La
vie n'est pas un long fleuve tranquille. Du moins, c'est ainsi chez
les Tupperware!
L'école
est bien commencée. Les devoirs, les leçons, les routines. Allez
savoir pourquoi, alors que les choses se passaient relativement bien,
l'anxiété de Fiston est revenue par la grande porte. À ce jour, je
ne crois pas l'avoir déjà vu si agité et colérique. Il est
fragile. À tout instant, il change de mode. Parfois excité, parfois
en colère, parfois triste, parfois inquiet... bref, une vraie
girouette.
Le
matin, les choses tournent (trop) souvent au drame. Il connaît ses
« Je dois/je peux » par cœur, mais met un temps fou à
venir à bout des quelques tâches qu'il doit accomplir avant de
partir pour l'école. À table, il parle, gesticule, fait des bruits
de bouche et en vient même parfois à tomber en bas de sa chaise! Il
fait du coq à l'âne, parle fort et surtout, entraîne son petit
frère dans sa tempête. Je me retrouve donc avec deux garçons
agités, et ce, malgré les avertissements et les conséquences
donnés.
Bien
sûr, avant de partir pour l'école, la médication de Fiston n'a pas
encore commencé son effet. Mais que puis-je faire? Le réveiller à
5 h pour espérer qu'à 6 h il soit plus disponible et apte
à faire ce qu'il a à faire?
À
l'école, il éprouve des difficultés. Il ne garde pas ses
commentaires pour lui-même (comprendre : je parle sans arrêt,
quand ça ME plaît!), argumente avec les adultes et adopte un air
arrogant. Lorsque les adultes interviennent auprès de lui, il tend à
se justifier ou à clamer haut et fort que ce n'est pas lui le
responsable du comportement reproché ou de la consigne non suivie.
Au
retour de l'école, il est comme une bombe à retardement. À 15 h 30
pile, il devient ingérable. Il devient totalement intolérant à
toute forme de contrariété, fait de la discipline avec sa sœur et
son frère et hurle à l'injustice dès que Papa Tupperware ou moi
intervenons auprès de lui. Souvent, il finit dans son lit à une
heure plus hâtive qu'à l'habitude ou se voit retirer des privilèges
que nous lui avions accordés.
Lors
du rendez-vous d'hier avec sa pédopsychiatre, elle ne l'a pas trouvé
bien. Vous devinez la suite n'est-ce pas? Bien sûr, un changement de
médication. Rien de majeur, mais suffisamment important pour espérer
arriver à gérer son impulsivité et son anxiété.
Hier
soir, il n'avait qu'une chose à me dire avant de se coucher :
« Vous êtes mal intentionnés à mon égard! Vous n'essayez
pas de comprendre que je ne suis pas CAPABLE de me contrôler. La
colère est trop grande dans ma tête. »
Bien
sûr, je suis mal intentionnée. Le matin, je le confine à sa
chambre pour arriver à prendre le dessus sur les choses à faire
avant notre départ. En fin de journée, je demande à sa sœur de
l'ignorer quand il crie ou qu'il tente de faire de la discipline avec
elle. Je vais même parfois jusqu'à demander à ma fille de se
trouver une activité qu'elle pourra faire dans une autre pièce afin
d'être un peu tranquille! Au souper, s'il ne se contrôle pas, il
est sorti de table afin que l'on arrive à s'entendre parler et que
l'on puisse manger tranquillement. En soirée, lorsque la tension est
trop haute parce qu'il ne se contrôle plus, je l'envoie au lit plus
tôt pour réussir à passer un peu de temps de qualité avec mes
deux autres enfants. Si toutes ces choses sont de la mauvaise
intention alors oui, je suis mal intentionnée! J'ai besoin d'une
pause quand les tympans me font mal ou que je perds le contrôle de
la maisonnée.
Mais
maintenant, dites-moi, suis-je si mal intentionnée ou n'ai-je pas
simplement le droit d'être humaine et d'en avoir assez?