l'étoile d'or.

Il ne verra pas les camarades de l'école. Il ne se fera pas d'amis, mis à part son camarade de classe.

Après 4 semaines, si tout va bien, il réintégrera graduellement la classe de son école d'origine. Une journée à la fois, semaine après semaine... jusqu'à l'intégration complète.

Assise avec tous les intervenants qui gravitent autour du dossier de mon fils, j'ai eu envie de le prendre dans mes bras et de fuir en courant.

J'ai eu le visage défait et le cœur en miette d'imaginer mon garçon devant un mur gris pendant 5 heures, 5 jours consécutifs et ce pendant plusieurs semaines.

J'ai eu envie de pleurer en me disant que si ce programme ne fonctionne pas, il y a de fortes chances que mon fils en ressorte avec des séquelles ou des traumatismes.

J'ai eu envie de crier quand l'enseignante, en milieu de rencontre, s'est questionnée sur la lourdeur du « cas ».

Je suis sentie épuisée à l'idée que je devrai moi aussi devenir encore plus encadrante, encore plus inflexible, encore plus directive, encore plus claire, encore plus dénaturée comme mère.

Je comprends l'importance de la structure, de la discipline aimante, de la cohérence parentale, de la collaboration avec le milieu scolaire... Je comprends, mais je voudrais sincèrement que ce soit différent.

J'ai fait l'école à la maison cette semaine. J'ai trouvé ça difficile. J'ai dû encadrer mon fils, lui mettre des objectifs clairs, lui expliquer ce qu'il ne comprenait pas. J'ai fait face à sa frustration, à sa colère et parfois à sa violence. Mais j'y suis arrivée. Sans le mettre devant un mur gris et en le laissant manger à table avec moi.

Je comprends ce qui est mis en place. Je comprends la nécessité d'avoir recours à un service comme celui-ci. Mais je veillerai au grain. Je serai là à chaque instant, pour supporter le programme, mais surtout mon fils, qui ne trouvera probablement pas cela de tout repos.

J'aurai besoin d'énergie, de support, d'écoute.

Dieu merci, je sais que je ne suis pas seule.

Les chemins sinueux ne sont pas les plus faciles, mais peuvent nous réserver de belles surprises à chaques tournants.

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